Julius Randle tenterait de forcer son trade loin de New York : on a déjà connu ça quelque part, impossible de savoir où
Le 31 mars 2022 à 15:23 par Arthur Baudin
Confucius disait : « juger un vestiaire depuis son extérieur est le sport des éternels frustrés. » Sauf qu’en ce jeudi 31 mars, l’info vient d’autrui. La plume du New York Post, Marc Berman, s’est penchée sur le feuilleton Julius Randle. Un tirage de tronche qui – selon l’insider – augure un possible divorce. On débrief.
Ben Simmons l’a fait, James Harden aussi, Julius Randle nous y prépare. Le torchon brûle entre le joueur et les fans : là, Marc Berman ne nous apprend rien. Ce mercredi, lors de la présentation des Knicks au Madison Square Garden, Julius Randle a été hué par son propre public. Une scène inimaginable il y a encore un an, lorsque le 31 mars 2021, après un match à 22 points et 8 rebonds face au Heat, l’ailier-fort s’apprêtait à déposer 26 points, 12 rebonds et 6 assists dans le Minnesota. Quelle époque formidable. Les pourcentages étaient là, la lucidité balle en main aussi, et ce sourire, ce foutu sourire. Lundi dernier, un buzzer victorieux se fond dans la bronca du Garden. Les Knicks ont plié Chicago à la loyale, R.J. Barrett – auteur de 28 points – est le héros du match. Une chouette soirée qui arrive trop tard. Le dernier virage est passé, cette saison régulière a été cauchemardesque. Mais une fois les objectifs foirés, autant fêter le peu que l’on a à fêter. Quand les employés sortent un petit Côteaux du Layon pour fêter le départ en vacances d’un collègue, Julius Randle est ce gars qui bougonne dans un coin de l’open-space. Bien qu’en méforme, les Bulls ne sont pas une équipe de fond de tiroir, les battre reste une performance. Et pourtant, ce diable de Randle n’a même pas pris le temps de célébrer. Ne serait-ce qu’une tapote dans le dos d’un coéquipier pour le féliciter. Rien. Julius a filé tête baissée au vestiaire en balançant la gonfle derrière lui, comme s’il venait de manger -20 par un groupe de costariciens sur Venice Beach. La raison ? Rien d’officiel, donc on se permet une approche officieuse. Il n’a scoré que 5 points à 1/9 au tir dans la rencontre. Une ligne possiblement trop maigre pour lui décrocher un sourire. À 27 ans, avec le plus gros contrat de l’équipe, ce n’est pas comme ça qu’on imagine la vie l’attitude d’un franchise player.
Randle knows that buzzer means we WON right??? pic.twitter.com/RYxDEDySm3
— Knicks Memes (@KnicksMemes) March 29, 2022
« Une source a déclaré que Randle s’habille parfois seul dans une autre zone du vestiaire ». Un Marc Berman qui parle français, ça fait tout de suite son effet. Appuyé de sources restées anonymes, l’insider new-yorkais démonte le comportement de Julius Randle. Mais il expose aussi des faits connus de tous, vérifiables, comme le désir du joueur ne plus être introduit par le speaker lors des déplacements. Une sorte de déconnexion avec le protocole de la NBA. Même sur le terrain, Julius largue des minutes au profit d’Obi Toppin, le nouveau chouchou du Garden qui grignote l’amour des fans vitesse grand V. Sur le mois de février, Randle jouait 38,3 minutes par match, contre “seulement” 33,6 minutes en mars. Il est moins responsabilisé et – bingo – les Knicks affichent un bilan positif de sept victoires pour six revers. Ce n’est pas le grand basket-ball de l’époque Pat Ewing hein, mais l’effectif tourne correctement et d’autres silhouettes prennent la lumière. Après la victoire contre Chicago, un journaliste s’est donc senti légitime d’interroger Tom Thibodeau sur la série de quatre succès consécutifs, démantelée par les Hornets la nuit dernière : « Pourquoi cette série a-t-elle pris autant de temps à arriver ? ». C’est en effet la plus longue série des Knicks sur cette régulière 2021-22. La réponse de Thibs ? « Nous devrons nous plonger dans le détail après la saison. J’ai quelques bonnes idées sur les raisons ». Mais Marc Berman ne laisse pas l’omerta du coach gagner l’esprit de son lectorat. Deux lignes plus bas, il ajoute : « une personne liée à l’équipe a récemment décrit le comportement de Randle cette saison comme “incorrigible” ». Ambiance Galaswinda à New York.
« Il (son fils, ndlr) ne comprend pas ce qu’il se passe. Qu’il vive (les huées, ndlr) et qu’il soit mal à l’aise, qu’il doive quitter les matchs. En tant que père, c’est ce qui me dérange le plus. Mais en même temps, vous devez comprendre que cela fait partie du jeu. » – Julius Randle
“[My son] doesn’t understand what’s going on. For him to experience [the boos] & him being uncomfortable, having to leave the games. As a father, that’s what bothered me more than anything. But at the same time, you got to understand it comes with the territory”
-Julius Randle pic.twitter.com/lduSsT7bPP
— Knicks Videos (@sny_knicks) March 31, 2022
Il reste cinq matchs aux Knicks pour accrocher un play-in inespéré et totalement hors de leur contrôle. S’ils l’accrochent, c’est aussi génial qu’inattendu. Si ça ne passe pas, cette fin de régulière marquera paradoxalement un grand soulagement pour toute l’institution Knicks.