Jose Alvarado est une petite fouine : sa spécialité ? Se planquer sur les remises en jeu pour aller gratter l’interception
Le 25 mars 2022 à 09:05 par Giovanni Marriette
Si les Pelicans ont battu les Bulls et par la même occasion dépassé – de nouveau – les Lakers pour récupérer la neuvième place à l’Ouest, un fait de match a beaucoup fait causer cette nuit. Un fait de match concernant Jose Alvarado, l’une des révélations de la saison à NOLA et dans la NBA toute entière, Jose Alvarado qui est sur le point de se faire un nom dans la Grande Ligue de manière… peu conventionnelle, et c’est tout ce qu’on aime.
Qui est-il ?
Jose Alvarado est né le 12 avril 1998 à New York, du côté de Brooklyn. Il a donc vécu la victoire de la France face au Brésil. Il a donc vu, peut-être, Christophe Dugarry tirer la langue au Stade Vélodrome. Plus sérieusement ? On parle d’un meneur tonique qui dispute cette année sa première saison en NBA, avec les Pelicans de New Orleans, après avoir suivi le cursus habituel NCAA (quatre années à Georgia Tech) sans toutefois être drafté en fin d’études. Direction la G League pour se faire la main et très vite ses performances avec le Birmingham Squadron, équipe affiliée aux Pels, vont pousser Willie Green et le staff de NOLA à tenter l’expérience José en NBA. Environ 20 points, 6 rebonds et 7 passes de moyenne, certes face à des plots, mais l’énergie du gamin a something special alors tentons le coup. Résultat des courses ? Une quarantaine de matchs joués, une quinzaine de minutes en moyenne et un bilan satisfaisant, dans les chiffres comme dans le ressenti. 5,6 points, 1,8 rebond, 2,6 passes et surtout 1,3 steal par match (on va y venir), l’un des +/- les plus positifs de la Ligue si l’on ramène les stats à 36 minutes (+8,9, seul… George Hill fait mieux), et sur le terrain l’upgrade est nette et précise quand le meneur au bandeau sort du banc. Intensité, rapidité, peu de ballons perdus (0,7), un flow tout de même original entre Allen Iverson et les 3T, et donc cette “particularité” qui fait tant causer depuis quelques jours : oui, Jose Alvarado est une petite fouine comme on les aime tant.
Que fait-il ?
Les locaux le savaient depuis un bail mais le grand public l’a donc découvert ces dernières heures, Jose Alvarado a une manière bien à lui de voler des ballons. Pas forcément athlétique, pas forcément le plus gainé des défenseurs, Jojo a donc misé sur… la malice. Le moment de mentionner le fait que sur le campus de Georgie Tech le garçon était à l’époque surnommé “Grand Theft Alvarado” et vous allez bientôt comprendre pourquoi. Sa spécialité ? Le délire se passe le plus souvent sur une remise en jeu de l’équipe adverse, sous leur panier après un panier marqué par les Pelicans. Là où le joueur lambda se replie, Jose, lui, préfère donc… se planquer sur la touche, au milieu des remplaçants ou quasiment, de l’autre côté, sur les genoux des fans assis en bord de terrain. Jose se fait oublier, absolument aucun meneur au monde ne se demande “mais où peut bien être Jose Alvarado ?” alors la pie voleuse passe à l’action, met les gaz et attaque par derrière ou par le côté pour aller chiper la gonfle au meneur. Ces derniers jours Trae Young s’est fait avoir comme un bleu, Lou Williams s’est fait avoir comme un bleu, et cette nuit c’est Alex Caruso qui est tombé des nues devant la tentative osée mais réussie.
On l’a tous rêvé cette action, soyons clairs, on a tous rêvé la faire en plein match, mais un cardio négatif où tout simplement le fait que les quatre spectateurs dans la salle hurlent ATTENTION DERRIERE nous ont toujours freiné dans nos ardeurs. Jose Alvarado a osé, le pire c’est que ça marche, et si à l’avenir ça marchera de moins en moins maintenant que tout le monde est prévenu, sachez en tout cas que le type a toujours fait ça, parce que Djoz est dotée d’une grande confiance en lui, même si l’opération peut néanmoins s’avérer loupée et qu’il en a conscience :
“Ce n’est pas si facile que ça en a l’air. Si tu te foires, tu as de grandes chances de voir ton coach te sermonner. Et si tu te foires t’as intérêt de revenir très vite en défense derrière. En tout cas ça oblige l’adversaire à rester sur ses gardes et à se demander en permanence où je suis” – Jose Alvarado
“C’est un gamin plein de confiance, et il fait le boulot quand il rentre sur le terrain. Je lui laisse des libertés lorsqu’il joue et ce soir (face aux Hawks) il a vu une opportunité alors il a foncé. Il nous a fait de très gros plays cette saison et on compte vraiment sur lui.” – Willie Green
“Je n’ai jamais vu ça de ma vie. C’est incroyable, il est tellement rapide ! Il se fait oublier et il piège tout le monde, il piège même des mecs qui sont All-Stars, ça montre à quel point il est créatif.” – C.J. McCollum
Que nous réserve-t-il ?
Après le coup du type qui se planque et qui arrive comme une balle de derrière, on se demande donc ce que le petit phénomène peut bien désormais nous réserver comme surprise. On a quelques idées, évidemment, à commencer par le légendaire coup du mec qui pète aux lancers pour déconcentrer l’adversaire. Mais attention, pet non bruyant car pet bruyant et volontaire entrainerait une faute technique, c’est un arbitre de la ligue AURA qui nous l’a assuré ce matin. L’occasion de rappeler qu’il n’y pas si longtemps Lance Stephenson soufflait dans l’oreille de LeBron James, que J.R. Smith défaisait des lacets au lancer, mais Jose Alvarado a les moyens d’être original, de faire dans l’inédit. Revêtir un maillot différent de celui de ses coéquipiers pour tromper la défense, feindre une blessure pour redémarrer au quart de tour, crier “chouille” quand un attaquant adverse prend un tir (ouais on le faisait à l’école, ouais on est des années 90), bref beaucoup d’idées mais Jose le Magnifique a probablement une longueur d’avance sur nous
Vraie révélation ce petit Jose Alvarado, tant dans le jeu que dans l’authenticité de sa personne. Il y avait évidemment Brandon Ingram et C.J. McCollum, il y avait aussi le rookie Herbert Jones ou le dernier né Trey Murphy III, et voici donc une nouvelle raison de se brancher sur le NBA League Pass sur la station New Orleans Pelicans. Vivement le play-in tournament face aux Lakers, on ne serait même pas surpris qu’il nous prépare une dinguerie en antenne nationale.
Source texte : nola.com