Good start, bad finish : les Warriors vont-ils chuter au classement… et perdre l’avantage du terrain au 1er tour des Playoffs ?
Le 23 mars 2022 à 16:59 par Bastien Fontanieu
En fin d’année 2021, ils semblaient intouchables. Aujourd’hui ? L’ambiance est à la dégringolade. Les Warriors, qui avaient merveilleusement démarré leur saison NBA 2021-22, sont en train de vivre un petit cauchemar éveillé et qui nous force à poser de douloureuses questions. Et si Steve Kerr et ses hommes démarraient les Playoffs 2022 en déplacement… ?
C’est une phrase qu’on ne pensait jamais prononcer. Ou en tout cas, pas une seule fois depuis le début de saison.
Le 10 janvier dernier, Golden State était numéro 1 de la Conférence Ouest et numéro 1 de la NBA avec 30 victoires en 39 matchs.
C’était la saison du retour, le retour d’un immense duo Stephen Curry – Draymond Green, le retour du Steve Kerr basketball, le retour de Klay Thompson, le retour des branlées imposées en Californie à 6h du mat devant une foule en délire. Le niveau d’excitation et d’optimisme était à son paroxysme. Pendant que certains se permettaient d’imaginer le design de la bague de champion NBA 2022, d’autres plus modérés haussaient tout de même les sourcils en se demandant qui allait battre 4 fois cette équipe sur une série de Playoffs. Trop de défense, avec Gary Payton II et compagnie qui verrouillent leurs adversaires, trop d’attaque avec un génie au sommet de son art et un mouvement de ballon limpide, trop de collectif avec un banc renforcé et le comeback à venir de Klay. L’idée était donc blasphématoire, quasi-imprononçable : les Warriors qui n’ont pas l’avantage du terrain en Playoffs ? Et puis quoi encore.
Fast forward deux mois plus tard, et tout a changé.
Depuis le 10 janvier, Golden State est tout juste à l’équilibre (17 victoires – 16 défaites), et depuis le 10 février n’en parlons pas (6 victoires – 12 défaites). Plusieurs raisons viennent expliquer cette chute, entre les blessures de Draymond Green, l’impact sur la défense des Warriors, une réelle méforme au shoot de Curry, des absences prolongées pour Andre Iguodala, un Klay Thompson qui retrouve de manière logiquement irrégulière ses marques, et la concurrence qui s’adapte. Soudainement, le chasseur est devenu le chassé, et le coup de massue est définitivement tombé lorsque Marcus Smart et Steph se sont rencontrés à San Francisco à la mi-mars. Blessure à la cheville, apnée dans la Baie, tout à coup les cotillons se sont transformés en mouchoirs, et les danses de célébration ont été troquées contre de lourds silences. San Antonio et Orlando, pourtant loin d’être des foudres de guerre cette saison, ont justement profité de la bête blessée pour battre Golden State, ce qui n’a fait qu’accentuer ce sentiment de vulnérabilité qui existe à dans la franchise en ce moment.
Alors oui, on est en mesure de garder un optimisme certain, que ce soit pour le retour de Steph ou les chances des Warriors en Playoffs. Mais si la NBA nous a bien appris quelque chose, c’est qu’il vaut mieux mal démarrer et bien finir sa régulière que l’inverse. Et des grandes écuries qui ont éclaté la concurrence en automne avant de se prendre les pieds dans le tapis au printemps, on en a croisé des wagons entiers. Tiens justement, ça rappellera à Curry et Draymond de grands souvenirs, lorsqu’ils espéraient frapper un grand coup aux Playoffs 2014 avant de voir Andrew Bogut se blesser au finish et… les Clippers en profiter grandement (victoire en 7 matchs). Chaque dossier est différent, et on ne va pas revenir sur les bienfaits de cette défaite à posteriori (salut Mark Jackson). Cependant, on est en droit, aujourd’hui, d’évoquer cette question écrite noir sur blanc dans le titre.
Les Warriors vont-ils chuter au classement et perdre l’avantage du terrain au 1er tour des Playoffs ?
Voici le programme des potes de Kevon Looney, pour les trois dernières semaines de compétition, à côté du programme des Mavs et du Jazz.
Pas le plus léger des menus pour les Warriors, quand on considère (1) qu’il y a une grande majorité de matchs en déplacement (2) que quand tu joues à la maison c’est pas contre Barbapapa et Barbamama, et (3) que tu ne pourras pas compter sur Stephen Curry pour une bonne partie de ces rencontres. Rien que la dernière rencontre, en déplacement à New Orleans sachant que les Pelicans pourraient jouer gros dans la partie, mérite toute notre attention.
Comme présenté dans le classement un peu plus haut, au moment où ces lignes sont écrites Golden State a encore un peu de marge devant Utah et Dallas, respectivement aux places 4 et 5 de la Conférence Ouest. Les Mavs de Luka Doncic sont cependant dans une excellente forme. S’ils ne rencontreront pas les Warriors d’ici le 10 avril, ils pourraient surfer sur leur très bonne forme afin de tacler un calendrier assez sérieux. Le Jazz oscille entre le rassurant et l’inquiétant, mais il y a ce match au Chase Center le samedi 2 avril qui semble tout simplement immanquable. Avec deux équipes au coude-à-coude dans le classement, l’issue de la rencontre pourrait définir pas mal de choses dans ce dernier virage de la saison régulière. On notera que niveau tie-breakers, Dallas le possède face à Golden State et Utah pourrait équilibrer les affaires en gagnant le 2 avril (2-1 pour Golden State jusqu’ici).
En fait, quelque part, les clés sont entre les mains des Warriors. Ce sont eux qui ont leur petite avance construire pendant l’automne. Ce sont eux qui peuvent dicter l’écart final avec le Jazz ou les Mavs. Si Golden State continue à tendre la joue, en enregistrant des défaites à la con comme celles contre Orlando et San Antonio, Utah et Dallas n’auront qu’à faire le strict minimum pour passer devant la bande à Jordan Poole. Mais s’il y a quelques gros efforts collectifs et peu de boulettes (attention à Sacramento, attention à Washington), la distance sera maintenue et les fans pourront démarrer les Playoffs avec un Chef de retour et un premier tour très chaud à tacler d’entrée. La marge d’erreur est fine, à Kerr et son staff de trouver les solutions pour que la fabuleuse histoire du début de saison ne se transforme pas en cauchemar d’avril.
À quelle place finira Golden State dans trois semaines ? Chacun son avis, entre les calmes et les alarmistes, entre les inquiets et les optimistes. Une chose est sûre, chaque rencontre sera difficile jusqu’au 10 avril, et les Warriors vont devoir montrer de quoi ils sont faits sans leur franchise player. Accrochez votre ceinture, gros test à venir.