Valorisation des franchises NBA : les Knicks toujours numéro un avec 6,12 milliards, pas sûr cependant que ça remonte le moral de Thibs
Le 17 déc. 2021 à 17:31 par Cheikh Mbengue
Malgré un climat COVID qui ne favorise pas vraiment le business, la valeur moyenne d’une franchise NBA continue d’augmenter avec une hausse de 8,7% par rapport à 2020, et trois franchises qui possèdent une valeur de plus de 5 milliards de dollars. D’où vient cette croissance presque générale après une pandémie ? On débriefe.
Contrairement au processus habituel d’estimation de la valeur d’une entreprise, la méthodologie d’analyse est un peu différente pour une franchise NBA. Les grands facteurs qui sont pris en compte ? Le marché que la ville représente, les produits dérivés, l’affluence moyenne dans la salle (et la valeur de salle elle-même si elle appartient à la franchise), la renommée de la marque… Les résultats sportifs comptent aussi évidemment mais ne sont pas forcément le paramètre le plus important, surtout pour les franchises prestigieuses évoluant dans des gros marchés. C’est en partie la raison pour laquelle les New York Knicks, qui ne se sont qualifiés qu’une seule fois pour les Playoffs depuis 2013, sont toujours considérés comme la franchise avec la plus grande valeur, à savoir 6,12 milliards de dollars selon Sportico. Les trois plus grands marchés US sont New York, Los Angeles et Chicago, justifiés par la taille de la population, les indices économiques régionaux et même le tourisme. Cela explique qu’une ville de plus de 8 millions d’habitants comme New York – malgré l’absence de résultats – a beaucoup plus de consommateurs potentiels que par exemple San Antonio, qui pourtant a connu une régularité dans l’excellence pendant deux décennies. En quelque sorte, le marché des Knicks est autosuffisant dans une ville aussi marketable que New York et une salle mythique comme le Madison Square Garden (200 dollars en moyenne pour assister à un match des Knicks). Leur soudain retour en Playoffs a tout de même contribué à une croissance de 13% de leur valeur par rapport à l’année dernière, confortant ainsi leur première place parmi les franchises NBA. Derrière eux, on retrouve les Warriors, qui se sont hissés au fil des années jusqu’à la deuxième place de ce classement en raison des années de domination de la franchise version Stephen Curry. Le fait d’évoluer dans la Bay Area et dans un Chase Center flambant neuf à San Francisco contribue évidemment à l’augmentation de la valeur de la franchise californienne, qui est aujourd’hui de 6,03 milliards. Les Lakers complètent eux le podium avec une valeur de 5,63 milliards. Franchise mythique ayant connu plusieurs dynasties victorieuses et évoluant dans le giga market de Los Angeles, les Lakers de LeBron sont logiquement dans les hauteurs du classement.
- New York Knicks, 6.12 milliards (+13% par rapport à 2020)
- Golden State Warriors, 6.03 milliards (+16%)
- Los Angeles Lakers, 5.63 milliards (+10%)
- Brooklyn Nets, 3.61 milliards (+6%)
- Chicago Bulls, 3.53 milliards (+12%)
- Boston Celtics, 3.44 milliards (+8%)
- Los Angeles Clippers, 3.16 milliards (+20%)
- Houston Rockets, 2.79 milliards (+1%)
- Toronto Raptors, 2.74 milliards (+7%)
- Dallas Mavericks, 2.72 milliards (+5%)
- Philadelphia 76ers, 2.67 milliards (+7%)
- Miami Heat, 2.49 milliards (+5%)
- Washington Wizards, 2.15 milliards (+5%)
- Portland Trail Blazers, 2.07 milliards (+8%)
- Sacramento Kings, 2.06 milliards (+12%)
- San Antonio Spurs, 2.05 milliards (+0%)
- Milwaukee Bucks, 1.98 milliard (+6%)
- Phoenix Suns, 1.92 milliard (+17%)
- Denver Nuggets, 1.83 milliard (+19%)
- Atlanta Hawks, 1.68 milliard (+11%)
- Indiana Pacers, 1.8 milliard (+16%)
- Utah Jazz, 1.78 milliard (+4%)
- Cleveland Cavaliers, 1.75 milliard (+1%)
- Detroit Pistons, 1.74 milliard (0%)
- Orlando Magic, 1.69 milliard (+10%)
- Oklahoma City Thunder, 1.67 milliard (+1%)
- Charlotte Hornets, 1.6 milliard (+6%)
- Minnesota Timberwolves, 1.57 milliard (+10%)
- Memphis Grizzlies, 1.53 milliard (+13%)
- New Orleans Pelicans, 1.51 milliard (+12%)
Les franchises qui ont fait le plus grand bond en avant sont les Clippers (+20% par rapport à 2020), qui jouissent enfin de la notoriété californienne avec un renouveau de leur compétitivité, la présence de stars comme Kawhi Leonard et Paul George, et les gros investissements du nouveau proprio Steve Ballmer, à l’origine du projet pour une nouvelle salle. Les résultats récents des Suns (1,92 milliard de dollars, +17%) et des Hawks (1,83 milliard de dollars +11%), font également d’eux des bénéficiaires privilégiés de cette croissance grâce notamment à leur belle épopée lors des derniers Playoffs.
Plus globalement, au lendemain de la crise mondiale sanitaire, les franchises ont dû s’appuyer sur d’autres paramètres pour garantir leur pérennité. Cette croissance générale des franchises revient aussi à la gestion des propriétaires de la NBA, qui ont négocié d’énormes contrats de sponsoring la saison dernière. Une grande partie de l’augmentation dans cette catégorie provient des accords de patch de maillot, introduits pour la première fois quatre saisons plus tôt. Les Brooklyn Nets ont par exemple décroché un contrat de patch maillot à hauteur de 30 millions par an, un record NBA, et l’une des raisons pour lesquelles la valeur des Nets a augmenté de 6% cette année. En plus du sponsoring, la hausse de popularité de la Ligue dans les eighties puis son internationalisation (et cela est vrai aussi à l’échelle d’une franchise, l’internationalisation de la marque par le biais de joueurs étrangers s’avère souvent efficace, cf. Yao Ming et les Rockets) a évidemment déclenché une croissance dans la négociation des droits de télévision. La dernière négociation des droits TV avec ESPN/TNT a pris effet pour la saison 2016-17. Le montant ? 24 milliards de dollars, sans compter ce que la Ligue empoche et verse aux équipes avec leur propre flux de diffusion sur le League Pass.
Quand il s’agit de justifier la valeur des Knicks avec seulement une campagne de Playoffs en huit ans, celle de Golden State après deux ans de disette et les Lakers qui n’ont depuis la fin de la saison dernière plus rien du “LakeShow”, l’importance du parquet est relative. La majorité des franchises n’ont pas ce luxe-là mais au final, ce qu’il faut retenir de tout ça, c’est que l’économie de la NBA tourne plutôt bien malgré le contexte que l’on connaît.
Source texte : Sportico
.@Sportico's latest @NBA valuations are out. Here's how they've changed in that past year, a strange one with a lot of appreciation. Top four remain same:
–@nyknicks — $6.12 billion
– @warriors — $6.05 billion
– @Lakers — $5.63 billion
– @BrooklynNets — $3.61 billion pic.twitter.com/HN5CzVGyBS
— Eben Novy-Williams (@novy_williams) December 16, 2021