Los Angeles Lakers, le bilan 2021-22 : des stars mais pas de véritable équipe, à l’arrivée un bilan épique et qui pique

Le 01 mai 2022 à 08:48 par Tom Douvilier

Lakers
Source image : Twitter

La saison des Lakers a été bien entachée par les blessures de ses stars, mais les problèmes des Angelinos vont au-delà. Pas de continuité, pas de cohérence ni de plan de jeu, et la troupe de Frank Vogel a enchaîné les déceptions malgré les coups d’éclat d’un LeBron James qui a encore été énormissime. Malheureusement, on ne dresse pas le bilan du King mais bien de la franchise dans son entièreté et on ne vous cache pas que parfois, le sommeil l’emportait sur les briques de Russell Westbrook. Bref, les lignes qui suivent sont forcément différentes de celles auxquelles on s’attendait à écrire au début de la saison.

# CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

C’est peu dire que les Lakers arrivent cette saison avec de grosses ambitions. Après une saison passée décevante avec des blessures, notamment celle d’Anthony Davis – encore – qui n’a joué que 36 matchs en régulière, les Lakers arrivaient au premier tour des Playoffs sans rythme contre des Suns clairement au-dessus collectivement. Direction la porte de sortie au bout de six matchs. Nouvelle saison, nouvelles arrivées, nouveaux espoirs. Russell Westbrook, Carmelo Anthony, Rajon Rondo ou encore Dwight Howard débarquent dans la ville des anges pour jouer avec LeBron James et Anthony Davis et l’objectif est clair : gagner une bague. L’équipe est vieillotte mais le talent et l’expérience sont énormes, bref les Lakers feront partie des deux premiers de l’Ouest, avec au moins 58 victoires sur la régulière.

# CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Le Lakers débutent la saison avec trois gros tests à la maison contre des équipes qui finiront en tête à l’Ouest six mois plus tard : les Warriors, les Suns et les Grizzlies. BronBron, AD et le Brodie jouent sous la même tunique et rien que ça présage quelque chose de magnifique. Résultat, deux défaites pour commencer, puis une victoire à l’arrachée contre Memphis. Rien de grave, c’est le début de saison et les stars doivent encore se mettre au diapason. Les matchs s’enchaînent mais pas les victoires, contrairement à ce qu’on attendait de la troupe de Frank Vogel qui n’arrive pas à mettre en place un jeu à la hauteur du talent qu’il y a sur le parquet. Premier coup d’arrêt pour LeBron James en début novembre, à cause de douleurs au niveau de la ceinture abdominale. Bron revient un peu plus de deux semaines plus tard mais les résultats des Angelinos sont toujours tâtonnants, malgré quelques grosses perf du King. Le Unibrow peine pour sa part à être régulier mais on le sent capable de hausser le ton par la suite. Mais bim, vous connaissez la chanson. Anthony Davis se blesse au genou à Minneapolis à la mi-décembre, une entorse du ligament qui l’éloigne des parquets pendant plus de cinq semaines et qui casse tout potentiel d’instaurer une dynamique avec ce groupe. Les Lakers enchaîne même avec une série de cinq défaites, Russell Westbrook n’a pas encore donné la meilleure version de lui-même avec quelques instants d’éblouissement mais peine à  enchainer sur plusieurs matchs. À la fin de l’année 2021 la franchise pourpre et or affiche un bilan de 18 victoires pour… 19 défaites, on fait un adieu au haut du tableau de la conf et on se met à jouer au basket pour au moins viser les Playoffs ?

Les Lakers commencent 2022 avec quatre victoires consécutives qui font du bien mais spoiler, ce sera leur plus longue de leur saison. Triste. Après des victoires qui rimaient avec espoir, les Angelinos retombent vite dans leurs travers et le retour du monosourcil le plus connu d’Amérique n’y change rien et, d’ailleurs, il ne sera que de courte durée. AD rechute à la mi-février lors de la réception du Jazz, cette fois c’est la cheville qui prend, heureusement pas de fracture mais une vilaine entorse qui l’empêche une fois de plus de prendre un véritable rythme. Il ne reviendra que fin avril, pour les derniers matchs de l’année, autrement dit, quand ce sera… déjà trop tard. LeBron James fait ses stats, en l’espace d’une semaine en mars il claque deux performances qui le font rentrer encore un peu plus dans l’histoire de ce sport puisqu’il devient le premier joueur à comptabiliser 30 000 points, 10 000 passes et 10 000 rebonds, avant de dépasser la barre des 36 930 points, laissant dorénavant derrière lui Karl Malone et n’ayant devant lui plus que Kareem Abdul-Jabbar à pourchasser. WOW. King James ne suffit malheureusement pas à la troupe de Frank Vogel qui dorénavant joue pour assurer le play-in et perd beaucoup trop souvent.

De mi-janvier jusqu’à la fin de saison, les Lakers ne gagnent que douze fois, ce qui nous donne… 30 DÉFAITES EN 42 MATCHS. Et ça c’était censé finir dans le haut de tableau, lol xd ptdr. Finalement, Russel Westbrook & co nourrissent les critiques et régalent ceux qui comparaient cette équipe à une team d’EPAHD au début de la saison. Ls vieux ont d’ailleurs pris de sacrées roustes, dont un 140-111 à Phoenix qui avait à l’époque pris ce match pour un All-Star Game. L’idée d’avoir une bonne défense, elle, ne sera jamais vraiment apparue, la franchise pourpre et or termine 28ème pire défense à égalité avec les Blazers (pas très flatteur, non) avec 115,1 points encaissés chaque soir. La course au play-in ressemble désormais plus à une course au tanking, LeBron James va louper les derniers matchs cruciaux puisqu’il se tord la cheville face aux Pelicans en fin mars. Il revient début avril avec le retour, également, très attendu d’Anthony Davis et avec les deux ensemble, personne ne voit comment l’équipe pourrait perdre dans un match avec un tel enjeu face à ces mêmes Pels. King James plante 38 pions, AD en met 23, mais l’histoire se répète… les Lakers perdent quand même. La défaite face aux Suns quelques jours plus tard sonne le gong et c’est désormais officiel : après des attentes qui les plaçaient tout en haut de l’Ouest au début de la saison, la troupe de Frank Vogel ne participera même pas au play-in. Ce qui signifie pas de BronBron en Playoffs, pour la quatrième fois en 19 ans. Emoji pleurs, Frank Vogel prend la porte dès le buzzer du dernier match, next.

# L’IMAGE DE LA SAISON

ANTHONY DAVIS

La cheville de l’Unibrow tourne salement dans la rencontre face au Jazz le 17 février. Une image qui reflète de manière plus large les blessures continuelles d’AD, et notamment son entorse du ligament à la mi-décembre. Anthony Davis devait être l’homme clef des Lakers avec LeBron James, mais ses coups d’arrêt ne lui auront jamais permis d’installer un véritable rythme, de créer une continuité avec ses coéquipiers. Avec 23,2 points et quasiment 10 rebonds de moyenne, il était loin d’être mauvais quand il était sur le parquet et on sent qu’avec moins de bobos, il aurait pu step-up un peu plus et changer le visage des Angelinos. Au final, l’ailier-fort n’a joué que 40 matchs cette saison, beaucoup trop peu pour constituer ce duo qui devait dominer la NBA avec BronBron, ce duo que tout le monde attendait au tournant cette saison. Sur cette régulière, ils n’ont participé qu’à 22 matchs ensemble, pour onze victoires et onze défaites. Et le bilan des Lakers lorsque AD était là est loin d’être fameux aussi, avec 17 victoires et 23 défaites.

# LA DÉCEPTION DE LA SAISON

Ce groupe de stars, constitué de LeBron James, Anthony Davis, Russell Westbrook et Carmelo Anthony. Ces quatre mecs ont chacun à leur manière marqué de leur empreinte l’histoire de la NBA. Réunis sous la même tunique, ça ne pouvait que fonctionner… ou pas. Aucune continuité, pas de cohérence et même si les blessures notamment de LeBron et AD ont joué leur rôle dans cet échec, les prestations de ce quatuor ont été très loin des espérances du début de saison. Quand on vous dit qu’additionner des stars ne suffit pas pour former une véritable équipe, ça paraît bateau. Mais on vient encore d’en avoir l’illustration parce que ce collectif ne sera finalement jamais parvenu à… constituer un vrai collectif. Team Homonymes. Frank Vogel n’a pas réussi à installer de plan de jeu, et la prestation décevante de Russell Westbrook notamment n’a pas aidé. RW a marqué 18,5 points par soir (la dernière fois où il a fait pire, c’était en 2009-10, lors de sa saison sophomore), avec 7,4 rebonds et 7,1 passes sur la feuille mais, malheureusement, un nom et des perfs qui ont souvent été rapportées comme le fond du problème à L.A., allant jusqu’à lui faire vivre, psychologiquement, un exercice des plus compliqués.

# IL A CARTONNÉ

King James porte trop bien son nom, car la saison catastrophique des Lakers cache derrière elle des prestations encore impressionnantes du cyborg. Le mec a 37 ans mais sort une moyenne de 30,3 points au scoring, le deuxième meilleur total de sa carrière. Quel grand malade. Avec ça, c’est 52,4% de réussite au tir, 8,2 rebonds et 6,2 passes tous les soirs, le vétéran paraît presque retrouver une jeunesse… s’il n’y avait pas ces petits bobos qui ont entaché sa saison. 56 matchs joués seulement, et tout du long des cartons d’un LBJ trop esseulé pour enchaîner des victoires. Dans cet océan d’échecs des Lakers, le King a vécu deux événements historiques. En mars, il devient le premier joueur en NBA à avoir compter 30 000 points, 10 000 rebonds et 10 000 passes en carrièren a, urgument qui s’ajoute à tous ces autres qui font de LeBron James l’un des meilleurs basketteurs de l’histoire. Quelques jours plus tard, il dépasse Karl Malone en nombre de points marqués et devient donc le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la Ligue, pour n’avoir plus que le grand Kareem Abdul-Jabbar devant lui, qu’il pourrait d’ailleurs bien détrôner dès la saison prochaine.

# LA SUITE ?

Au revoir l’EHPAD, bonjour la crèche ? A priori… non. Les Lakers semblent encore avoir des objectifs à court terme et ils n’ont aucun pick de Draft pour la rentrée prochaine. On garde le duo LeBron – AD, en espérant qu’ils restent en forme sur toute une saison ? C’est ce qui semble se présager. Mais qu’est-ce qu’on apporte autour des deux stars ? Qu’en sera-t-il de Russell Westbrook qui n’aura pas réussi à performer et qui prend beaucoup de place dans le roster et chez le comptable ? L’objectif de Rob Pelinka, le GM de la franchise, sera de créer de la cohérence dans l’effectif et d’apporter de la complémentarité, qui a fait défaut cette saison chez les Angelinos. Un autre point important, celui de renforcer la défense, Frank Vogel a peut-être sa part de responsabilité dans cet aspect, en tout cas les joueurs doivent se sentir beaucoup plus concernés par ce côté-là du parquet s’ils veulent gagner des matchs et réaliser une saison à la hauteur des objectifs. Réponse cette été pour connaître le nouvel effectif, en espérant pour les fans de la franchise pourpre et or qu’il y aura des changements.

Saison pourrie des Lakers dans laquelle rien n’est à garder à part les exploits vains de LeBron James, qui aura malgré tout ajouté des records à son palmarès. La franchise devrait à nouveau parier sur le King et Unibrow, et tout le monde connaît les capacités d’un tel duo mais encore faut-il que la condition physique tienne et qu’on les entoure mieux que ça. Les Angelinos étaient en enfer cette saison et réitérer un tel fiasco est impensable pour la franchise. Beaucoup de choses doivent bouger, en espérant que Rob Pelinka fasse un peu mieux son travail.

Source Texte : ESPN


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