Après deux ans d’exclusion, Tyreke Evans veut faire son retour en NBA : convaincre la Ligue puis une franchise, pas facile tout ça
Le 07 déc. 2021 à 16:42 par Cheikh Mbengue
Il y a deux ans, Tyreke Evans a été dégagé de NBA et s’est vu retirer son statut de joueur professionnel après avoir enfreint le protocole antidrogue de la Ligue. L’ancien arrière des Pacers a désormais purgé sa peine et semble préparer son retour, autant sur le plan physique que juridique, afin de demander sa réintégration en tant que joueur de la Grande Ligue. On débrief.
Depuis 2 ans, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts en NBA. À l’époque de la suspension de Tyreke Evans, un joueur positif lors d’un test inopiné pour une substance interdite se voyait automatiquement suspendu pour une longue durée. Si son cas est apparenté à celui d’ O.J. Mayo – également banni 2 ans de la Ligue en 2016 – dont le retour en NBA relève désormais du doux fantasme (quoique), la ligue a depuis assoupli son protocole. En effet, les joueurs ne seront pas soumis à des tests aléatoires pour la marijuana cette saison, à la suite d’une note partagée avec les joueurs. Cette dernière action de la NBA faisait suite à une discussion à l’échelle nationale sur les politiques de test du cannabis pour les athlètes (en particulier après la vague de soutien autour du cas Sha’Carri Richardson). Ces nouvelles dispositions devraient faciliter la réintégration de Tyreke Evans et le retour de son statut d’agent de la NBA, pour retrouver une autre équipe après une si longue absence et un background un peu mitigé. Oui, il lui faudra plus qu’un bon avocat.
Free agent Tyreke Evans is hoping to be reinstated by the NBA soon, sources tell @HoopsRumors. Evans has been training in preparation for a return. He was dismissed in 2019 for violating the anti-drug program.
— JD Shaw (@JShawNBA) December 7, 2021
Le ROY de la saison 2010 au cours du premier quart de sa carrière a récolté 20,1 points, 5,8 passes décisives et 5,3 rebonds, et semblait promis à un brillant avenir dans la Grande Ligue. Cette suspension de 2 ans, contrairement à ce qu’une personne endormie de 2010 à 2019 pourrait croire, n’a pas été le coup d’arrêt fossoyeur de son ascension. Après des débuts tonitruants du côté de NOLA, Tyreke Evans a eu besoin d’une opération au genou, ce qui lui a fait manquer les deux premiers mois de la saison NBA 2015-16, puis, seulement 25 matchs après son retour sur les parquets, ce même genou a dû repasser au bloc opératoire. Sans surprise, lorsqu’il est revenu la saison suivante, il n’était tout simplement pas le même joueur. Si une franchise décide cependant de faire fie de l’incident du test anti-drogue et bien que ses dernières performances en date – à savoir chez les Pacers – ne plaident pas forcément en sa faveur, un aspect de son profil peut lui garantir des essais : le scoring. Ses moyennes en carrière s’élèvent à 15,7 points, 4,6 rebonds et 4,8 passes en 594 matchs. On se souvient de ce game winner depuis le logo contre Memphis, d’ailleurs encore présent dans la mémoire des fans de Sac Town.
Et du coup, comment revenir ? Tyreke Evans devra d’abord passer un test de dépistage de drogue et être approuvé à la fois par la NBA et la NBPA (asso des joueurs), avant de pouvoir reprendre sa carrière dans la Ligue. Il pourrait pousser la NBA, soucieuse de son image, à imiter son homologue qu’est la NFL en réintégrant un joueur (Josh Gordon) précédemment banni pour les mêmes raisons. Prôner la tolérance, c’est le secret (on n’en sait absolument rien). À 31 ans, Reke Avok garde le souvenir d’une formidable campagne 2017-18 avec les Grizzlies où il a affiché une moyenne de 19,4 points, 5,1 rebonds et 5,2 passes pour 45,2 % aux tirs, il ne lui reste plus qu’à espérer que certains GM l’ont encore en mémoire. Considérant ses prouesses en tant qu’arrière agressif sur le ballon, il pourrait trouver sa place sur un banc ou se créer sa propre opportunité par un passage en G-League. Tah Lance Stephenson.
Tyreke Evans a joué pour les Kings, Pelicans, Grizzlies, Pacers, avec une moyenne globale respectable et peut donc apporter une expérience conséquente. Les portes restent ouvertes pour lui entre la G-League, les contrats de 10 jours pour faire ses preuves ou même un bail directement garanti. Qui plus est, la Ligue traverse une période où un effectif peut assez rapidement être décimé par une vague de tests positifs au COVID.