Washington Wizards, le bilan 2020-21 : parfois du très bon, souvent du bien loufoque, la saison des Sorciers fut assez… unique
Le 28 juin 2021 à 07:57 par Giovanni Marriette
Ca commence avec un blockbuster trade début décembre, ça se termine par une élimination logique au premier tour des Playoffs, mais alors entre les deux… wow, tellement de choses à dire. Performances individuelles incroyables, WTF collectif sans équivalent, et en tout cas un véritable spectacle soir après soir, dans tous les sens du terme. Un récap écrit en transpirant, un récap sponsorisé par Spedifen.
CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ
Une prolongation utile mais un peu chère de Davis Bertans, le steal potentiel de Deni Advija à la Draft puis, surtout, le blockbuster trade avec les Rockets, envoyant l’idole du peuple John Wall à Houston contre un cannibale nommé Russell Westbrook. Bref un entre deux saisons plutôt agité et la promesse du retour des Wizards en Playoffs, et plus si affinités. Mais chaque chose en son temps, et l’on prédisait donc un exercice plutôt moyen plus des Sorciers, avec un bilan situé autour de 35 victoires et une septième ou huitième place synonyme de play-in. Une fois de plus les oracles avaient vu juste, les faits sont les faits.
CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ
La hype est bien présente en début de saison mais sur le terrain c’est le cirque Pinder qui a malheureusement pris place. 0-5 pour commencer, le plan de jeu est inexistant, Russell Westbrook force, Bradley Beal est sur une autre planète mais il y habite seul, le 11 janvier Thomas Bryant se démolit le genou, le lendemain RW se blesse également, puis le…. COVID s’en mêle et envoie sept joueurs sur le flanc, de quoi mettre tout le monde au repos pendant dix jours et c’est pas plus mal. 3 victoires, 15 défaites, le Scott Brooks basket-ball est plus que jamais une punchline, Alex Len débarque mais pas sûr qu’il soit le sauveur espéré, et si Bradley Beal enchaine les cartons rien ne va plus dans la capitale jusqu’à ce soir du 30 janvier face aux Hawks, match lors duquel Russell Westbrook et Robin Lopez sont exclus, lors duquel BB manifeste son seum en antenne nationale, bref ça sent le roussi en plein hiver.
Ca sent le roussi mais ce fameux match du 30 décembre va en fait agir comme un électrochoc car à partir de là TOUT change à Washington, car à partir de là une petite flamme vient de se rallumer. Une victoire incroyable face aux Nets pour commencer, puis un grand Bradley Beal pour ses premières retrouvailles avec son besta John Wall et donc une série de trois victoires un soir de win face aux Nuggets, le genre de série plus vue en ville depuis… trois ans. Le 20 février ça pulse face aux Blazers, le 22 la win face aux Lakers est la cinquième de suite et les Wizous sont donc sur une belle série de sept victoires en huit matchs, on respire. Rui Hachimura s’impose de plus en plus comme la magnifique two-way roue du carosse, le 4 mars les Clippers sont vaincus, le 13 la défaite face aux Bucks a des airs de victoire car le match est magnifique et après la renaissance place alors aux… montagnes russes, parce que c’était trop beau.
Pêle-mêle ? Une lose magnifique le 17 mars face aux Kings, la série de 18 victoires de suite du Jazz à la maison… balayée par nos Sorciers magnifiques, puis le 20 mars Davis Bertans qui part envoyer ses sauciflards à l’infirmerie. Une victoire en neuf matchs c’est reparti comme en 18 comme dirait ton quotidien préféré, et à la trade deadline les arrivées de Daniel Gafford et Chandler Hutchison compensent à peine les départs de Moe Wagner et, surtout, du jeune Troy Brown Jr., bien que ce dernier n’ai jamais réussi à confirmer avec le maillot des Wizards. Fact, très vite les fans de Washington oublieront TBJ, car le nouveau venu Daniel Gafford est incroyable et complète à merveille l’apport tout en hooks de Robin Lopez. En parallèle Russell Westbrook est en pleine opération greatness et fait péter un 35/14/21 le 29 mars, ah bon quand même, et si le Jazz tombe de nouveau à domicile début avril la pente est glissante et, mauvaise nouvelle supplémentaire… Deni Avdija voit sa cheville tourner et sa saison s’arrêter.
Mais la saison des Wizards, elle, ne s’arrête pas. Dix victoires en onze matchs, un Russell Westbrook stratosphérique au printemps, les Lakers vaincus, les Raptors aussi à l’issue d’un match Shaqtinesque, et si Bradley Beal a les ischios qui grincent sur la saison de la régulière, le Brodie s’occupe de tout et devient le 10 mai le recordman all-time des triples-doubles en carrière avec un 182ème festin terminé en 28/13/21 face aux Hawks. 15 victoires en 20 matchs pour finir, une place de huitième finalement assez logique et un play-in à jouer, youpi se dit-on car ces Wizards semblent bien être l’équipe parfaite pour ce genre de matchs couperets. Le bilan de ce play-in ? Une défaite face à un Jayson Tatum incandescent et un festival face à des Pacers fatigués, Washington tient ses Playoffs mais dieu que ça aura été dur. Et les Playoffs aussi le seront, avec une série beaucoup trop compliquée à gérer face à Joel Embiid et les Sixers, une élimination 4-1 et Russell Westbrook qui se prend un seau de pop-corn venu des tribunes. Parce que ce sont les Wizards, parce que ça ne pouvait que finir comme ça.
L’IMAGE DE LA SAISON
Une saison beaucoup trop incroyable pour Russell Westbrook, une saison beaucoup trop… westbrookienne. Tout commence avec un trade plein de hype le 3 décembre, le Brodie débarque alors dans la capitale et y retrouve son coach de presque toujours Scott Brooks, jusque-là tout va plutôt pas mal. Quatre triples-doubles ne quatre matchs mais quatre défaites, RW reste RW mais c’est le bazar, et un mois de janvier balancé entre maladresse et une absence de quinze jours fait alors presque regretter à la fanbase des Wizards l’arrivée du martien en ville. Puis dès le mois de février on passe la seconde, attention les yeux. Un match phénoménal face aux Nets (41 points et le game winner) lance la bête, et plus personne ne sera en mesure de l’arrêter jusqu’aux Playoffs. Les triples-doubles pleuvent et Washington s’est remis à gagner, Russ valide claque 35 points, 14 rebonds et 21 passes le 29 mars, il explose Bismack Biyombo le lendemain et semble avoir de nouveau vingt ans. Douze TD en avril, record all-time battu, parce que RW est ce genre de joueur à déloger Wilt Chamberlain d’une chaise un peu trop confortable. 14 points, 21 rebonds et 24 passes contre les Pacers, quatrième TD de moyenne validé dès la fin du mois de Pâques, un 33/19/15 plus le contre de la victoire début mai face aux Pacers, again, et le fameux 182ème triple-double qui arrivera le 10 mai face aux Hawks, faisant de lui le maître incontesté dans la discipline chiffrée préférée de Ricky Davis. Ses stats ce soir là face aux Hawks ? 28 points, 13 rebonds, 21 passes, Russell Westbrook. Au final une série de PO compliquée face à la défense des Sixers malgré un nouveau TD de moyenne sur les cinq matchs, un petit 22,2 points, 11,5 rebonds et 11,7 passes des familles en régulière, ses records en carrière au rebond et au caviar d’ailleurs, et 38 triples-doubles en… 65 matchs, une saison bien pleine malgré un démarrage tranquille. Alors imaginez juste si le mec avait été focus dès le début.
IL A CARTONNÉ : BRADLEY BEAL
A peine la saison passée écoulée que les rumeurs entourant Bradey Beal vont bon train, mais le Big Panda le crie haut et fort : sa vie est à Washington, désormais loin de John Wall et enfin émancipé de son boss de début de carrière. La réponse à toutes ces rumeurs ? Un début de saison compliqué collectivement mais INCROYABLE individuellement. 60 pions dans une défaite face aux Sixers, 41 deux jours plus tard contre Boston, 47 dans… une défaite face aux Pels, un match de bourrin contre Brooklyn, j’en passe et des meilleures et BB tape tout simplement un record vieux de 33 ans et appartenant à un certain Michael puisqu’il démarre sa saison avec 17 matchs consécutifs avec plus de 25 pions. Fastoche, Bealou tourne d’ailleurs à plus de 35 points par match excusez du peu. Pour fêter ça l’arrière au bandeau envoie un délicieux 1/14 face au Heat mais se voit surtout offrir une titularisation logique pour le All-Star Game. On apprend ensuite que le futur deuxième meilleur scoreur de la Ligue derrière Stephen Curry joue depuis des mois avec une méralgie paresthésique, excusez-nous monsieur le robot, mais peu importe Babe continue son massacre, envoie six points en six secondes pour faire gagner son équipe contre les Warriors et pour participer, au global, à la remontada de Washington. Malheureusement la fin de saison de Brad sera synonyme de bobo aux ischios-jambiers et, après avoir laissé Russell Westbrook se gaver de bonbons dans la dernière semaine, le garçon reviendra lutter une dernière fois en Playoffs mais verra son adresse de loin le fuir, malgré un 30/6/4 de moyenne tout à fait honorable sur la série face aux Sixers. Au final 31,3 points, 4,7 rebonds et 4,4 passes, avec un pourcentage au tir qui fut cette saison… le meilleur de sa carrière. Moralité ? Si vous cherchez des coupables pour cette saison cahin-caha dans la capitale, frappez à une autre porte merci.
ON L’ATTENDAIT AU TAQUET ET ON L’ATTEND TOUJOURS : DENI AVDIJA
On aurait pu parler de Davis Bertans, signataire à l’automne dernier d’un joli contrat à 80 millions, mais les quinze matchs et les 259 tirs du parking ratés par le rouquin (c’est un vrai chiffre) ne nous donnent pas forcément envie de lui faire de la pub. On partira donc plutôt sur un petit loulou de vingt piges, que l’on n’a malheureusement pas assez vu cette saison. Deni Avdija, c’est de lui dont on parle, avait pourtant une cote intéressante à sa Draft et son fit avec les Wizards, tout heureux de pouvoir le sélectionner avec le pick, paraissait alors – au moins – intrigant. A l’arrivée, ce n’est pas une vraie “déception”, mais parlons plutôt d’un retard à l’allumage du à plusieurs facteurs. Tout avait pourtant bien commencé avec une première sortie officielle faramineuse en pré-saison (6/6 au tir dont 3/3 du parking), mais rapidement les excités se calment et retournent à la sieste. Les + ? Deni fait preuve de polyvalence, de patience, de technique. Les moins ? Il a probablement appris plus de choses sur 2K qu’en un an aux côtés de Scott Brooks, dans un système qui ne mets pas vraiment en avant le IQ Basket. 54 matchs au final, 6,3 points et 4,9 rebonds, une place de starter rapidement remise en cause mais ce n’est pas grave du tout, puis une cheville qui fait des siennes et met un terme à la saison du rookie le 22 avril. Presque un coup dans l’eau alors, vite, vite, on se retrouve à la reprise ?
LA SUITE
Quoiqu’on en dise, la base Bradley Beal – Russell Westbrook – Rui Hachimura – Davis Bertans – Deni Avdija – Daniel Gafford est bonne pour travailler à court-terme. La très bonne nouvelle de l’été ? Scott Brooks a ENFIN dégagé du banc, d’un commun accord parait-il, et le management va devoir s’atteler très vite à trouver un homme capable de faire bouger tout ça intelligemment. Pas vraiment ce que l’on appelle un squad taillé pour le titre, peut-être même qu’il faudrait se bouger assez vite pour offrir à Bradley Beal l’équipe qu’il mérite, mais en l’état les Wizards peuvent, doivent emmerder du monde. Quelques ajouts malins cet été et on rachète du pop-corn ?
Saison incroyable à Washington. Parfois au fond du sac, parfois au top de la hype, et au final une place assez logique de playoffable même si le contenu fut difficile à suivre. Un peu de calme est attendu avec l’arrivée d’un nouveau boss sur le banc mais quoiqu’il arrive les Wizards resteront la saison prochaine l’une des équipes préférées des abonnés au League Pass avec, on l’espère, quelques victoires en plus.