Trae Young est un vilain petit galopin : 25 points et 18 assists à 31% au tir, prestation unique pour un joueur… ?
Le 15 juin 2021 à 06:07 par Arthur Baudin
Balancer n’importe quoi et se retrouver sous le feu des projecteurs, on appelle ça une petite canaille. Oui, Trae Young fait partie de ces joueurs capables de redresser son équipe sans pour autant faire filoche. Trop fort pour beaucoup, pas assez pour le daron de Thierry Henry, l’important était finalement à la clé ce soir. Débrief.
Se rend-t-on réellement compte du môme ? Défendu par Ben Simmons, touché à l’épaule droit, maladroit comme bonjour et – malgré tout – présent au plus important des moments. On ne sait même plus si l’on doit l’aduler ou le critiquer, tant sa prestation révèle une fois encore un drôle de paradoxe. Mais comment les Hawks auraient-ils pu renverser la tendance sans leur petit maître à jouer ? En contraste total avec Joel Embiid et son 4/20 complètement révélateur de sa lucidité balle en main, Trae Young a multiplié les foulées, effacé le faux rythme et mis de l’ordre en toute fin de match. Le résultat est sans appel : 25 puntos et 18 assists à 31% au tir dont 3/11 from downtown. Somme toute, la victoire découle de cette performance unique et bien illustrée par la dernière possession du meneur : Trae – à fond les ballons – débute un drive de livreur UberEats où son élan traduit qu’il n’a pas grand chose à perdre. Le cuir vient embrasser le plexi et mourir loin de l’objectif, mais le poilu de 22 piges obtient un énième coup de sifflet, direction la ligne fétiche. Les lancers permettent à Atlanta de valider une avance de trois points salvatrice des Géorgiens et fossoyeuse du suspens. Comme l’impression de devoir attraper de l’eau à la fourchette, la vivacité de Trae Young fait de lui l’un des joueurs les plus compliqués à défendre sur une dernière possession. Aujourd’hui, il est extrêmement délicat de stopper ce type de joueur sans que cela coûte une faute potentiellement rédhibitoire dans le money time. Ajoutez à cela une vision de jeu que n’ont pas la plupart des électrons libres de NBA, et Ice Trae est un exemple d’unicité.
Trae Young is the youngest player in NBA history to have 18+ assists in a postseason game. Previous youngest was Spud Webb for the @ATLHawks in April of 1986. @EliasSports pic.twitter.com/CKHl66Foeh
— NBA.com/Stats (@nbastats) June 15, 2021
Distiller 18 caviars dans un match de Playoffs à seulement 22 ans ? Un exploit plus vu sur les parquets NBA depuis Spud Webb contres les Bad Boys en 1986. Le plus impressionnant dans cette histoire, c’est que Trae – tout comme le Spud – a gambadé entre les jambes d’excellents défenseurs. Son garde du corps nuptial n’était autre que Ben Simmons, fraîchement nommé dans la NBA All-Defensive First Team. Autre record plutôt agréable à l’ouïe, Trae Young est le premier joueur à compiler à minima 25 points et 18 assists dans une rencontre de postseason depuis Tim Hardaway en 1991. Comme quoi, les vrais meneurs gestionnaires ne courent pas les rues lorsqu’il faut assumer le travail de toute une saison. On se souvient encore des critiques émises sur Trae Young au moment de la Draft 2018 lors de laquelle les Hawks l’ont préféré à Luka Doncic. Une belle marque de confiance, aujourd’hui excellement rendue par le natif du Texas. Oui, Ice Trae est devenu le métronome d’une bonne écurie de NBA, un rôle parfaitement imagé par sa performance dans ce game 4 : sur les 24 assists d’Atlanta, Trae en compte donc 18. Difficile de checker le Guinness Book pour celle-là mais envoyer 75% des caviars de toute son équipe, cela traduit une petite Trae dependence, non ? Sur ces Playoffs, Trae Young envoie 28,3 points, 2,6 rebonds, 10,7 passes et 1 interception à 43% au tir dont 33% de la buvette. Cette ligne statistique pour une première campagne en postseason, c’est assez remarquable. Il faut désormais bien terminer la série contre Philly, un exploit qui passera obligatoirement par de grandes soirées made in Trae.
Icy when it matters…
❄️ 25 PTS
❄️ 18 AST
❄️ W pic.twitter.com/XyaIyybSeo
— Atlanta Hawks (@ATLHawks) June 15, 2021
« Le sang froid quand ça compte », difficile de mieux résumer l’activité nocturne de Trae Young. Avec cette performance aussi abjecte qu’incroyable, le meneur des Hawks remet les pendules à l’heure et place une option sur une fin positive face aux Sixers. La Géorgie y croit, et entre les mains de son petit magicien, elle a entièrement raison.