Fabuleuses Équipes de France 3×3 : les filles championnes du monde, les mecs médaillés de bronze, la fierté est IMMENSE

Le 26 juin 2022 à 22:25 par Giovanni Marriette

Coupe du Monde 3x3 EDF 25 juin 2022

Il manquait ce titre. Il manquait ce bol d’air frais, notamment après cet essentiel mais douloureux parcours olympique l’été dernier à Tokyo (quatrième place après une cruelle défaite face à la Chine). C’est désormais chose faite et après un titre acquis en 2012 aux prémices de la discipline en mixte, les filles de l’Equipe de France 3×3 sont enfin montées sur la plus haute marche mondiale, quelques minutes après une exceptionnelle médaille de bronze pour les garçons. On vous débriefe cette folle fin de journée mais on préfère prévenir, ça part sur de la prose encore emplie d’émotion.

A la question “existe-t-il un sport capable de nous offrir autant de frissons”, la réponse est évidemment… oui, plein d’autres, il y avait un piège. Mais là on parle de basket alors parlons de basket. Et cet après-midi à Anvers, ce sont bien huit guerriers et guerrières qui nous ont soulevé le cœur et mis les larmes. Kevin Corre au micro, lui qui avait justement été de ces premières batailles internationales il y a dix ans, et la nouvelle génération sur le terrain. Pas de chichi et pas de favoritisme alors on y va pêle-mêle. Marie-Eve Paget, Léo Cavaliere, Hortense Limouzin, Antoine Eito, Myriam Djekounade, Alex Vialaret, Laetitia Guapo et Franck Seguela, huit bleus et bleues qui n’ont pas peur des bleus et qui s’étaient sans doute promis d’enflammer la place d’Anvers aujourd’hui.

Les hommes pour commencer ? Loin d’être favoris, accueillant depuis peu dans le groupe le palois d’origine Cavaliere, sa taille et sa hargne, et parachutés aujourd’hui en demi face à la Lituanie, espèce d’équipes constituée de quatre snipers/charpentiers. Le pitch de la demi ? Les Bleus qui font la course en tête, tout le match, mais Antoine Eito qui se fait la cheville sur une sale réception avant de… revenir jouer la fin de match strappé, un jour il faudra qu’on parle de ce genre de courage, de ce genre de sacrifice pour la nation. Au bout du compte une EDF un millimètre trop court et une défaite cruelle, trop cruelle, pour un squad qui se retrouve de surcroit amputé de 25% de son équipe pour la petite finale. Le genre de coup au moral qui mettrait un bon paquet d’humains au tapis, mais ça… on en reparlera. On en reparlera car dans le même temps ou presque les filles se coltinaient la Chine, encore elles, mais cette fois-ci le talent et le basket finiront par l’emporter face au physique et à la lutte gréco-romano-chinoise. Cette fois-ci ça y est, les filles de France auront leur médaille, et elle sera en or ou en argent.

Respiration, ou plutôt restes de gratin dauphinois et on y retourne.

Comme prévu les gars se présentent à trois contre quatre face à une Belgique remontée à bloc et évoluant à domicile, des Belges qui eux aussi ont une quatrième place olympique à effacer. Comme en demi les Français prennent le meilleur départ, cette fois-ci c’est Alex Vialaret qui fait passer Stephen Curry pour un joueur de badminton, et malgré leur absence de rotation nos Bleus tiennent le choc au prix d’un effort pas loin d’être inhumain. Pas loin d’être inhumain puis inhumain tout court, car après un pétard de Seguela à 4 secondes de la fin et… l’égalisation belge quasiment au buzzer, ce drôle de match ira finalement en prolongations. La première équipe qui marque deux points est médaillée de bronze, et fort logiquement l’overtime durera… mille ans. De l’aveu de Kevin Corre et de mon pote Lucas on n’a jamais vu ça, les organismes sont explosés et l’adresse est de moins 60% au tir, logique, et au bout du bout du bout (du bout), les joueurs de Karim Souchu iront chercher cette immense médaille, pour Antoine, pour la France, pour Corre, pour Bronchard, pour Gentil, pour Tsagarakis et tous les autres passés par la case EDF avant eux. Une troisième médaille mondiale pour les garçons du 3×3 après l’argent en 2012 et le bronze en 2017 mais, à deux ans des Jeux à Paris, celle-là fait particulièrement de bien, et le scénario a tout d’un futur best-seller.

Mais que serait un gâteau sans une véritable cerise déposée en son centre.

Et ce soir la cerise aura été féminine, avec cette victoire pleine de panache et, surtout, d’autorité des Bleues. Une finale intense face au Canada des sœurs Plouffe, elles qui – attention analyse pointue- ont vraiment un nom très marrant, une finale gérée quasiment de bout en bout malgré une frayeur sur le troisième quart du match. Des gros tirs du parking pour commencer, une défense incroyable comme toujours pour contrebalancer avec leur déficit de taille, et donc cette victoire tellement… logique, pour une équipe qui rafle quasiment tout sur son passage depuis des années mais qui a souvent buté lors de ces foutues compétitions internationales malgré deux médailles d’or européennes. On l’a fait pour les mecs alors faisons-le pour les filles, et cette victoire c’est donc aussi celle de Migna Touré, Ana-Maria Filip, Soana Lucet, Caroline Hériaud, Perrine Le Leuch ou Alice Nayo, à toutes les filles que la France a aimé avant.

Une fin de journée en apothéose et un succès fêté à huit, des larmes de joie, le lâcher prise, et une belle reconnaissance pour un sport qui mérite clairement plus d’exposition, autant par le côté spectaculaire et intense qu’il dégage que de par les résultats de nos Equipes de France. Vivement 2024, vraiment, et bravo aux champions, à tous nos champions, à nos huit champions, à nos huit médaillés. Quel bonheur.


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