Ray Allen au Hall of Fame : avec Reggie Miller pour lui faire la révérence, sniper reconnait sniper

Le 07 sept. 2018 à 14:35 par Alexandre Martin

Ray Allen
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Un soir de févier 2011, le 10 précisément, dans le TD Garden exactement, Ray Allen a planté une bombe lointaine – sa 2561ème – qui a fait de lui le shooteur à trois-points le plus prolifique de l’histoire. Il a ainsi dépassé Reggie Miller qui tenait le record depuis sa retraite et qui se trouvait… au bord du terrain pour commenter le match en antenne nationale (story complète, ici). Cette nuit, l’ex-idole des Knicks sera aux côtés de celle des Spurs pour l’accompagner dans son entrée au sacro-saint Hall of Fame. La boucle sera ainsi bien bouclée.

C’est un choix tout aussi symbolique que logique de la part de Ray-Ray. Logique parce qu’il aurait pu la jouer classique en demandant à l’un de ses anciens coachs ou à l’un de ses anciens coéquipiers, comme le font beaucoup d’intronisés à Springfield. Mais qui aurait-il choisi ? On le sait, côté joueurs, il n’a pas gardé de très bons rapports avec les Paul Pierce, Kevin Garnett et Rajon Rondo avec lesquels il a été champion en 2008. Et de toute façon, ces gars ne sont pas (pas encore pour certains) Hall of Famers, condition sine qua none pour accompagner un nouvel entrant sur la scène lors de sa cérémonie d’intronisation. Même chose pour les LeBron James ou Dwyane Wade avec lesquels il a partagé des moments incroyables lors des Finales de 2013 sous les couleurs du Heat. Qui d’autre ? Côté coachs, George Karl – qui a vu Allen exploser avec les Bucks – sera peut-être un jour Hall of Famer mais ce n’est pas le cas pour l’instant. Tous ces éléments ont dû participer à la logique du choix de Ray Allen. Mais est-ce finalement un choix par élimination que Ray Allen nous a fait ? Ou est-ce que cela s’est imposé à lui comme une évidence ?

Car le choix Reggie Miller semble tellement… Tellement symbolique, qu’il en devient logique. Le respect entre ces deux joueurs, entre ces deux légendes, est immense. Même si Ray Allen était un joueur bien plus athlétique que Miller, bien plus capable de monter sur les intérieurs pour les postériser pendant ces dix premières saisons dans l’élite. Allen était, de fait, un scoreur plus complet qui s’est fait reconnaître petit à petit pour sa qualité de shoot invraisemblable, son point commun numéro 1 avec l’ami Reggie. En deuxième, vient cette faculté à ne pas trembler dans les moments importants, cette faculté à planter le gros tirs qui fait mal à l’adversaire voire qui le tue. Oui, Ray et Reggie sont des tueurs de sang froid, des types qu’il ne faut pas laisser ouverts la moindre seconde, sinon ils vous le font payer cash d’un tir – si possible du parking – qui va faire trembler les ficelles de votre cercle. Et même quand on le sait, même quand on y est préparé, il n’est pas si simple de les empêcher d’opérer. Car, et c’est un troisième gros point commun entre les deux joueurs, ils étaient des maîtres dans cet art – si peu apprécié à sa juste valeur et si peu souvent mis en avant – qui consiste à se déplacer sans le ballon afin de le recevoir pour pouvoir shooter.

Déplacement sans ballon, ondulations impossibles à suivre entre les écrans, catch and shoot, cercles à peine effleurés et ficelles qui vibrent. Voilà une série d’expressions qui pourraient très bien servir de résumé pour un un paquet d’actions de Reggie Miller ou de Ray Allen. Il ne fait aucun doute que Sugar Ray, en grand amateur de vidéo qu’il était, a passé du temps à mater Uncle Reg se mouvoir – avec sa longue et fine carcasse – sur les parquets pour semer son défenseur et enfiler les perles. Allen était lui aussi un énorme bosseur, peut-être encore plus que Miller. Il chambrait moins l’adversaire (difficile d’égaler Reggie sur ce point vous nous direz) mais au final, dans le jeu, ces deux légendes se ressemblent plus que ce qu’on pourrait croire. Et quand Miller va s’approcher du micro cette nuit pour nous parler d’Allen, il va très certainement souligner ces similitudes pour nous parler avec beaucoup de fierté et d’émotions d’un joueur dont il a pu suivre toute la carrière, un joueur qu’il a clairement inspiré avant qu’il ne vienne lui piquer son record de nombre de tirs à trois-points rentrés.

Allen vu par Miller, Ray vu par Reggie. Jesus vu par The Knick Killer. C’est un gros symbole que nous allons donc vivre !