France – Team USA, retour sur le parcours des finalistes : rien n’a été simple pour les Bleus, mais c’est bien l’EDF la dernière équipe invaincue

Le 06 août 2021 à 11:45 par Louis Barbier

Evan Fournier 2 France USA 25 juillet 2021
Source image : FIBA

La France et les États-Unis arrivent en finale de ces Jeux Olympiques avec un parcours assez différent. Si les Américains restent favoris de par leur talent individuel phénoménal, ils ont tout de même montré quelques failles durant le tournoi. De leur côté, les Bleus jouent avec sérieux depuis le début, même si rien n’a été simple.  

Non, rien n’a été facile pour nos Français dans les matchs à élimination directe. Cette semaine, on a eu peur. Très peur même, quand les Italiens opéraient leur come-back dans le quatrième quart d’un match qui avait tout du bon gros match piège. Le genre de match que la France aurait pu perdre il y a quelques années, tant le scénario ressemblait à ce qu’on a eu “l’habitude” de voir avec les Bleus. Mais pas cette fois. Pas du tout même, parce que cette Équipe de France a quelque chose en plus : un supplément d’âme, une concentration à toute épreuve et un sang-froid vraiment très plaisant à observer pour nous, observateurs et supporters de cette belle équipe. Mais si l’Italie avait tout du match piège, que dire de cette demi-finale irrespirable contre les Slovènes de Luka Doncic ? Dans un match couperet comme celui-ci, difficile de ne pas penser à la demi-finale de la dernière Coupe du Monde, où l’EDF avait totalement déjoué face à une Argentine très appliquée. Le vécu de cette équipe, de ses leaders et la frustration de 2019 ont beaucoup servi hier. On peut le dire (et ça fait un bien fou), les Français ont été à la hauteur de l’événement, en dominant globalement leurs deux adversaires, malgré une adversité de très haut niveau et un énorme enjeu pour tout le basket français. Pour cela, on a déjà envie de vous dire merci, messieurs.

La Team USA, elle, sort de deux matchs assez… similaires. L’Espagne et l’Australie, deux top nations du basket mondial, ont donné du fil à retordre aux superstars ricaines. Menés de 10 points dans le deuxième quart-temps face aux Espagnols d’un Ricky Rubio INTENABLE, les hommes de Gregg Popovich sont revenus à égalité à la pause. Mais que dire de cette deuxième mi-temps… Team USA a tout simplement activé le mode rouleau-compresseur pour se débarrasser de son adversaire du jour. Et au final, ça fait +14 pour les Américains. Face aux Boomers, en demi, même histoire. Sauf que cette fois-ci, le lead australien maximum était de 15 points. Au bout de 40 minutes ? +19 pour la bande à Kevin Durant. On peut l’affirmer : face à une grande équipe, appliquée, talentueuse et gonflée à bloc, la Team USA a du mal à bien rentrer dans ses matchs. C’est parfois assez stéréotypé (voire carrément moche) en attaque, pas toujours tip-top en défense, mais ces Ricains ont de la marge quand ça met les bouchées double. On a eu l’impression, dans ces deux confrontations, qu’il leur suffisait d’appuyer sur un bouton pour devenir inarrêtables des deux côtés du terrain. Un véritable enfer, surtout quand KD prend feu (26 points à 55% de réussite au tir en moyenne sur ces deux matchs).

Ces matchs à élimination directe ont pris le relais des matchs de poule, où la France et les USA ont joué les mêmes adversaires puisque les deux finalistes se retrouvaient dans le même groupe. Le parallèle est donc d’autant plus simple. Contre l’Iran, Français et Américains ont assuré l’essentiel en étrillant leur adversaire. Surtout les Ricains, très remontés, alors que la France a assuré et creusé l’écart assez rapidement pour être tranquille et faire tourner avant les quarts de finale. Face à la République Tchèque, nos amis de l’autre côté de l’Atlantique ont connu une entame assez moyenne, mais ils ont réussi à l’emporter sur un gros écart grâce à de nombreux runs pour tuer le match. Les débuts du rouleau compresseur… Mais la France n’a pas à rougir de sa perf’ face aux Tchèques pour autant. Très sérieux, et malgré un début de match compliqué (décidément, c’est la mode dans ces Jeux), les Bleus se sont magnifiquement mis en route pour l’emporter avec un écart important, dans une physionomie qui ressemble un peu au match des USA contre la Tchéquie.

On termine bien sûr avec le meilleur pour la fin, the cherry on the cake. Ou plutôt la cerise sur le gâteau, évitons les anglicismes la veille d’une finale contre Team USA. Le premier match de poule : France – États-Unis. Pourquoi terminer par le début ? Parce que c’est la raison principale qui nous fait espérer aujourd’hui. Ce tournoi olympique va donc se finir comme il a commencé pour les deux finalistes, avec on espère un scénario similaire. Menés de huit points à la mi-temps contre les Ricains (ce qui équivaut plutôt à un déficit de 20 pions dans les têtes), nos Bleus se sont accrochés, sont revenus, et l’ont emporté. Grâce aux tours jumelles Vincent Poirier et Rudy Gobert notamment, auteurs d’excellentes séquences dans la raquette (bienvenue en 2021), mais grâce aussi à une très bonne défense, un jeu physique et une bonne exécution en attaque avec des leaders en forme comme Evan Fournier. Comme quoi, c’est possible. Il est crucial de rappeler que cette équipe américaine sortait d’une préparation douteuse, et qu’il ne s’agissait que du tout premier match avec son effectif au complet. Bien évidemment, cette nuit, c’est une autre équipe qui se dressera face à nous. Mais, comme dirait l’autre, impossible n’est pas français, non ?

À l’aube d’une finale historique entre l’Équipe de France et Team USA, 21 ans après les Jeux de Sydney, il est important de se rappeler d’où viennent ces deux équipes. Il faut s’attendre à voir des Américains débarquer avec l’envie de fumer les Français, qui font office de rivaux/bête noire pour des superstars qui n’envisagent que l’or autour du cou. Mais le truc, c’est que ces Bleus sont sûrs de leur force, et ne pensent qu’à cette médaille aussi. Rendez-vous avec l’histoire la nuit prochaine, à 4h30. 


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