Jazz, les enjeux de la fin de saison régulière : trois questions qui vont rythmer le sprint final pour Utah
Le 05 mars 2022 à 10:58 par Giovanni Marriette
Une grosse trentaine de jours, voilà ce qui nous sépare aujourd’hui de la fin de la saison régulière 2021-22. A un mois et demi des Playoffs – ou de la Lottery – chaque franchise a fourbi ses armes lors de la trade deadline du 10 février dernier, puis elle a profité dernièrement d’une semaine de All-Star Break pour se poser les quelques questions essentielles à une fin de régulière dans les clous. Les objectifs ne sont pas les mêmes partout, évidemment, mais on s’est nous aussi posé rapidement sur les thématiques principales des six semaines qui nous attendent, en sélectionnant pour chaque franchise trois petites questions, trois idées à développer. Choix non-exhaustif évidemment car sinon ça n’en finit plus, et on part sans plus attendre sur la fin de saison du… Jazz.
Le quatrième DPOY pour Rudy… c’est compliqué ?
C’est évidemment LE sujet qui fait causer, de Noisy-le-Sec à Schiltigheim et de Soulac-sur-Mer à Villars-les-Dombes. Déjà trois fois Defensive Player Of the Year et trois fois All-Star, Rudy brigue cette saison un quatrième DPOY et demeure plutôt bien placé dans la course à un mois de la fin de la régulière. Ses concurrents principaux ? Un Draymond Green qui perd du terrain à force de rester en civil, un Bam Adebayo qui revient fort, un Giannis Antetokounmpo qui l’est de plus en plus et un Mikal Bridges qui vole sous le radar. Meilleure rebondeur et deuxième meilleur contreur de la Ligue, Rudy fait passer le Jazz de défense G League à défense elite de par sa simple présence et si d’aventure il devait rajouter une breloque à son incroyable collection il rejoindrait dans l’histoire les légendes Dikembe Mutombo et Ben Wallace, seuls libéros propriétaires de quatre trophées. Ce que ça signifie ? Que Rudy Gobert est à une vingtaine de matchs de devenir lui-même un joueur all-time, et ça on peut le dire à Noisy-le-Sec mais aussi à New York ou Los Angeles.
Le Jazz qui passe deux tours de Playoffs… c’est compliqué ?
2017, balayés logiquement par les Warriors en demi-finale de Conférence. 2018, James Harden et Clint Capela trop forts, défaite en demi-finale de Conférence. 2019 ? Rebelote face aux Rockets, dès le premier tour cette fois-ci. 2020, thriller perdu dans la bulle et dès le premier tour face à un Jamal Murray un peu plus légendaire que Donovan Mitchell et, 2022, choke ultime face aux Clippers en demi-finale, alors que, cette fois-ci, on commençait presque à y croire. Depuis cinq ans le Jazz n’y arrive pas, depuis cinq ans le Jazz craque en Playoffs après, pourtant, des régulières abouties voire très réussies. Pourquoi ? Parce que la jeunesse, dans un premier temps, parce que la match-up, parce que… la force de l’habitude, en tout cas pour la saison passée. Elimination inattendue en 2021 mais cette fois-ci Utah va devoir passer la seconde voire la troisième, faute de quoi vous verrez bien ce qu’il va se passer dans notre troisième paragraphe. Importance donc de ne surtout pas glisser à la sixième place pour ne pas se manger des Grizzlies ou des Warriors dès le premier tour, nécessité même de faire un run pour tenter d’aller accrocher un podium, histoire d’avoir la bracket le plus abordable en vue de l’objectif assumé du groupe de Quin Snyder : jouer une Finale de Conférence, enfin, 24 ans après Stockton et Malone, 15 ans après Deron Williams, Carlos Boozer et Andrei Kirilenko.
Du coup, dernière chance pour “ce” Jazz ?
Si Donovan Mitchell, Rudy Gobert and co. devaient une fois de plus échouer prématurément au printemps ? Il est fort probable que le Jazz et sa mouture actuelle connaissent ses dernières accélérations. Les deux All-Stars ont encore 300 millions de bifteaks à toucher jusqu’en 2026 et il ne sera pas facile de négocier un éventuel départ de l’un ou l’autre, la question se posant d’ailleurs une fois de plus de savoir qui est le plus valuable des deux. Question “talent” le débat n’existe pas, question “importance globale” il existe déjà plus et pour démarrer une nouvelle aventure il faudra probablement trancher dans le vif. Joe Ingles est parti, il pourrait revenir pour pas un kopek mais ne représente plus vraiment l’avenir, Bojan Bogdanovic non plus puisqu’il a trente ans depuis trente ans, et pour avancer cet été il faudra être intelligent sur le marché des free agents. On parle de joueurs comme Zach LaVine, Anfernee Simons voire Collin Sexton ou Jalen Brunson que le Jazz pourrait aller chercher, hum hum bizarrement on ne parle que d’arrières, mais en tout cas on “ressent” qu’un échec de plus sera probablement synonyme de grand chambardement dans l’Utah. On parie ?