Tamika Catchings, bienvenue au Hall of Fame : retour sur un quintuple-double qui a écrit sa légende

Le 15 mai 2021 à 14:55 par Max Thomas

Tamika Catchings 15 mai 2021
Source image : YouTube/NBA on ESPN

Ce soir, Tamika Catchings intégrera officiellement le Panthéon du basketball lors de la cérémonie du Hall of Fame. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son profil d’ailière défensive a pesé dans son parcours. Devenant par la suite MVP en WNBA en 2011, quintuple DPOY et quadruple championne olympique avec Team USA, Catchings a aussi marqué l’histoire du jeu durant ses années lycées. Focus sur sa jeunesse à Duncanville et une performance digne d’une légende urbaine : son quintuple-double.

L’équipe des Pantherettes de Duncanville impressionne durant cette saison 1996-97 et une de leurs joueuses attire la lumière : Tamika Catchings. Hésitante entre le volley et le basket, elle excelle dans les deux sports. Elle devient dans un premier temps championne nationale des lycées avec son équipe de volley en 1995. Mais avec un père basketteur professionnel et des prédispositions évidentes, elle se tourne finalement vers la balle orange pour délaisser le ballon tressé. Son équipe des Panthers devient le caïd des lycées. Pour rejoindre les Playoffs en high-school, un seul chemin est permis : finir premier de son district. Ce n’est pas vraiment un problème pour Duncanville qui écrase la concurrence pour remplir sa mission. En 1997, les Pantherettes sont sur une saison de 40 victoires pour 0 défaite et l’ailière donne du fil à retordre aux défenses adverses. Comme lors d’un soir où Catchings marche sur l’eau, comptabilisant 25 points, 18 rebonds, 11 passes, 10 interceptions et 10 contres ! Probablement le premier quintuple-double de l’histoire. Le genre de performance qui revient à faire à tes invités un gratin, une raclette, une paella, une choucroute et des quenelles le même soir.

“Qu’est-ce que je pourrais dire ? Que j’étais partout défensivement et offensivement. Ma passion m’a fait jouer tous les ballons des deux côtés du terrain” – Tamika Catchings, dans son autobiographie Catching for a Star.

Sa coach Sara Hackerott, d’un ton surpris et amusé, raconte cet exploit avec recul pour FeverWNBA.com.

“Je me rappelle de son match, il était exceptionnel, comme d’habitude. Je pense que sa première qualité est que tout semble facile dans sa manière de jouer. Puis une fois que je regarde la boxscore, je réalise ‘Oh mon dieu, il y a vraiment deux chiffres par colonne statistique !'”

Comme sa coach le dit, la performance de  Tamika Catchings a été si naturelle qu’on ne percevait pas l’envie d’atteindre ce quintuple-double. Ce n’est pas une joueuse ingrate et égocentrique, mais la lumière est venue naturellement à elle. C’est un petit peu comme ton pote qui mixe en soirée, danse comme un Dieu, est cultivé, beau gosse mais ne force jamais. Le match de Catchings rentre aussi dans la légende des performances les plus historiques mais… sans la moindre image d’archive. Toi qui avais le seum que ton dunk 2 pieds, 2 mains au cours d’EPS ne soit pas sur la story Insta de ton pote, relativise un peu ! Le quintuple-double de Catchings rejoint donc notamment les 100 points de Wilt Chamberlain parmi ces matchs que l’on aimerait pouvoir se faire en replay une fois par an mais qui ne nous seront malheureusement jamais proposés. Encore jamais réalisé chez les hommes en match officiel, Tamika a été rejoint par une autre lycéenne dans la famille du quintuple-double : en 2012, Aimee Oertner comptabilise elle un incroyable 26 points, 20 rebonds, 10 passes, 10 interceptions et 10 contres. Mais elle préférera les décorations militaires aux titres de MVP, puisqu’elle est désormais Capitaine dans la US Army.

La suite de la carrière de cette native de Stratford dans le New Jersey se fera à la fac de Tennessee où elle remportera un trophée de MVP, mais surtout au Fever d’Indiana. Reconnue comme étant une joueuse collective, peut-être la meilleure joueuse défensive de l’histoire, avec un travail offensif de franchise player par ailleurs, Tamika Catchings brille quasiment malgré elle. Pour une joueuse de “Duncan” ville, il n’y a pas de secret. Bienvenue à Springfield, Mme Catchings ! 

Sources texte : FeverWNBA.com, eu.indystar.com, rookieroad.com