Sacramento Kings, le bilan 2020-21 : deux cracks sur les lignes arrières, et partout autour ce sont les fans qui craquent

Le 11 juin 2021 à 12:11 par Giovanni Marriette

Kings 26 mars 2020
Source image : YouTube

On prend les mêmes et on recommence. Une franchise excitante parce qu’il s’y passe toujours quelque chose, et au final, bien souvent et même chaque année depuis quinze ans… des vacances prématurées, sans voir les Playoffs. Au moins c’est pratique, les mecs peuvent réserver leurs vacances en avance et où ils veulent, et en plus c’est vachement moins cher.

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Un peu de neuf mine de rien à l’abord de cette nouvelle saison. Vlade Divac est parti et a laissé sa place de GM à Monte McNair, ancien membre des Rockets et adepte du small-ball et des analytics, Bogdan Bogdanovic a fini par partir et le combo Tyrese Haliburton a débarqué via la Draft. Assez pour faire des Kings un candidat crédible aux Playoffs à l’Ouest ? Evidemment… que non, l’ensemble restant à nos yeux trop faible pour lutter dans une Conférence Ouest toujours aussi dense. Tant pis, quelque chose nous dit que cette année encore, on ne va pas s’ennuyer…

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Un entre-deux saisons très Kings puisque si la fanbase de Sacto se félicitait de la logique et méritée prolongation de contrat de De’Aaron Fox, elle constatait également, impuissante, à l’imbroglio d’un trade raté concernant Bogdan Bogdanovic entre leur franchise et celle des Bucks. Bref, le sniper parti la saison débutait, et elle débutait très fort avec un game winner incroyable de Buddy Hield et un bilan de 3-1 en première semaine. Ding-dong, les premiers remous arrivent en courant. Pères et mères des joueurs s’agitent tellement sur les réseaux que les joueurs eux-mêmes doivent calmer tout le monde, s’en suivent neuf défaites en onze matchs et Nemanja Bjelica se voit signifié le peu d’intérêt de son staff et ses dirigeants. Retour à la normale, cirque is better than basketball.

Alléluia, le début de mois de février est… incroyable. De’Aaron Fox continue d’exploser et valide un début de saison de All-Star, Tyrese Haliburton est officiellement un crack comme on n’en fait que très peu (voir plus bas), Richaun Holmes pose les bases d’une saison intéressante, alleluia Hassan Whiteside ne fait pas partie du projet, et Sacto enchaine sept victoires en huit matchs. On en a même fait un apéro, imaginez le délire, mais vous savez aussi très bien comment fonctionne le TrashTalk Curse. Tout s’enchaine alors, en mode montagnes russes. Neuf défaites de suite pour embrayer, une victoire pour respirer face aux Pistons, Buddy Hield qui réussit l’exploit de passer les 1 000 réussites du parking tout en étant un piètre basketteur à la dentition suspecte, Marvin Bagley III qui se blesse, encore, et les Kings qui enchainent un nouveau run de sept victoires en huit matchs, on n’y comprend plus rien, comme d’habitude.

Les Pelicans et les Spurs sentent le souffle chaud des Kings pour le play-in (pas du tout), à la trade deadline le départ de Cory Joseph est célébré comme une fâte nationale, mais les arrivées de Terence Davis et Delon Wright ne sont pas non plus l’assurance de voir les Kings devenir champions NBA, même si les deux seront deux belles surprises de la fin de saison. La fin de saison justement ? Un amas de tout et de n’importe quoi, again. De’Aaron Fox brûle les Warriors avec un match à 44 points à 16/22 au tir mais ça part sur neuf défaites consécutives, les blessures et les absences annoncées jusqu’à la fin de la saison de Fox ET Haliburton, vite, une corde, qu’on en finisse.

Rideau se dit-on mais cette équipe nous les fera toutes et quelques victoires conjuguées à la déveine de la concurrence nous laisse croire à une très improbable mais devenue possible qualification pour le play-in. L’occasion parfaite pour être déçus une nouvelle fois et après deux défaites consécutives face à Memphis le couperet tombe : 31-41 au final, pas de Playoffs pour les Kings, pour la quinzième saison de suite, record des Clippers égalé, et occasion parfaite pour envoyer un signal fort : Luke Walton… restera le coach la saison prochaine. On les aime ces Kings, on les aime tellement.

L’IMAGE DE LA SAISON

Tyrese Haliburton 10 juin 2021

Quand les Kings sélectionnent Tyrese Haliburton avec leur pick 12, ils ne le savent pas encore mais ils viennent de réaliser le steal de cette Draft. Le gamin d’Iowa a l’air heureux, on pense avoir affaire à un meneur au fort QI basket mais il sera en fait bien plus que cela. Et ça tombe bien, on en parle juste en dessous.

IL A CARTONNÉ : TYRESE HALIBURTON

Numéro 12 de Draft donc, et très vite les valeureux fans des Kings comprendront qu’ils viennent de mettre la main sur une pépite, sur le très probable visage de leur franchise pour les dix prochaines années. Très vite responsabilisé en sortie de banc, Hali n’aura mis que quelques semaines pour devenir l’un des joueurs les plus clutchs… de la Ligue, parmi ceux qui scorent le plus au dernier quart-temps, tout simplement. Aisance balle en main, brouette au niveau de l’entrejambes, mécanique de tir chelou mais adresse plus que respectable, et voilà que la Kings Nation se prend à rêver d’un avenir meilleur. Tyrese est le nouveau patron en compagnie de Fox, à 20 ans, et le moment est parfait pour vous rappeler que le petiot est né un 29 février, comme votre rédacteur préféré, comme Cheb Khaled et Gérard Darmon. 13 points, 3 rebonds, 5,3 passes et 1,3 steal au final pour Tyrese, un flow incroyable et une assurance qui l’est encore plus, surtout pour un gosse à peine diplômé, et, tiens, l’occasion de rappeler que, oui, les Kings sont capables d’avoir le nez fin à la Draft.

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET ON L’ATTEND TOUJOURS : MARVIN BAGLEY III

Pas demain que la punchline de la Draft 2018 disparaitra. Pendant que Luka Doncic, Trae Young ou Michael Porter Jr. éclaboussent les Playoffs de leur talent, pendant que Shai Gilgeous-Alexander apprend à devenir un franchise player et que des dizaines d’autres progressent à vitesse grand V, Marvin Bagley III galère. Il galère avec le offcourt, quand son père claque un tomar sur Twitter en réclamant publiquement le trade de son rejeton, il galère avec son physique en mode piège de cristal (le pied allait mieux, mais cette année ce fut la main qui se brisa), et il galère encore trop souvent sur le terrain, au niveau de sa constance au plus haut niveau surtout. 14,9 points et 7,6 rebonds en année I, 14,2 et 7,5 en année II, et donc… 14,1 et 7,4 cette saison, spoiler Marvin est donc l’anti MIP par excellence. Le temps passe, les points de suture restent mais les perfs se font attendre, désormais les Kings possèdent un duo de crackitos sur lequel s’appuyer, et ce bon Marv n’est donc plus qu’à quelques encablures… d’un bon coup de pied au cul direction n’importe où loin de la Californie. On y croit encore un peu hein, il n’a que 22 ans, mais le temps presse akhy.

LA SUITE

Une nouvelle saison sans queue ni tête à Sacramento, et l’impression d’un éternel recommencement. Heureusement qu’il nous font rire, ça nous fait tenir, mais… attention, toutes les romances ont une fin. Messieurs Haliburfox c’est à vous, on vous donne le bon dieu sans confession alors ne nous décevez pas, pas vous, pas maintenant, pas après tout ce que vous avez fait cette saison.