Trae Young a ponctué sa série sur un ultime chef d’œuvre de leadership : 36 points dont 18 dans le dernier quart, le petit est déjà grand

Le 03 juin 2021 à 06:24 par Giovanni Marriette

Trae Young 3 juin 2021
Source image : YouTube

Si le Madison s’est de nouveau délecté avec un immense plaisir de l’ambiance d’une série de Playoffs, la Mecque du basket a également – surtout – assisté au show phénoménal d’un drôle de petit bonhomme. La première série de Playoffs en carrière pour Trae Young ? 29,2 points, 9,8 passes, 3 balles perdues seulement, 45% au tir, 36% à 3-points,  92% aux lancers, 1 mollard reçu, 1 game winner planté. Ca va toi ?

Le Madison Square Garden a donc trouvé un nouveau bourreau. En effet, un Spike Lee pourtant tout heureux de retrouver son siège, même s’il est rarement assis, a peut-être bien vu le fantôme de Reggie Miller rejaillir tant le meneur des Hawks se sera littéralement assis sur cette série du premier tour. Un premier match presque légendaire avec des huées assourdissantes descendant des travées, un glaviot balancé dans sa direction par un abruti patenté, mais surtout un 32/7/10 conclu avec un énormissime game winner pour ouvrir la série. Les bases sont posées, Trae Young est honni du peuple new-yorkais mais tout ça veut aussi dire qu’il compte beaucoup pour lui, constat à la fois contradictoire et très logique. Une équipe des Hawks beaucoup trop solide en défense et un petit meneur hirsute qui prend autant de coups dans la tronche qu’il ne rentre de paniers du parking, voilà donc à quoi ressemblera cette série.

Indéfendable, insaisissable, au scoring comme à la distribution, et tout au long de la série. Vrai bail de patron ça, à 22 ans on le rappelle, et un dernier match qui n’aura finalement été qu’une confirmation de cette “irrespectueuse” domination. Neuf points d’entrée de jeu et quelques caviars pour ses deux best John Collins et Clint Capela, un deuxième quart plus tranquille, un troisième débuté sur la ligne histoire de punir l’agitation de Nerlens Noel à la mi-temps, et à ce moment-là, plus que le scoring pur, c’est ce mélange parfait entre provocation envers ses défenseurs et calme olympien devant celles des Knicks qui fait honneur au “vilain”. Mais ça, ça c’était avant le dernier quart, le dernier de la série, un dernier quart-temps sur lequel Trae Young allait mettre la Chantilly, ça c’est pour les fleur bleue, un quart-temps lors duquel il allait mettre les derniers coups de pelle pour creuser la tombe new-yorkaise.

18 points dans le dernier, et comme ultime pied-de-nez à un public qui l’avait logiquement pris en grippe, cette scène incroyable lors du garbage time, avec un public qui se lève, vaincu mais désirant honorer ses champions, et un Trae Young qui offre au MSG un ultime… tir à dix mètres, transformant les applaudissements nourris en huées, comme si c’était bel et bien lui qui avait le pouvoir de réguler la température de la salle. Fermeture de couvercle, on éteint la lumière encore mieux qu’Axel Bauer, on tire le rideau, et Trae Young quittera même Big Apple avec une déclaration qui lui colle à la peau, pleine de confiance en soi, presque trop, mais tellement… cohérente finalement :

« Je sais dans quelle salle on est. Je sais qu’il y a beaucoup de shows chaque soir dans cette ville. Et je sais comment font les artistes lorsqu’ils terminent un show. » – https://t.co/IA8YDtkDy7

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) June 3, 2021

Time.

Que dire de plus. Que dire de plus si ce n’est que Trae Young a littéralement uriné sur New York pendant dix jours, transformant la haine de toute une ville en motivation, transformant cette motivation en séances de trashtalking réussies et, surtout, en succès immaculé. Trae Young a réussi son baptême du feu, Trae Young a quasiment réinventé le concept de baptême du feu, alors vivement la suite, en juin 2021 ou plus tard, peu importe.


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