Atlanta Hawks, le bilan 2020-21 : progression fulgurante des Faucons, attention car le show Trae Young ne fait que commencer
Le 12 août 2021 à 12:21 par Giovanni Marriette
Saison incroyable pour les Hawks. Tout d’abord sous les spotlights grâce à un recrutement quatre étoiles puis dans le creux de la vague en cours de saison, l’équipe reprise entre-temps par Nate McMillan a terminé son exercice 2020-21 en boulet de canon, s’offrant le scalp des Knicks et, plus fou encore, des Sixers en Playoffs, pour disputer d’incroyables Finales de Conférence face aux futurs champions de Milwaukee. Le plus dur restera de confirmer mais avec un Trae Young aussi FORT aussi tôt, l’avenir semble radieux à Atlanta.
CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ
Un minimum de hype quand même en ce début de saison 2020-21. Vince Carter a pris sa retraite dans un certain anonymat et c’est bien triste, mais il faut regarder à l’horizon et la période Draft / Free Agency a pour beaucoup été très bien gérée par Travis Schlenk. Clint Capela avait signé en mars et va enfin pouvoir faire ses premiers pas en Georgie, et le quatuor Gallinari / Bogdanovic / Dunn / Rondo est arrivé pour donner un peu plus de consistance au groupe de jeune rejoint par Onyeka Okongwu lors de la Draft. On parle quand même de Trae Young, John Collins, Kevin Huerter, De’Andre Hunter et Cam Reddish, et Lloyd Pierce possède donc en décembre un groupe à même d’aller se mêler à la course aux Playoffs et c’est déjà en soit une belle upgrade. Attention tout de même à ne pas mettre la charrue avant les faucons, et nos McFly et Carlito maison imaginaient donc Atlanta arracher une sept ou huitième place en gagnant entre 30 et 35 matchs. Qui va piano va sano.
CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ
Un début de saison conforme aux attentes, et même mieux encore. Trae Young est énorme sur la première semaine, les Hawks peerdent un All-Star Game face aux Nets mais au moins Trae en aura joué un et Atlanta débute par un petit 4-1 qui met bien forme. Puis les ennuis commencent avec quatre défaites de suite (Cavs, Knicks, Hornets x2), un John Collins toujours pas prolongé qui critique publiquement le jeu de son meneur et un Bogdan Bogdanovic qui se fracture le genou pour rejoindre absolument toutes les recrues de la franchise à l’infirmerie. Le 22 janvier Clint Capela redonne – un peu – le sourire à Lloyd Pierce en posant 13 points, 19 rebonds et 10… contres dans le Minnesota, Trae Young devient le joueur le plus rapide à atteindre les 400 tirs du parking en carrière, facile quand on met dix par match, mais il y a toujours quelque chose qui cloche et De’Andre Hunter se défonce le ménisque, ça commence à faire, surtout que quelques semaines plus tard c’est l’autre crack maison Cam Reddish qui verra sa saison régulière… se terminer à cause d’un tendon d’Achille récalcitrant. Ice Trae a beau enchainer les cartons, Danilo Gallinari a beau mettre les Celtics à sa botte (vous l’avez ?), rien ne va plus à Atlanta et le 1er mars Lloyd Pierce fait les frais d’un sale bilan (14-20, 4-12 en cours) et de rapports compliqués avec Trae Young et sa clique puisqu’il prend la porte et laisse sa place à son assistant Nate McMillan qui, on l’imagine, ne s’y attendait pas du tout.
Le gros Nate voit ses joueurs lui offrir un joli pot d’arrivée avec une victoire pleine de défense face au Heat, et après la pause du All-Star Break Tony Snell se mêle à la fête en claquant un gros game winner à Toronto, l’occasion d’ailleurs de rappeler que Trae Young n’a donc pas été sélectionné pour le All-Star Game… d’Atlanta, on veut pas spoiler mais ça risque de se payer. Toujours est-il que ça va beaucoup mieux pour nos Faucons qui enchainent à Los Angeles une huitième victoire de suite, alors que John Collins semble de nouveau heureux, alors que les Hawks sortent enfin du négatif fin mars après une huge win face aux Spurs. S’en suit un incroyable 11/11 du parking pour terminer les Pels début avril, histoire de mettre un peu de piquant John Collins s’offre deux semaines sur le flanc mais Bogdan Bogdanovic chauffe et offre une quatrième place à son équipe un soir de victoire contre Charlotte, là ça commence à causer. Au sortir d’une série de sept succès en huit matchs, orchestrée par un Bogdan en mode Patronovic, Clint Capela pose un 25/24 de fort belle facture sur la raquette des Pacers mais le 21 avril c’est le choc, on ne parle pas de Jean-Marie Le Pen mais bien de la cheville de Trae Young, qui tourne salement au Madison et l’on se dit alors que décidément on ne peut jamais être tranquille. Heureusement BogBog et Lou Williams assurent, ah oui parce qu’on ne vous avait pas dit mais à la trade deadline Lou Will est venu remplacer poste pour poste le frère jumeau nul de Rajon Rondo. Trae Young reviendra après une dizaine de jours de massages et le 10 mai les Hawks retrouvent les Playoffs après trois ans de vacances anticipées, et profitent des derniers matchs pour faire le plein de victoires (7-1), terminer à une belle cinquième place (41-31) et filer encore plus de confiance à un De’Andre Hunter de retour, aux gamins et à Onyeka Okongwu notamment, auteur d’un firework plutôt cool face à Houston et clairement sur la pente ascendante tout au long de la saison.
Les Playoffs ? Ce sera face aux Knicks, pour une série terriblement nouvelle et excitante, et lors du Game 1 le ton sera donné grâce à l’une des plus grosses climatisations qui nous ait été donné de voir dans la NBA contemporaine. Trae Young claque un match monstrueux et inscrit le game winner devant un MSG bouillant puis gelé et qui n’a plus que des insultes à offrir, au Game 2 les Knicks réagissent et égalisent mais derrière ça passe la seconde côté Atlanta et New York ne s’en relèvera pas. Défense de gros durs, trashtalking à la sauce Collins & Capela, Trae Young en pose 36 au Game 5 dont 18 dans le dernier quart et zou ça part en demi-finales de conf face aux Sixers et au monstre Joel Embiid. Comme au tour précédent les Hawks prennent une victoire surprise au Game 1, à l’extérieur, avec un Trae Young à 25 points à la mi-temps et 35 au final. La mauvaise nouvelle vient cependant du clan Hunter puisque le sophomore voit sa saison et son année 2021 fortement compromises, ça faisait longtemps, et après deux défaites logiques lors des Games 2 et 3 on se dit alors que la belle histoire des Hawks va désormais se terminer. Haha. Money time incroyable au Game 4, avec un petit 25/18 de Trae Young, et donc ce Game 5 homérique, toujours au Wells Fargo Center, avec cet énorme caca-culotte des Sixers et un -26 effacé en deuxième mi-temps pour prendre l’avantage 3-2 dans la série. Trae Young en a encore collé 25 sur la seule deuxième MT, John Collins met Joel Embiid sur un poster et sur son tee-shirt au Game 6 mais les Hawks perdent en Pennsylvanie, et lors du Game 7 c’est finalement… Kevin Huerter qui sort le match de sa vie et un Trae Young en difficulté réussit tout de même à fermer la boutique devant un public ébahi et conspuant ses anti-héros. Respiration.
Direction les Finales de Conférence, la Georgie est en plein rêve et le Game 1… Tu connais mdr lol xd, victoire à l’extérieur grâce à un FANTASTIQUE Trae Young et son 48/7/11 d’anthologie, Cam Reddish est de retour aux affaires c’est uhne superbe nouvelle mais ça n’empêche pas des Bucks piqués au vif de réagir et de prendre les deux matchs suivants. Une win puis deux défaites, on ne change pas le scénario pour une équipe qui réussit toujours à se qualifier, constat validé avec une victoire sans Trae Young (contusion osseuse due à un choc avec un… arbitre) au Game 4 mais une victoire tronquée par la sale blessure, également, de…Giannis Antetokounmpo, dont l’hyperextension signifierait la fin de carrière de n’importe quel autre humain. A 2-2 et dans une série privée de ses deux meilleurs joueurs tout semble possible, mais le quatuor Middleton / Holiday / Portis / Lopez veut offrir une finale à son MVP et malgré un retour courageux de Trae Young au Game 6 les Hawks s’inclineront finalement 4-2 face au futur champion, des Hawks héroïques qui quittent les Playoffs par la grande porte, future is bright comme on dit à Portsmouth.
L’IMAGE DE LA SAISON
C’est l’histoire d’une climatisation assez folle, celle d’un Madison Square Garden pourtant tout heureux de retrouver les Playoffs après une traversée du désert de sept ans. Sauf qu’en face un petit lutin maléfique en avait décidé autrement, et si la magie des Playoffs s’est de nouveau emparée de New York… les Knicks ont également trouvé un nouvel ennemi au mois de mai. Une série fantastique, du trashtalking pur et assumé, bref du TRES grand TRAE Young.
IL A ASSURE : TRAE YOUNG
Il était sous le feu des projecteurs, suffisamment talentueux pour ne rien avoir à redire là-dessus mais dans l’obligation de devenir un patron pour éviter d’attiser les critiques. Verdict ? Il reste encore du chemin et les avis vont et viennent mais Trae Young… a mis tout le monde d’accord. 25,3 points et 9,4 passes par match, c’est moins que la saison précédente, mais quelques cartons et surtout des Playoffs enchanteresques pour rentrer dans la tête de toute la planète basket. Une première semaine de régulière en guise de message, 43 pions à Minneapolis et 41 à Washington en janvier, 40 à Boston, 42 contre les Bulls, une aisance incroyable à transformer John Collins et Clint Capela en armes de destruction massive sur le pick and roll, bref la régulière de Ice Trae ne souffrait déjà d’aucune critique, si ce n’est cet énervement collectif face à sa propension à acheter des lancers en se jetant en arrière sur ses défenseurs, oh le coquin. Mais au sortir de cinq mois complets et d’une petite alerte cheville à la mi-avril, personne n’imaginait quel genre de festoche allait nous offrir le crack aux cheveux hirsutes en Playoffs. Per-sonne. Un 32/7/10 ponctué d’un game winner pour se présenter aux fans lambdas et au Madison en ouverture, une série globalement poncée en bonne et due forme face aux Knicks mais le… meilleur restait à venir. 35/10 au Game 1 à Philadelphie, 25 pions et 18 caviars au Game 4, 39 points dans un Game 5 de légende sauf pour les Sixers et la cerise posée dans le money time du Game 7 pour ridiculiser Philly. Mais Trae n’est jamais rassasié et nous offrira quelques jours plus tard une merveille de Game 1 en Finales de Conférence, au niveau gestion de la pression on n’est pas mal, avec une explosion de basket face aux Bucks. 48 points, 7 rebonds, 11 passes, les Hawks peuvent alors bien prendre 4-1 que leur saison n’en demeurera que magnifique. Une saison que seule une contusion au pied (et des Bucks incroyables, un peu) sera en mesure de stopper, avec la promesse, déjà, d’un règne incroyable pour “le vilain” d’Atlanta, aussi clivant que bandant eh oui on se permet.
FREINES DANS LEUR ELAN : CAM REDDISH ET DE’ANDRE HUNTER
Si l’on veut jouer les rabats-joies ou les Droopy de service, on peut aussi dire que les Hawks ont lâché une saison incroyable… sans deux de leurs leaders présumés et éléments centraux du projet. Cam Reddish ? Fort d’une saison rookie réussie et du statut de 3 and D du futur, Camille (pas du tout son nom hein) a malheureusement vu sa saison s’arrêter en février à cause de ce foutu Achille, encore lui, avant de revenir en Finales de Conf pour faire sourire encore un peu plus les fans des Hawks mais un chouïa trop tard malgré tout. De’Andre Hunter ? Oh malheur. En pleine bourre en janvier à quasi 19 pions de moyenne à 53% au tir et auteur de quelques soirées affolantes (remember ce match à Milwaukee), Dede se foutra malheureusement le ménisque en l’air le 29 du mois à Washington. Ménisque en l’air en janvier et les Knicks en l’air en mai, mais entre les deux trois mois ou presque sur le flanc, bien triste pour un homme pourtant bien parti pour être le facteur X préféré de ton facteur X. Après les Knicks… Hunter devra dire adieu à une saison déjà bien floutée, mais imaginez donc à quoi cette équipe aurait pu ressembler, au complet de A à Z, et imaginez donc la suite une fois que tout ce petit monde sera sur pied et en pleine forme, renforcé par… d’autres gamins aux dents longues, et on appelle ça une transition parfaite vers le dernier paragraphe.
LA SUITE
Lou Williams a prolongé, John Collins a fini par le faire également, Trae Young a pris son pactole et encore heureux, alors que le développement de Cam Reddish, De’Andre Hunter et Okongwu laisse augurer de belles années à venir chez les Pioupious. La cerise sur le Faucon ? Des Hawks depuis longtemps hors de la Green Room à la Draft mais qui semblent avoir tiré un sacré gros lot avec la doublette Jalen Johnson / Sharife Cooper, espèce de duo John Collins / Trae Young 4.0. La confiance en Nate McMillan a également été maintenue, flippant mais logique mais flippant, et les vétérans Delon Wright et Gorgui Dieng semblent être des renforts tout à fait intelligents. La suite ? Le retour d’un Trae Young mort de faim en octobre, on attend et on espère une saison avec tout ce petit monde opérationnel, et, là, on pourra commencer à tirer quelques conclusions.
Incroyable saison des Hawks, et une fin en quasi-apothéose qui met une sacrée pression à la franchise de Géorgie. Progression attendue mais il y a du boulot, car pour faire mieux tout de suite il faudra aller… en Finales NBA. Voilà ce que ça fait de mettre la barre trop haute trop vite mais que voulez-vous, il aurait fallu être moins bon.