Les notes de France – Slovénie : Evan Fournier vous attend pour la Finale, et ne lui parlez pas d’équitation

Le 05 août 2021 à 17:40 par Clément Hénot

Evan Fournier
Source image : Twitter @EvanFourmizz

La France avait fort à faire pour se retrouver en Finale et offrir le droit aux Etats-Unis d’avoir une revanche contre leurs derniers bourreaux (l’honneur de leur pote Kurt Helin est en jeu) mais avant ça, il fallait jouer une demi-finale ô combien importante. Parce qu’en face d’eux se dressait un adolescent un peu ventripotent mais terriblement talentueux pour tenter de mettre fin au rêve bleu. Le seul souci pour la Slovénie, c’est que Rudy Gobert, Evan Fournier, Nico Batum, Nando De Colo et tous les autres ne voulaient pas s’arrêter maintenant.

Et ils l’ont très bien fait comprendre. Un match avec des rebondissements et de l’intensité mais à la fin, ce sont les Français héroïques qui ont pris le dessus sur leurs adversaires. Encore une fois, le collectif a fait ce qu’il avait à faire et reviendra quoi qu’il arrive avec du métal plein les poches. Reste encore à savoir lequel, mais en tout cas, ce ne sera pas celui qui s’écoute en rave party dans une cave géante du Limousin qui sent la sueur et la bière tiède. Celui-là s’envoie directement au Panthéon du basket français, comme cette cuvée de notes.

Pour un résumé plus sérieux du match, c’est ici que ça se passe.

France

Rudy Gobert (7) : tantôt promené par Luka Doncic en mode balade d’une heure à un kilomètre pendant le confinement, tantôt malmené par Mike Tobey sous les panneaux, il a surtout réussi à supprimer tous ces préfixes au fil du match pour mener la défense des Bleus avant l’éclair de génie de Nico. Des contres aussi hauts qu’importants, des rebonds en pagaille et une force de dissuasion encore plus grande que son envergure. On a l’impression qu’il se trompe de touche sur 2K à chaque fois qu’il joue, mais c’est une muraille, c’est tout.

Guerschon Yabusele (6) : certes, il est capable de faire des dabs lorsqu’il marque un tir primé, mais il est surtout capable de faire KIFFER à chaque seconde qu’il passe sur le parquet. Un respect immense sur son nom, même si son prénom signifie “garçon” en patois du Nord de la France.

Nicolas Batum (8,5) : à quoi ça sert de marquer des points quand tu peux simplement laisser tes gars s’occuper de ça et tout de même récolter la gloire à la fin ? En plus d’avoir marqué Luka Doncic tout le match, Batman s’est cru à la chandeleur et a fait de la balle un espèce de pancake géant sur la dernière action slovène, pour sceller la victoire de nos Bleus et nous permettre de retrouver Team USA. On veut la photo du plus beau contre de l’histoire (désolé LeBron) au Louvre maintenant.

Evan Fournier (6+1) : sorti prématurément en fin de quatrième quart-temps à cause de sa cinquième faute, le dégarni de Charenton a mis du temps à se mettre en route mais a fini par envoyer du bois derrière l’arc et nous a montré une fois encore sa haine de la défaite. On espère qu’il pensera à la daronne d’Hugo, comme de coutume à l’époque d’Orlando, pour envoyer un record en Finale et revenir avec le plus beau métal. Bonus de +1 pour son intervention au micro de France TV après le match “Faudra pas changer pour mettre de l’équitation, j’vous l’dis !”

Nando De Colo (8) : au vu de sa dégaine, on penserait plutôt qu’il est préposé à régler des problèmes informatiques chez un acteur de la grande distribution, mais là où il est finalement essentiel, c’est au shoot et à la distribution de l’attaque de l’Equipe de France de basket-ball. Le costume de patron allait en tout cas bien mieux à Nando De Colo que celui de l’informaticien cet après-midi.

Timothé Luwawu-Cabarrot (8) : il a parfois manqué d’adresse au cours de ces Jeux Olympiques, mais aujourd’hui, Timothé a réglé la mire et nous a même sorti des actions défensives déterminantes. Alors que le match était chaud, il a posé son cerveau sur le parquet et pris les shoots qui s’offraient à lui, avec beaucoup de succès, de célébrations et de signes de gang. Run TLC est le nouveau groupe à la mode en France.

Thomas Heurtel (5,5) : une rotation toujours aussi précieuse à la mène, en relais de la chansons d’A$AP Ferg “Nandos”, et un short toujours plus demandé. Vincent Heurtel va un jour finir par avoir la reconnaissance qu’il mérite.

Moustapha Fall (6) : un relais ô combien important lorsque Rudy Gobert était un peu en dedans, et une capacité à rester lui-même et ne rien forcer. On lui a simplement demandé de rentrer choper plus de rebonds que toi sur Tinder et de distribuer des mornifles, mission accomplie pour Mousta Farfalle.

Frank Ntilikina (4) : aucun panier inscrit sur quatre tentatives, mais il sera bien présent en Finale. Le type qui en fait le moins aux travaux de groupes mais qui ramasse la même note que les autres.

Slovénie

Mike Tobey (7,5) : un shoot bras tendus comme s’il tenait Simba dans Le Roi Lion, une propriété évidente dans la raquette, malheureusement insuffisante pour détrôner le Roi Dagobert. Tobey nous a tout de même filé de sacrées sueurs froides.

Vlatko Cancar (5,5) : on peut au moins louer l’insouciance de cet homme qui a voulu dunker sur Rudy Gobert. Dans sa tête, le petit Vlatko gambadait encore dans la cour de récré avec une coupe au bol et un style vestimentaire imposé pour être si peu soucieux de la vie.

Jaka Blazic (5) : il a fait son match même s’il a parfois manqué de réussite derrière l’arc. Il pourrait aisément signer à Portland lors de cette free-agency. Portland Très Blazic par cette défaite.

Zoran Dragic (4) : s’il est bel et bien l’exact sosie de son frère Goran, cette similitude s’arrête uniquement à l’aspect physique. En terme de niveau de jeu, on est plus sur un sosie gaucher de Mario Hezonja… C’est obligé, Zoran a également déjà dû demander de l’aide à son frangin pour aller à un rendez-vous amoureux.

Luka Doncic (6,5) : il a été injouable sur pick en début de match, mais il a peu à peu été canalisé par des Bleus en bande organisée. Même s’il a fait zumba cafew en première mi-temps, il a été pisté par la banale en deuxième, au point de perdre ses nerfs. Ça n’a pas dû lui arriver souvent, mais au playground, ça se voit que le mec devait repartir avec son ballon quand il perdait.

Klemen Prepelic (6) : le moins bon différentiel de la Slovénie sur ce match, sa team a pris le bouillon lorsqu’il était sur le parquet. Dans le vestiaire, il va probablement se faire embrouiller encore plus que dans un épisode des Marseillais à Miami, même si son réveil a bien failli être fatal aux Bleus en fin de match.

Aleksej Nikolic (3) : une feuille statistique aussi vide que le palmarès du Magic, avec autant de zéros que sur une fiche de salaire de Jeff Bezos mais malheureusement, ici, il n’y a QUE des zéros.

Ziga Dimec (4) : histoire de donner un titre honorifique à la Slovénie, on peut dire que Ziga Dimec est élu plus belle barbe de ce match, mais ça, c’est juste parce que Vincent Poirier n’a pas joué.

Gregor Hrovat (5) : un gros trois points de forgeron, puis c’est à peu près tout. Un dimanche matin traditionnel en district, manque juste la bière à la fin du match.

Edo Muric (5) : on se disait aussi qu’on avait vu passer un fantôme à un moment.

Encore une victoire pour le basket français qui décidément contribue à porter très haut les couleurs bleu blanc rouge dans les sports collectifs pour ces olympiades. Les coéquipiers de Luka Doncic ont été valeureux mais ont peut-être manqué d’expérience et nul doute qu’on reverra ces Slovènes à l’avenir. Encore un match, et pas n’importe lequel, face au grandissime favori américain, pour ramener l’or à la maison et peut-être avoir droit à un nouveau tube d’été de la part de Vegedream.