Le discours de MVP de Derrick Rose en 2011, traduit en entier : quand le kid de Chicago posait ses pieds sur le toit du monde

Le 26 mars 2022 à 14:26 par Bastien Fontanieu

C’était il y a plus de 10 ans, et pourtant les frissons sont encore présents. Le 3 mai 2011, Derrick Rose est en costard devant un pupitre officiel de la NBA pour recevoir le plus prestigieux des trophées individuels : le MVP. Plus jeune joueur de l’histoire à recevoir cet honneur, le meneur des Bulls revient alors sur sa promesse de début de saison et délivre un discours touchant.

Quelle époque. Et quel plaisir d’avoir connu cette époque.

Si les fans actuels de Chicago peuvent se délecter des performances réalisées par DeMar DeRozan, Zach LaVine et compagnie, celles et ceux qui ont connu la saison 2011 de Derrick Rose et de ses Bulls le savent mieux que quiconque : le niveau de hype et d’excitation était à un niveau extraordinaire cette année-là. Des performances spectaculaires de la part de Dédé, près de 25 points et 8 passes pour une équipe de Chicago numéro 1 de sa conférence (62 victoires), Rose était littéralement intouchable tous les soirs. Cette campagne en apesanteur permettait surtout au phénomène de valider un propos tenus avant la saison, lorsque le camp d’entraînement des Bulls avait pris place dans l’Illinois. En effet, Derrick demandait ouvertement pourquoi il ne pouvait pas être MVP cette année, ce qui avait provoqué quelques ricanements et des sourcils froncés de la part de bon nombre de fans et journalistes. Fast forward quelques mois plus tard, et dans son impeccable costume le garçon des rues de Chicago se retrouve sur le toit du monde, avec le trophée de MVP en main. S’en suivra un speech émouvant, mentionnant notamment la famille de Derrick Rose, le travail du staff des Bulls et les durs moments traversés par l’intéressé, ponctuant ainsi une année de rêve dans la ville du vent.

Merci à tous.

Je me souviens de ce moment, lorsque je suis arrivé au camp d’entraînement avant la saison. Je disais que je voulais être MVP. Mais je ne voulais pas du tout passer pour quelqu’un d’arrogant. Je savais que j’avais travaillé dur pendant l’été, et je voulais me pousser au maximum de mes capacités. C’est tout ce que c’était.

J’aimerais remercier plusieurs personnes. J’aimerais remercier Dieu en premier, qui m’a permis d’aller sur le terrain et de jouer comme je joue chaque soir. J’aimerais remercier la NBA, pour m’avoir donné ce trophée qui représente beaucoup de choses pour moi, pour la ville de Chicago, et pour la franchise des Bulls. J’aimerais remercier mes coéquipiers et le coaching staff de mon équipe, car sans vous je ne pourrais pas être ici à parler devant ce pupitre. Vous m’avez poussé chaque jour, pour vous assurer que je jouais dur quoi qu’il arrive, et que je joue avec passion dans un jeu collectif. J’aimerais remercier les propriétaires et le management de la franchise, pour avoir choisi ces coéquipiers car ce sont tous des mecs super. On n’aurait jamais pu être aussi bons si on n’avait pas eu ces joueurs dans cette équipe, et on s’aime tous très fort. J’aimerais remercier mon entraîneur personnel, Rob McClanaghan, qui n’est pas là aujourd’hui. Il est la raison pour laquelle je me suis poussé plus que jamais auparavant, il m’a motivé chaque jour, réveillé chaque jour, pour qu’on aille s’entraîner deux fois, même le soir, à répéter les mêmes tirs.

Enfin, cette personne ne souhaite probablement pas que je la mentionne, mais je vais le faire : BJ (Armstrong). BJ, c’est comme un membre de ma famille. Je ne vois pas BJ comme un agent, je le vois comme mon quatrième frère. Il représente beaucoup de choses pour moi et pour ma famille, et j’en profite pour remercier mon agence car ils sont aussi comme des membres de ma famille.

J’aimerais remercier ma famille et mes amis, car vous êtes ceux qui m’ont poussé chaque jour. Vous vous êtes assurés que je restais sur le droit-chemin, vous ne m’avez jamais lâché. Les amis qui m’ont réveillé chaque matin pour s’assurer que j’allais bien à l’entraînement, ceux qui se sont assurés que je faisais les choses bien. Je me sens privilégié de vous avoir dans ma vie.

Pour finir, j’aimerais remercier ma maman. Brenda Rose. Mon coeur. Tu es la raison pour laquelle je joue de cette manière. Merci pour tout.

Merci pour ces jours où je n’avais pas la tête à aller m’entraîner, où j’avais du mal. Je pensais à toi et au fait que tu devais te lever, me réveiller, aller au travail, et t’assurer que j’allais bien et que notre famille allait bien. Ces jours-là étaient difficiles. Mes jours ne devraient pas être difficiles car je fais ce que j’aime, et c’est de jouer au basketball. Donc merci de me garder motivé chaque jour, je t’aime, et merci d’être dans ma vie.

J’aimerais enfin remercier mes fans, et la ville de Chicago. Mes fans dans le monde entier. Merci aussi à ceux qui ont posé les bases de tout ça avant moi, les Scottie Pippen, les Michael Jordan, et tous les autres joueurs. Car sans vous, sans vos exploits, notre fanbase ne serait pas aussi grande qu’elle l’est aujourd’hui. Cela fait du bien d’aller dans d’autres salles de NBA et savoir que vous allez avoir une partie du public avec vous. Cela vaut aussi dire que vous faites ce qu’il faut, et c’est un sentiment important en tant que joueur. Surtout en étant membre de cette franchise, je suis heureux que vous m’ayez choisi et je vais donner toute mes forces pour jouer aussi bien que je suis capable de jouer. Et c’est avec intensité.

Je vous aime tous. Merci.

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Revenir sur ce discours, c’est aussi réaliser la chance qu’on a eu de voir Derrick Rose à ce niveau. C’est aussi apprécier ce que, sous certains angles, Ja Morant propose en ce moment à Memphis. Il est des phénomènes qu’on ne voit qu’une ou deux fois par décennie, en espérant pour le meneur des Grizzlies que la saison prochaine le trophée de MVP sera dans ses mains. On attendra le discours, évidemment, avec impatience.


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