Joel Embiid à la poursuite de sa gloire : avant la bague et le MVP, il faudra déjà éviter de se faire la gueule en interne

Le 13 oct. 2021 à 12:28 par Giovanni Marriette

Joel Embiid 15 avril 2021 pari
Source image : NBA League Pass

On parle énormément de Ben Simmons en ce moment et à juste titre, puisque Benny le Boomer ne cesse de tournicoter tel une girouette en plein mistral perdant. Passé cette référence à Renaud Séchan abordons donc le sujet Jojo, qui attaquera dans une semaine sa sixième saison en Pennsylvanie, avec la double ambition de ne plus être considéré comme un gros chokeur en Playoffs et d’aller chercher enfin un trophée de MVP. Peut-il le faire ? Pourquoi pas, mais encore faut-il que son groupe vive bien et Joel aura son mot à dire.

Après un énième revirement de situation qui semble dire cette fois-ci et de manière officielle que Ben Simmons sera bien un joueur des Sixers cette saison, Joel Embiid a logiquement été interrogé hier à propos de la situation au sein de sa franchise. Ce à quoi il a répondu en toute franchise, mettant en avant la compétitivité en laissant de côté les inimitiés, puisque l’on sent très bien à travers les lignes que si les deux joueurs vont devoir taffer à nouveau leur relation sur le terrain… pas sûr que la famille Simmons ne soit invitées tous les dimanches à taper la barbaque chez la famille Embiid :

C’est mieux pour tout le monde, c’est quelque chose que tout le monde voulait. J’ai toujours dit que nous avions plus de chances de gagner avec lui. On est une meilleur équipe quand il est là. Je suis heureux que les problèmes aient étés résolus et on va pouvoir faire en sorte de devenir une équipe encore meilleure qu’avant.

C’est malheureux que tout ça se soit produit mais comme je l’ai dit : on est meilleurs avec lui. Il va falloir qu’on s’adapte mais je ne pense pas que ce soit un problème. Ce que je veux dire c’est qu’on est tous des professionnels, on veut juste gagner. Je veux gagner, et sa présence est un plus pour nous, c’est tout ce qui m’importe.

Rien à redire, si ce n’est que Joel Embiid n’a qu’un mot à la bouche, gagner, et tout ça semble bien logique. Au-delà des franches rigolades que les deux compères risquent de ne pas avoir cette saison, Jojo entre en tout cas dans une ère où il va DEVOIR gagner, pour devenir un peu plus qu’un phénomène individuel inarrêtable… sauf en Playoffs. Jusque-là la carrière du pivot des Sixers est exemplaire d’un point de vue individuel, puisqu’après deux ans et demi de tâtonnement physique le Process dévore absolument tout ce qui se trouve sur son chemin, à part Marc Gasol et John Collins évidemment. Plus de 26 points et 11 rebonds, le jeu le plus complet possible pour un intérieur pourtant doté d’un corps lourd et donc difficile à déplacer, mais la palette de Jojo est telle que personne aujourd’hui ne semble contester qu’il est le meilleur pivot de toute la Ligue, malgré le récent trophée de MVP glané par un autre genre de bougre : Nikola Jokic.

Cette saison ? Joel Embiid devra donc dominer, il va le faire d’octobre à avril, mais il devra le faire en Playoffs, pour porter ses Sixers vers l’objectif ultime de bague que le roster de Doc Rivers, au complet et géré intelligemment, semble être capable d’atteindre. Deux termes cependant font tâche dans la phrase précédente : “au complet” et “géré intelligemment”. Au complet car la santé de Joel est toujours sujette à discussion et aux coups de flippe, et géré intelligemment il faut voir car on parle quand même de Doc Rivers qui drive une bande de gars dont certains ne partiront jamais en vacances ensemble. Là où le statut de franchise player du pivot camerounais semble être important ? Dans ces histoires de cohésion d’équipe justement, pour gérer le cas Simmons principalement, car, vous le savez comme nous, le retour potentiel du meneur de jeu ne se fera pas sans regards mutins et/ou face à face musclés en guise d’explication. Il faudra alors atténuer les inimitiés des uns et des autres, en commençant par les siennes d’ailleurs, et c’est là une parti du travail d’un chef de meute, chef que Joel doit devenir pour de vrai, pas uniquement les soirs de victoire.

Les larmes face aux Raptors, la demande d’adoption réussie par Marc Gasol, le shoot de Kawhi Leonard, le balai des Celtics ou la folie des Hawks, tout ça doit désormais être balayé d’un revers de grande paluche par un Joel Embiid qui doit prouver cette saison qu’il n’est pas juste un très grand joueur, qu’il en est un immense. A 27 ans il est l’heure, l’heure de s’affirmer comme un patron, et si c’est le cas et que le grand gaillard tient toute la saison sur ses grandes guiboles, là et seulement là… on pourra parler de trophée individuel. Car quoi de plus logique pour The Process de devoir passer par tout un processus avant de triompher.


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