L’Avis du Psy – édition EuroBasket 2022 : marre de perdre face aux Espagnols, surtout quand ils sont meilleurs que nous
Le 19 sept. 2022 à 13:48 par Giovanni Marriette
Oh tiens mais qui voilà. Sorti de sa torpeur des derniers mois, ou plutôt enfin libéré par le poids de sa patientèle habituée et profitant de quelques minutes pour accueillir treize compatriotes, le Psy TrashTalk nous gratifie en ce mois de septembre d’une apparition aussi imprévue que nécessaire à ses nouveaux patients. C’est parti pour une séance gratuite car pour le bien de la nation.
Andrew Albicy
Le premier à mettre les pieds au cabinet en ce funeste lundi ? Andrew Albicy, lui qui était hier le seul rescapé de la finale (perdue) de 2011, lui qui compte donc deux finales (perdues) sur le CV, deux finales européennes, deux finales contre l’Espagne. A l’époque Rudy Fernandez était déjà là, et hier la conclusion fut donc la même que onze ans auparavant, une soirée terminée à regarder des Ibères danser la carmagnole avec une médaille d’or autour du cou. Andrew ? Il aura été utile sur cet Euro, parfois précieux, même si, de l’avis du Psy, se positionner à côté de Moustapha Fall durant les hymnes dénote d’une incapacité certaine d’Andrew à se mettre en avant. Une impression étayée par celle laissée par le patient Albicy sur le terrain, lui qui n’a pas son pareil pour empoisonner l’attaquant adverse mais qui hésiterait à prendre un tir même si on lui proposait dix centimètres en échange. Le Psy a donc tenté de reboosté sa confiance, tout en lui assurant qu’il n’aurait plus à souffrir de ses craintes puisque cet Euro pourrait bien avoir été le dernier pour lui avec les Bleus. Pas sûr que ça rebooste ça, mais le Psy n’assure pas le service après vente.
Théo Maledon
L’un des cas les plus sensibles de cette consultation puisque le Psy a tout d’abord du rappeler pour quelle sélection jouait le patient Théo, venu à Berlin davantage pour goûter des bières locales que pour jouer au basket. Sans compter qu’il a également du lui rappeler pour quelle… franchise NBA il jouait, la faute à trop peu de souvenirs basket depuis deux ans. Il est vrai qu’au sein d’un groupe de joueurs qui a peiné pendant 18 jours à proposer quelque chose offensivement, donner sa chance à un jeune créateur athlétique, capable de tirer et de passer ou encore d’être agressif vers le cercle n’était pas forcément une bonne idée, mais ceci concerne plutôt un autre patient. Pour Théo, il a surtout fallu trouver les mots afin de lui faire comprendre qu’il n’était en rien responsable de l’échec final, lui qui n’a perdu que trois ballons sut toute la compétition, lui qui n’a raté aucun tir à 2-points en Allemagne, lui qui va peut-être y réfléchir à deux fois la prochaine fois, lorsqu’il hésitera entre les Bleus et des scrimmages estivaux aux États-Unis. Parce que les esquarres ça ne prévient pas.
Thomas Heurtel
L’un des patients les plus clivants du cabinet, mais qui a fini par mettre quasiment tout le monde d’accord. Petite vérification pour commencer, oui le patient Heurtel jouit d’un physique sommes toutes normal… mais rentre tout de même dans des slips XXXL. La beauté de la nature. Le Psy a débuté l’entretien en demandant à Toto pourquoi diable il aimait tant offrir le ballon du match à cette jeune fille au troisième rang, mais la séance a rapidement bifurqué sur quelques mercis, car sans Thomas il est fort probable que ces consultations aient eu lieu en début de semaine dernière, n’en déplaise au patient Gobert, avec qui il ne partira logiquement pas en vacances. Quelques remarques également autour des fautes de goût concernant une coiffure qui n’aurait pas dénoté dans l’Équipe de Pologne (des années 40) et des tatouages aperçus dans l’épisode de Confessions Intimes dédié à Johnny Cadillac, mais le Psy n’en a pas tenu rigueur à son patient car on rappelle qu’il est psy et pas styliste, peut-être pour ça d’ailleurs qu’il écrit actuellement ces lignes avec pour seuls accessoires des claquettes, un slip et un pull. Next, mais très clairement le patient Heurtel n’est pas le plus malade de la bande.
Élie Okobo
Le patient Élie est un crack en Euroleague, mais le passage au level international ne s’est pas fait sans dommages. Parfois responsabilisé parfois oublié, parfois créateur d’espoir pour son peuple mais parfois en manque de rythme, Okobo n’a donc que partiellement Okobé. Pas une raison néanmoins pour accabler plus qu’il n’en faut l’ancien Villeurbannais et néo-Monégasque, mais une question brûlait tout de même le psy au moment de rencontrer Élie pour la première fois. Pourquoi… ces petits sauts de cabri sur chaque remontée de balle ? Réponse évidente de l’accusé puisque selon lui la FIBA avait disséminé des petites haies un peu partout sur le terrain, l’occasion pour le Psy de se voir confirmer ce qu’il redoutait : les champignons dans l’omelette avaient bel et bien été volés par Pascal Donnadieu et remplacés par un autre genre de champignons. Et ça pour le coup, seule une enquête approfondie du Psy TrashTalk pouvait le déceler. Ça sert aussi à ça d’avoir un professionnel de la santé pas loin.
Terry Tarpey
Quand le patient Tarpey a déboulé dans le cabinet ce matin, le Psy s’est tout d’abord demandé qui était ce banquier à l’accent américain. Encore ces satanés amerloques qui tentent de racheter mon cabinet, m’en vais leur apprendre la vie moi à ces cow-boys. Après explication du cow-boy banquier en question, votre serviteur a donc compris qu’il s’agissait en fait de la dernière mascotte made in Collet, et après visionnage de quelques highlights le Psy fut tout simplement pris d’un élan de tendresse et choisit donc l’option de l’étreinte, pas très pro mais ça fait du bien. Il fallut quand même retrousser les manches pour lui expliquer que, non, avoir un pivot NBAer de 2m17 dans son équipe n’offrait pas pour autant la garantie de marquer des points dans la raquette. Le patient TT a de belles initiales et il a en tout cas pu s’exprimer sur l’exotisme de sa vie durant les quatre dernières semaines, assurant par la même occasion à son nouveau confident avoir reçu une offre des Lakers, convaincus de pouvoir échanger Terry contre Russell Westbrook, même si pour payer le Brodie le MSB devra se résoudre à vendre tous les habitants de la Sarthe.
Evan Fournier
Alerte générale, capitaine dans la clinique. Un capitaine fragilisé, qui a d’ailleurs avoué au Psy s’être découvert quelques symptômes de mal de mer sur le bateau bleu. Efficace mais pas éclatant de facilité, catapulté ball handler principal un peu trop souvent et donc, forcément, un peu en difficulté car on ne demande pas à un facteur de réparer des tuyaux, bref le patient Vavane est passé à trois Espagnols de grimper d’un échelon dans la hiérarchie tricolore all-time mais suscite ce matin plus d’interrogations qu’il n’attire les félicitations. L’Euro désormais derrière lui, More Champagne va en tout cas devoir gérer un autre dossier qui l’inquiète terriblement : partager un ballon avec Julius Randle à la rentrée. Là où l’on se dit que, finalement, perdre face à l’Espagne est loin d’être la pire des nouvelles, là où le Psy n’a malheureusement pas de solutions pour son patient si ce n’est de partir en courant de New York City.
Timothe Luwawu-Cabarrot
Le Croisons-les parfait entre role player et lunatic player. Capable d’être le facteur X d’une rencontre en attaque comme en défense, il l’a fait au moins deux fois, le patient TimCabs a également réussi à être parfaitement contre-productif par moments. L’ancien joueur d’Antibes a avoué au Psy avoir clairement pété les plombs lors de la prépa mais c’était pour le bien du groupe, et on a d’ailleurs appris que la brouille partait d’une consigne de Vincent Collet, lequel avait ordonné un système pour un castch and shoot de Rudy Gobert à 3-points, tout s’explique. Sur cet Euro TLC était donc sur courant alternatif, en finale TLC est même devenu DLC, et la consultation du 3 and D Français a en tout cas permis au Psy et son patient de faire le point sur les offres NBA en cours pour la saison prochaine. Résultat de la recherche ? Quinze franchises ne se sont pas manifestées et les quinze autres non plus, mais comme une mauvaise nouvelle en appelle parfois une bonne… le temps passé à donner ces coups de fil a permis au Psy de saigner son patient niveau dépassement d’honoraires. Du coup le garçon a vraiment besoin d’un contrat pour honorer ses dettes alors par pitié filez-lui du taf, pour le coup c’est moi qui vous le demande.
Guerschon Yabusele
En rentrant dans le cabinet du Psy, Guerschon Yabusele a commencé par défoncer tous les meubles et renverser toute la déco. Puis il a pris son dossier médical, en a fait une boulette, a reculé à 6m75 et a fait swish dans la poubelle derrière le bureau. Pour les non-initiés, ceci est donc un résumé de l’EuroBasket du patient Guerschon, la très belle surprise du groupe France pour ceux qui n’ont pas vu un match d’Euroleague cette saison. Et c’est bien là la peine principale de notre loustic, bien étonné de voir… l’étonnement des Français alors qu’il n’est pas loin d’être considéré comme le meilleur poste 4 de la compétition reine sur la saison écoulée. Guerschon c’est le gros qui jouait aux Celtics, celui avec les cheveux rouges là, qui est parti jouer en Chine mdr. Bah non, Guerchoune a simplement évolué sur cet EuroBasket 2022 à son niveau de… 2022, malgré une finale dans laquelle il mis trop longtemps à rentrer. En attendant, lui aussi devra s’acquitter d’une taxe supplémentaire pour payer les réparations, la prochaine fois tu détruiras Hernangomez au lieu de détruire mon bureau.
Amath M’Baye
Pour le peu qu’on l’a vu sur le terrain, Amath M’Baye a plutôt été bon. Le problème ? Il se situe au début de la phrase précédente. Titulaire lors de la Coupe du Monde 2019 mais absent des Jeux en raison d’une blessure vraiment mal timée, ce bon Amath s’est mué cette année en soldat qui répond présent lorsqu’on l’appelle, au détail près qu’il n’a pas spécialement été appelé. Peu de temps de jeu si ce n’est une vraie presta face à la Slovénie en l’absence du patient Yabusele, et au final Mamatte ne sait pas vraiment ce qu’il est venu faire en Allemagne, c’est du moins ce qu’il a verbalisé à ton psy préféré. Pourquoi faire jouer un intérieur fuyant et adroit du parking quand on peut associer deux pivots pas vraiment mobiles et incapables de poser quatre dribbles, ça ce n’est pas notre problème mais en tout cas le role player a payé pour le savoir, payé pour mater des séances de tall-ball en 2022 enfin bon bref. Pas sûr que l’on reverra de sitôt le joyeux remplaçant en Équipe de France, mais le Psy a tout de même tenu à le féliciter d’avoir toujours répondu présent, malgré le mal de dos du à l’absence de moelleux sur les bancs allemands.
Vincent Poirier
De l’avis du Psy, le patient Poirier est l’un des intérieurs dont le dossier est le moins épais en cette sortie d’Euro. C’est très cool pour oui bien sûr, mais moins pour l’Équipe de France. Utile au relais du patient Gobert, attention on préchauffe, la Poire a fait ce qu’il savait faire en Allemagne et c’est déjà pas mal. Le Psy lui aura néanmoins adressé quelques cours de handle, les bases quoi, car quelques highlights de la finale ont agi sur ses yeux comme un jet de venin. Une grosse barbe et des tatoos partoos c’est validé, de toute façon le Vince n’a plus grand chose à prouver et il commence même à avoir autour du cou une jolie collection de médailles. Le Psy lui en a d’ailleurs demandé une en souvenir de leur rencontre mais en réponse ce dernier n’a gagné qu’une grande patate de forain dans les gencives, car le patient Poirier est dans la vie comme sur le terrain. Vref, fa va être diffifile de finir fet article fan les dents.
Moustapha Fall
Le géant de papier. Le colosse aux pieds d’argile. Blessé lors de la prépa, le grand Mous a peiné pour retrouver son rythme et à part quelques signes d’encouragement lors de la phase de poule… son Euro est globalement décevant. Le Psy le sait car le Psy a joué 25 ans dans les raquettes de départementale, il ne suffit pas de servir un grand au poste pour que ce-dit grand mette le ballon dans le panier. On a donc vu un Fall ciblé, car Fall est doué mais car tout le monde le sait. On a également vu un Fall moins dominant en défense car moins dans le rythme, mais ça, le pauvre, est-ce vraiment de sa faute. Le moment choisi par le Psy pour claquer un hug à son plus grand patient, mais logiquement le Psy s’en est retrouvé le nez coincé dans son nombril, métaphore qui illustre aussi très bien ce qu’il s’est passé lorsque Mous a voulu se retourner vers le cercle en Allemagne.
Rudy Gobert
Voyons voir. Par où commencer. Peut-être par vous annoncer que le patient Gobert a donc été désigné dans le meilleur cinq de la compétition… mais que paradoxalement des accès de colère assez rares ont été entendus pendant quinze jours dans ce cabinet. Des bouts de match faramineux face à la Turquie ou l’Italie, lors desquels on se dit qu’avec ce mec rien ne peut nous arriver, mais en même temps… des images sauvages nous reviennent et notamment lors d’une finale qui a encore du mal à passer. Les images d’un joueur de 2m17, licencié de ce sport depuis, allez, 25 ans, et qui peine à faire rebondir le ballon par terre, qui peine à délivrer une vraie passe, sans même parler de cette incapacité à prendre un tir à plus de cinquante centimètres du cercle. La maxime du Psy ? On joue parfois à 6 contre 5 en défense grâce à Rudy mais… à 4 contre 5 en attaque à cause de lui, et encore plus lorsque Sergio Scariolo s’éclate à mettre en lumières ses limites. En visite au cabinet Rudy n’a pas nié, mais reconnaitre ses difficultés ne suffit plus et le monde lui en serait bien reconnaissant de le voir mettre un peu de variété dans son jeu offensif, dans sa manière d’être utile en attaque. DeAndre Jordan à côté c’est Kyrie Irving, oui le Psy est chafouin, surtout après toutes ces années à avoir défendu son patient bec et ongles. Malheureusement à trop se les être rongés, des ongles le Psy n’en a plus aucun.
Vincent Collet
Last but not the least, Monsieur Vincent Collet, seul homme sur terre à avoir plus de médailles internationales que de systèmes sur son playbook. On exagère à peine, surtout qu’on est absolument pas habilité pour lancer ce genre d’accusation, mais du haut de son Bac – 4 en basket le Psy a tenu à demander ce matin à VC pourquoi est-ce qu’il avait proposé cinq heures de zone face aux Espagnols, avec deux intérieurs mobiles comme votre serviteur après un repas de Noël, et ce alors que les snipers ibères faisaient feu de tout bois. Puis il lui a également demandé pourquoi cette coiffure et pourquoi ces cernes, et après l’avoir tout de même félicité pour ses accomplissement qui restent uniques… il a compris que ce n’était peut-être pas le moment de tirer sur l’ambulance, lui qui s’est déjà fait matraquer pendant deux heures (10 ans) hier soir par son vis-à-vis, pendant que Théo Maledon jouait à Pokemon Go et que Juancho Hernangomez faisait passer KD pour un piètre shooteur. Pas de cachetons pour Vince hein, il a l’air déjà bien assez fatigué, mais la promesse de sa part d’une remise en question, car si la France a touché du doigt son rêve cet été, ce n’est probablement pas grâce aux coups de génie de son sélectionneur. Mais encore une fois, qui sommes-nous pour juger alors partez du principe que cet article s’auto-détruira dans 24h.