Grant Hill au Hall of Fame : Isiah Thomas, Coach K, Patrick Ewing et Alonzo Mourning pour l’introduire, rien que ça

Le 07 sept. 2018 à 17:15 par Theo Faria

Grant Hill
Source image : youtube

Rituel annuel pour les joueurs introduits au Panthéon du basket, une ou plusieurs grandes personnalités sont présentes pour les accompagner. Ils ont chacun une relation particulière, un moment unique qu’ils ont vécu ensemble dans leur carrière, ce processus étant le meilleur moyen de voir des légendes honorer d’autres légendes. Et attention les yeux, car il y aura du beau monde ce soir aux côtés de Grant Hill : Isiah Thomas, Mike Krzyzewski, Patrick Ewing et Alonzo Mourning. 

Grant Hill pouvait avoir des raisons de ne pas croire au Hall of Fame. Avec des blessures à répétition, cette sélection au Panthéon du basket lui rappelle toutes les réussites de sa carrière. Unique par son parcours en NBA, Grant Hill l’est également par son intronisation au Naismith Memorial : ce ne sont pas moins de quatre légendes de la balle orange qui l’accompagneront pour ce moment. Quatre icônes du basketball, avec qui Mr. Nice Guy a  de fortes relations après avoir partagé des moments uniques. Tout a commencé avec Mike Krzyzewsky, dit Coach K, à l’université de Duke. Quatre années avec le maillot des Blue Devils, deux titres de champions universitaires en 1991 et 1992, Grant Hill est  tout simplement le joueur de Duke qui a eu la meilleure carrière en NBA. Si un certain Kyrie Irving peut être dans la discussion dans quelques années, Hill a représenté pendant près de vingt années l’un des plus prestigieux programmes NCAA du pays. Des propos de Grant Hill il y a 3 ans au News&Observer permettent de comprendre ce lien qui les unit encore aujourd’hui, ce qui rend la présence de Coach K d’une logique absolue. 

“Même si j’ai quitté l’école, arrêté ma carrière et avancé dans ma vie, il y a toujours cette sensation, quand on parle avec lui, que tu as 18 ans à nouveau. Mais dans un autre sens, c’est un ami. Il reste Coach pour moi, et continue à me donner pleins de conseils. 

Il a toujours une relation particulière avec ses joueurs. Il adore les voir revenir vers lui après avoir joué dans son équipe dans le passé, pour savoir ce qu’ils deviennent. Je sais pas si c’est ce côté sentimental qu’on a tous, mais lui, il aime ça. C’est superbe de voir une relation changer autant, et évoluer en quelque chose de très spécial.”

On arrive désormais sur la période Pistons, des années pendant lesquelles Grant Hill faisait partie des plus grands joueurs en devenir de la ligue, tellement il impressionnait sur un parquet. Le jeune ailier qui sort de Duke est donc drafté 3ème par Detroit en 1994… lorsqu’un certain Isiah Thomas quitte la NBA. Les années de galère, post-Bad Boys, sont illuminées par le jeune poste 3, que l’on surnommera Mister Nice Guy. Ces années dans le Michigan, marquées par un match monstrueux en 1997 face aux Lakers, sont l’occasion de tisser des liens avec Monsieur Isiah Thomas, Hall of Famer lui-aussi (2000). Grant Hill n’hésitera pas à défendre la légende des Pistons lorsqu’ESPN publiera son magnifique Top 10 meneur All-Time, dénonçant le manque de reconnaissance pour un joueur qui a énormément compté pour lui. Mais ces six années à Detroit vont également être marquées par une action légendaire : Grant Hill vs Alonzo Mourning. En 1998, le Heat de Mourning reçoit les Pistons de Hill. Tout commence sur une action assez banale, par un solide écran du pivot de Miami, qui met un petit coup d’épaule au passage dans la face du Piston. Hill n’apprécie guère ce geste, et ceinture Mourning pour l’envoyer au tapis. Petite embrouille, rien de bien sérieux, mais Grant Hill n’en a pas encore fini : deux actions plus tard, l’ailier de Detroit pénètre dans la raquette, Mourning part au contre… grave erreur. Hill lui claque un gros poster, and-one. Une action devenue si symbolique quand on voit  aujourd’hui Mourning accompagner Grant Hill au Hall of Fame. S’il y a une personne à qui on peut demander si l’ailier était un grand joueur, le pivot peut être la première personne à qui poser la question. 

Et on finit avec un autre pivot Hall of Famer, Patrick Ewing, intronisé au Panthéon en 2008. Pourquoi avoir choisi Ewing me direz-vous ? Le mot « idole », ça vous parle ? L’ancien pivot des Knicks a joué un grand rôle auprès de Grant Hill, à commencer par ses débuts de basketteur lorsqu’il était à Georgetown. 

“Le premier match que j’ai vu et qui m’a fait adorer le basket était la finale NCAA de 1982 entre Georgetown et North Carolina. La rencontre Patrick Ewing et Sleepy Floyd face à James Worthy et bien sûr Michael Jordan qui met le shoot de la victoire […] J’ai regardé le match tellement de fois, je connais chaque action.”

Et l’admiration n’a jamais disparu, même lors de sa première sélection au All-Star Game, en 1995. 

“Mon premier All-Star Game à Phœnix… Être dans la même équipe que Patrick Ewing, Scottie Pippen et tout ces autres gars. J’étais le plus jeune à ce moment-là, avec des joueurs  que j’idolâtrais en grandissant, et je me retrouvais à jouer avec eux !”

Plus que des moments marquants, c’est cette influence qui a poussé Grant Hill à être accompagné par Ewing. Alors que certains préfèrent ne choisir qu’une seule personne, Hill a dû avoir énormément de mal à ne faire qu’un seul choix. Et on le comprend parfaitement. 

Ils seront donc quatre à accompagner Grant Hill. Malgré une certaine pointe de déception quand on repense à sa carrière, il a réussi à marquer l’histoire de la NBA, ce qui lui vaut une place bien méritée dans le Panthéon de la balle orange.  

Source texte : NBA.com, ESPN