Lonzo Ball est devenu un pur shooteur : presque 45% du parking cette année, qu’il est loin le temps où on se moquait de son shoot
Le 12 nov. 2021 à 18:31 par Cheikh Mbengue
Après deux saisons chez les Lakers, un coup de mieux chez les Pelicans, l’étape logique de l’évolution crescendo de Lonzo Ball est la consécration et ça se passe à Chicago. Le deuxième choix de la Draft 2017 commence à agir comme tel, quatre ans plus tard. Aujourd’hui, il fait partie des organisateurs les plus précieux et ses progrès à 3-points sont particulièrement spectaculaires. LaVar nous avait prévenus !
Cette saison, la formule “Lonzo from downtown” est devenue plus fréquente qu’à l’accoutumée sur le League Pass. Lonzo Ball avait annoncé la couleur en début de saison en disant – avec presque un peu d’arrogance – qu’il faisait partie “des meilleurs shooteurs” de la NBA, et les chiffres le confirment aujourd’hui : 44,7% de loin en prenant sept tentatives par match, c’est très très propre et c’est dans la lignée des gros progrès montrés aux Pelicans (plus de 37% ces deux dernières saisons). Une petite ouverture est suffisante pour déclencher sans aucune hésitation son shoot. Le plus souvent ça fait filoche (les Mavs ne diront pas le contraire), et il termine le majeur, l’annulaire et l’auriculaire en l’air. Pour atteindre un résultat pareil, ZO2 a évidemment beaucoup travaillé. On rappelle qu’il a débarqué en NBA avec l’une des mécaniques de tir les plus bizarres de l’histoire, et un pourcentage de réussite de seulement 30,5% de loin et… 45,1% aux lancers (83,3% aujourd’hui). Il a commencé à se présenter au gymnase pour effectuer quelques séances supplémentaires le soir après l’entraînement, une routine qui s’est développée au fil des années. J.J. Redick, ancien mentor de Lonzo lors de son passage chez les Pelicans, a côtoyé le bonhomme et a été l’un des témoins privilégiés de sa progression. Il en parle dans son podcast “The Old Man And The Three” :
“Il y a une certaine pression avec le fait d’être un numéro 2 de Draft. Avec sa situation, il y avait probablement encore plus de pression compte tenu de certaines affaires familiales, et du fait qu’il ait été drafté par les Lakers. […] Il s’est transformé en l’un des meilleurs shooteurs de la ligue. Quand il ne réfléchit pas et ne fait que shooter, il shoote aussi bien que n’importe qui dans la ligue.”
Venant d’un shooteur d’élite comme le double J, ça pèse quand même. Mais le shoot n’est pas le seul aspect où Lonzo brille en ce début de saison. Derrière le tandem Zach LaVine – DeMar DeRozan, l’impact de Ball des deux côtés du terrain est précieux à Chicago. Si les Bulls font partie des meilleures équipes défensives en ce début de saison, c’est en partie grâce à leur meneur. Son 1m96 lui offre des facilités au rebond et lorsqu’il se retrouve contraint de switcher en défense, que ce soit sur l’arrière ou l’ailier d’en face, l’ancien d’UCLA se retrouve rarement en difficulté. “Il a toujours été un bon défenseur, il a l’habitude d’être sous-estimé, et même au cours de ses deux premières années avec les Lakers, ce n’était pas la meilleure équipe, mais Lonzo a toujours été le gars, du moins dans mon esprit, qui s’est démarqué défensivement. Il est long, il est athlétique et a un QI incroyablement élevé” a notamment déclaré le coach des Sixers Doc Rivers il y a quelques jours via le Chicago Tribune. Du shoot, de la défense, et évidemment du playmaking, l’une des autres forces de Lonzo Ball. En ce qui concerne ce que les Argentins appellent la “vista”, il n’envie pas grand monde en NBA. “Il est incroyable. C’est l’un des gars au QI basket le plus élevé avec lequel j’ai pu jouer”, a déclaré son coéquipier Zach LaVine sur ESPN. Même si son nombre de passes décisives est relativement faible (4,5 par match) pour un meneur d’une telle qualité, il crée de grosses opportunités grâce à sa vision de jeu et son instinct. Et cela se voit particulièrement en transition. Comme l’indique ESPN, les Bulls affichent une moyenne de 1,41 point par possession en transition cette saison, le deuxième meilleur chiffre de la NBA dans cette catégorie. Lonzo Ball brille et fait briller en somme, Chicago n’aurait pas pu espérer mieux.
ZO a beaucoup bossé pour se hisser à ce niveau. Et avoir une grande confiance en lui n’est pas chose aisée après le battage médiatique ameuté par le père Ball. À présent, avec de la maturité, un arsenal offensif plus conséquent et une équipe solide autour de lui, les grandes choses prédites par LaVar Ball ne sont peut-être plus si loin, toute proportion gardée.
Source texte : The Old Man And The Three, ESPN, Chicago Tribune