Goran Dragic balance sur Robert Sarver : « En 2014, à Phoenix, je n’ai pas été All-Star. Il m’a dit qu’il était heureux de ne pas avoir à payer le bonus »

Le 20 juil. 2022 à 14:40 par Arthur Baudin

Robert Sarver
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Au restaurant, quand l’addition arrive, il s’éclipse pour aller vider l’eau des olives. Une fois sa course Uber Eats arrivée, il fait l’astuce du « commande incomplète », alors qu’elle était complète. Quand ses enfants lui demandent de faire un tour de manège à 3€, il refuse, prétextant que l’engin pollue affreusement. Et quand le responsable du manège assure que tout fonctionne à l’électricité, il lui décoche une mandale et s’enfuit en courant. Mesdames et messieurs : le rat.

« J’ai connu un type qui était tellement radin qu’il avait engagé une bonne aveugle pour économiser de l’électricité ». Une tirade signée Pierre Doris, qui laisse à penser que le défunt comédien a croisé le chemin de Robert Sarver pendant son passage sur terre. Pourquoi cette bastos ? En 2013-14, bien que refoulé aux portes des Playoffs avec les Suns – ce malgré un bilan de 48 victoires pour seulement 34 défaites – Goran Dragic claque sa première grosse saison individuelle : 20.3 points à 51% au tir dont 41% à 3-points, 3.2 rebonds, 5.9 assists et 1.4 interception. Le meneur slovène, alors âgé de 28 ans, croît dur comme fer à une sélection au All-Star Game de New Orleans, mais cela ne se fait pas. Dragic n’étant pas le joueur le plus « bankable » qui soit, son nom passe totalement au travers du vote populaire, suffragant – sur le backcourt de la Conférence Ouest – d’un podium Stephen Curry – Kobe Bryant – Chris Paul. Pour autant, la non-sélection du Slovène n’est pas perçue comme un snob. À l’instar d’un Tobias Harris version 2019, Goran a livré une superbe saison de soliste, à laquelle il n’a manqué “que” les ambitions collectives et la popularité.

Ce mardi, dans une interview pour le podcast slovène Frljoke z Googyem, Goran Dragic est revenu sur sa non-sélection au All-Star Game. L’occasion de livrer une anecdote assez incroyable sur Robert Sarver, le propriétaire des Phoenix Suns depuis 2004.

« Après l’annonce [de la non-sélection de Dragic au All-Star Game, ndlr] , Robert Sarver est venu au gymnase et a dit qu’il était heureux. Vraiment heureux. Alors je lui ai demandé pourquoi il était si heureux ? Il m’a dit que c’était parce qu’il n’avait pas à me payer un million de dollars de bonus […]

Je me suis dit, quel genre de propriétaire ne veut pas que son propre joueur fasse partie de l’équipe All-Star. Après ça, je me suis dit… je ne me vois vraiment plus dans cet endroit. » – Goran Dragic, pour le podcast slovène Frljoke z Googyem

Là, si la brigade de la cupidité passe, Sarver prend perpète. Cette attitude le déshonore et aide à comprendre comment, de 2011 à 2020, les Suns n’ont pas disputé une seule campagne de Playoffs. Quand le sommet de l’organigramme privilégie le flouze à la compète, il devient difficile d’envoyer, 82 soirs dans l’année, un groupe de guerriers prêts à laisser sang et sueur sur le parquet. Mais bon, cette anecdote n’est qu’un élément de plus dans le flot de témoignages visant à révéler la bizarrerie de Robert Sarver. Du basket-ball, mais pas que. Le 23 octobre 2021, l’on titrait : « Robert Sarver dans la tourmente : accusations de racisme, sexisme et harcèlement sexuel pour le proprio des Suns…? ». Des allégations de plus de 70 employés de l’institution Suns, relayées dans un papier enquête de Baxter Holmes pour ESPN. Depuis ? Rien de neuf, jusqu’à cette sortie de Dragic qui confirme ce que l’on savait déjà sur l’étrange – pour ne pas dire « toxique » – personnalité de Robert Sarver.

Huit mois après les accusations de racisme, sexisme et harcèlement sexuel le visant, Robert Sarver fait parler de lui pour son amour de l’oseille. Les dollars avant les sélections All-Stars, Chris Paul et Devin Booker seront heureux d’apprendre qu’ils représentent un trou budgétaire aux yeux d’un propriétaire bien chelou, qui rêve d’un titre sans dépense de type “strass et paillettes”.


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