Bulls, les enjeux de la fin de saison régulière : trois questions qui vont rythmer le sprint final à Chicago
Le 28 févr. 2022 à 10:08 par Giovanni Marriette
Une quarantaine de jours, voilà ce qui nous sépare aujourd’hui de la fin de la saison régulière 2021-22. A un mois et demi des Playoffs – ou de la Lottery – chaque franchise a fourbi ses armes lors de la trade deadline du 10 février dernier, puis elle a profité dernièrement d’une semaine de All-Star Break pour se poser les quelques questions essentielles à une fin de régulière dans les clous. Les objectifs ne sont pas les mêmes partout, évidemment, mais on s’est nous aussi posé rapidement sur les thématiques principales des six semaines qui nous attendent, en sélectionnant pour chaque franchise trois petites questions, trois idées à développer. Choix non-exhaustif évidemment car sinon ça n’en finit plus, et on part sans plus attendre sur la fin de saison des… Bulls.
DeMar DeRozan est-il le meilleur joueur de l’histoire des Bulls ?
Samedi soir DeMar DeRozan a compilé face aux Grizzlies une rondouillette ligne de stats. 31 points, 7 rebonds, 3 passes, 1 contre et 2 steals. Dîtes-vous maintenant que ce match était donc, de très loin, son pire match depuis un mois. Allez, infographie by ESPN :
Phénoménal. Phénoménal DeMar DeRozan cette saison. Début novembre… mi-novembre… mi-décembre… etc, etc, etc. Deux game winners en moins de 24h pour fêter la fin de l’année 2021, ses meilleures stats en carrière, un podium MVP qui se confirme s’il ne ralentit pas et plus si affinités si ce zinzin accélère et que les Bulls continuent de gagner, bref la présence de l’ancien joueur des Spurs et des Raptors est une bénédiction pour Chicago depuis quatre mois. Tous les records de Michael Jordan ou presque ont chaud aux fesses, toutes proportions gardées évidemment, mais l’addition footwork + handle + mid-range shot + leadership + confiance en soi fait actuellement de DeMar l’un des cinq meilleurs joueurs de la galaxie et rendez-vous compte de la folie de cette phrase. Aucune indication à l’heure qu’il est comme quoi DMDR aurait décidé de mettre le frein, et tant que Billy Donovan aura sous la main cet espèce de tueur au sang froid, disons que les Bulls peuvent dormir sur leurs deux oreilles.
Le Big Three de Chicago est-il le meilleur de la Ligue ?
Les Big Three dans la NBA de 2022 ? Eh bien ils ne sont pas légion. On peut par exemple penser à celui de Milwaukee (Giannis Antetokounmpo, Jrue Holiday et Khris Middleton), avec un Bobby Portis qui hurle “Big Four” à chacune de ses entrées en jeu. On peut penser à South Beach tiens, car Bam Adebayo et Jimmy Butler ont à disposition, au choix, Kyle Lowry dans le cinq et Tyler Herro sur le banc. A Philadelphie Tyrese Maxey sonne à la porte du Big Two composé de Joel Embiid et James Harden et à Brooklyn on attend de voir mais ça pourrait faire mal (bis). A l’Ouest ? Les Suns ont un Big Eight, celui des Warriors est déjà Hall Of Famer ou pas loin, celui des Nuggets est composé d’un seul joueur valide et celui des Wolves sera peut-être bientôt dans la discussion. On a bien balayé là, mais très franchement le trio magique de Chicago a une belle gueule de leader de la course. Checkpoint ? Juste ci-dessous
- DeMar DeRozan : 28,3 points à 51,7% au tir et 86,4% aux lancers, 5,3 rebonds, 5,1 passes et 0,9 steal
- Zach LaVine : 24,6 points à 48% au tir dont 40,1% du parking et 87,5% aux lancers, 4,8 rebonds et 4,5 passes
- Nikola Vucevic : 17,9 points, 11,7 rebonds, 3,6 passes, 1 steal et 1,2 contre
Si l’on prend en compte le fait que Nikola Vucevic a mis quelques semaines à s’acclimater à son nouveau rôle d’éboueur/orfèvre et qu’il tourne, par exemple, à presque 23 pions par match en février ? Voilà qui nous donne donc environ 75 points en cumulé, tous les soirs, et franchement ça calme. Menaces extérieures, dans le périmètre, sous le cercle, du soir au matin, ennuis de la minute 1 à la minute 48 pour les défenses et adaptabilité parfaite des trois gonzes quand il joue ensemble + capacité à être encore plus forts quand il manque une branche de l’arbre ? Spoiler, à l’instant T la réponse à la question ci-dessus, celle qui est en rouge, est oui.
Les Bulls seront-ils champions NBA en juin ?
Évidemment que c’est un peu tôt pour ce genre de phrase, évidemment d’ailleurs que le début de cette phrase est carrément obvious. Honnêtement les chars d’assaut que sont les Bucks et les Suns, champions et finalistes NBA en titre, ou à un degré moindre le Heat, les Sixers ou les Warriors nous semblent aujourd’hui mieux armés que Chicago, pour des raisons, pêle-mêle, d’expérience, de profondeur de banc ou encore de coaching. Mais. MAIS certains détails nous font aussi imaginer le meilleur pour ces Bulls et ce dès CE mois de juin. On a parlé du Big Three un peu plus haut, arguons à présent que si les Bulls performent, depuis environ un mois ils le font sans leur deux meilleurs défenseurs (Lonzo Ball et l’inénarrable Alex Caruso), qui sont au passage deux éléments non-négligeables de l’attaque de Bill Donovan. En leur absence le rookie Ayo Dosunmu a pris une dimension assez folle et rien n’indique qu’il ne bourgeonnera pas encore plus dans les mois qui viennent, et au complet ce groupe a absolument tout pour emmerder… tout le monde, même si on réfléchit encore comment défendre sur Kevin Durant, Joel Embiid ou Giannis Antetokounmpo en Playoffs. Bref si aujourd’hui on nous demandait, comme ça de but en blanc, on dirait dans un premier temps qu’on n’utilise jamais l’expression “de but en blanc” quand on n’a moins de 50 ans, et dans un second temps on partirait sur un bail de type demi-finale de conf, parce que c’est déjà bien, parce que c’est quand même Chicago hein, chaque chose en son temps. Sauf que, vraiment, cette équipe a quelque chose, et dans un mood un peu sauvage la surprise de les voir faire un gros parcours en avril / mai n’en serait qu’à moitié une. On n’en dit pas plus, trop peur du TrashTalk Curse.