Nikola Vucevic fait les frais du “sacrifice” prêché par les Bulls : pires stats depuis dix piges pour le Duc de Chicago, ça fait tout drôle
Le 08 nov. 2021 à 12:43 par Cheikh Mbengue
La notion de “Big 3” est plus que jamais imbriquée à la compétitivité dans la NBA moderne, mais en ce début de saison Chicago démontre qu’un duo entouré de facilitateurs peut aussi être pris au sérieux. L’effectif des Bulls est en effet dans un état de félicité… à une exception près, Nikola Vucevic. L’ancien du Magic n’est pas (encore) la troisième option attendue, avec un pourcentage aux tirs et une moyenne de points en chute libre, mais rien de nature à alarmer le Monténégrin.
Chicago (6-3) peut se targuer d’avoir réalisé un bon début de saison dans l’ensemble, mais en perdant deux de leurs trois derniers matchs, les Bulls ont notamment dû faire face à d’énormes déficits lors des premières mi-temps. Certes, il n’y a pas le feu aux lacs de l’Illinois avec moins d’une dizaine de matchs jouée, mais compte tenu du calendrier démentiel des prochaines semaines (Nets, Mavericks, Warriors, Clippers, Lakers, Blazers, Nuggets, Knicks), l’un des problèmes que rencontrent les Bulls doit être réglé le plus tôt possible, ou du moins abordé. Si DeMar DeRozan et Zach LaVine ne peuvent pas ressembler davantage à des All-Stars, Nikola Vucevic, en revanche, n’a pas encore l’air au meilleur de sa forme. Bien que ses talents d’organisateur en plus de ceux de Lonzo Ball, méritent un clin d’œil, tout comme ses efforts défensifs, il a eu du mal à s’exécuter dans le secteur qui a fait d’habitude de lui l’un des big men d’élite de la ligue : le scoring. En effet et par exemple, le pivot des Bulls n’a ainsi réalisé qu’un maigre 8/20 au shoot dans les premières mi-temps des trois derniers matchs. Certes, jouer contre Joel Embiid lors des deux derniers matchs n’a pas aidé, mais les neuf premiers matchs de Vucé (38 % au shoot et 25,6 % du parking) ont été tout aussi fragiles pour un shooteur à 49,4% en carrière dont 35,4% à 3-points et il stagne aujourd’hui à huit points de moins que la saison passée ou onze de moins qu’il y a deux ans.
Un peu cauchemardesque au scoring le début de saison de Vucevic (38% au tir, 25% de loin, 72% aux lancers).
On savait qu’il y aurait du sacrifice à faire à Chicago, et pourtant il a ses spots pour tirer. Mais ça ne rentre pas, ça le frustre énormément et il ne le cache pas.
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) November 7, 2021
Toujours une bonne chose quand une franchise NBA ajoute une star – ou dans le cas des Bulls, plus d’une star – mais les joueurs qui ont été habitués à un rôle plus en vue sont plongés dans une nouvelle situation avec d’autres leaders et doivent trouver comment faire fonctionner la machine. Ce qui, généralement, veut dire accepter le fait que toutes les personnes impliquées prendront moins de shoots, donc rien de bien nouveau, et la situation aurait peut-être été différente s’il fallait se partager plus d’un ballon sur le parquet. Mais dans ce cas bien précis c’est bien le pivot monténégrin qui en fait les frais et non toute l’équipe. Le “sacrifié” en question semble toutefois prendre la chose avec philosophie, d’autant plus qu’il a très peu, voire jamais, été entouré par autant de talent. Pendant son séjour à Orlando, Nikola Vucevic était le patron de l’offensive, mais c’était surtout parce que le Magic manquait de beaucoup de talent et avait du mal à trouver un autre leader. Aujourd’hui la situation a changé, mais il ne s’en plaint pourtant pas et a d’ailleurs abordé le sujet cette semaine :
“Évidemment, mon rôle est un peu différent de ce que je faisais à Orlando”
Entre Hollywood Zach et Deebo DeRozan, il y a plus d’options et plus de capacité au scoring qu’à Orlando, sans blague. Le point rassurant pour les Bulls, c’est que leur pivot contribue dans d’autres secteurs du jeu et semble très clairvoyant sur la situation sans céder à la panique et après 9 petits matchs, il a en tout cas une marge de temps pour se fondre dans une conjoncture inédite pour lui :
“Nous apprenons à jouer les uns avec les autres, c’est ce qui va construire une meilleure alchimie dans l’équipe”.
Néanmoins, si les Bulls tiennent tant que ça à voir un Nikola Vucevic plus scoreur, Billy Donovan n’est pas exempt de tout reproche dans cette baisse de régime du pivot. Avant d’entamer les prochaines semaines riches en adversaires de taille, il a tenu à affirmé que ce n’était qu’une question de temps avant que les chiffres de Vucevic ne reviennent à la normale :
“Je pense qu’il essaie vraiment de comprendre comment jouer avec beaucoup de gars différents. Je pense que dans n’importe quelle équipe, il va falloir faire des sacrifices, et nous devons tous faire un meilleur travail, moi inclus”.
L’entraîneur des Bulls l’avait mentionné lors du Média Day et il semble donc que ce qu’il voulait dire c’est bien que c’est ce pauvre Nikola Vucevic qui allait devoir se sacrifier. Les shoots tentés par Zach LaVine ont augmenté, ceux de DeMar DeRozan ont considérablement augmenté, passant de 15,1 à 19, et Niko a quant à lui vu ses tentatives passer de 19,9 à 14,3 cette année. Il revient donc à Billy Donovan d’aider le pivot dans la répartition des shoots et de facto le protéger des critiques dont il fait l’objet, ou alors directement assumer que son attaque repose cette saison sur les deux premiers protagonistes.
Chicago a apporté d’énormes améliorations à son effectif. En plus d’un Nikola Vucevic arrivé un peu plus tôt la saison précédente, le GM des Bulls à pris feu cet été en attirant Lonzo Ball et DeMar DeRozan dans la cité du vent. Tous se sont aujourd’hui mis dans le bain sauf le premier venu, alors à charge pour Nic et ses collègues de faire en sorte que tout le monde soit – encore – un peu plus heureux.