Coach de l’Année 2020-21 : ça se resserre en tête du classement, mais Quin Snyder tient bon
Le 01 avr. 2021 à 15:34 par Benoît Carlier
Comme chaque année, la concurrence est féroce sur les parquets mais la guerre que se livrent les techniciens depuis leur banc respectif n’est pas non plus à sous-estimer. Derrière chaque équipe qui tourne bien se cache un cerveau brillant pour tenter de tirer le meilleur de son groupe. Chaque mois durant la saison, nous dresserons donc un ranking des coachs les plus en forme avant que les votes ne départagent pour désigner celui qui porte le mieux le stard-co dans la Ligue pour les NBA Awards de fin d’année. Aux deux tiers de la saison, les favoris commencent à se détacher en tête.
Pour établir ce classement de manière totalement sérieuse et subjective, de nombreux critères seront tout de même pris en compte tels que le bilan collectif, le fond de jeu proposé, l’efficacité en sortie de temps-mort, les qualités de meneur d’homme et la relation avec le ou les leaders du groupe ou encore l’ancienneté du coach et la valeur de son effectif. Et comme le jury a tendance a avoir la mémoire courte, une série très récente peut même venir chambouler l’ordre établi. Allez, envoyez la fournée !
Statistiques arrêtées au 1er avril 2021
10- Terry Stotts (entrée)
Bilan : 29 victoires, 18 défaites soit 61,7%. 6è à l’Ouest.
Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Presque au complet”. L’histoire se répétait une nouvelle fois sans qu’il ne puisse rien faire d’autre que d’attendre. Avec Jusuf Nurkic, C.J. McCollum et Zach Collins à l’infirmerie très tôt dans la saison, le scénario de l’année dernière semblait se reproduire. Heureusement, les deux premiers ont pu retrouver leurs coéquipiers au mois de mars et l’espoir renaît à Portland. D’autant que les présents ont fait le boulot pendant ce temps-là et que le retour des anciens a permis aux Blazers de sortir de leur road-trip à l’Est invaincus avec quatre victoires dans la besace. Si on rajoute l’intégration expresse de Norman Powell déjà parfaitement installé dans le cinq majeur à la place de Derrick Jones Jr. pour rajouter un peu de pression défensive sur le backcourt adverse, on obtient un bel outsider pour cette saison NBA. Terry Stotts méritait bien un big up pour avoir réussi à maintenir le cap contre vents et marées.
9- Mike Budenholzer (entrée)
Bilan : 30 victoires, 17 défaites soit 63,8%. 3è à l’Est.
Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Tout en gestion”. Les Bucks ont retenu la leçon de la saison dernière et ne referont pas la même erreur. On peut en plus compter sur Coach Bud pour gérer ses minutes à la perfection sans jamais trop tirer sur la corde (personne au-dessus de 34 minutes de moyenne). L’objectif est clair cette année, il faudra être performant en Playoffs et tout ce qui vient avant doit uniquement servir à préparer ce grand rendez-vous. En attaque, ça tourne déjà à la perfection. Il reste maintenant un mois et demi pour intégrer correctement P.J. Tucker, Axel Toupane et Jeff Teague, tous arrivés juste avant la deadline. Ce n’est pas cette année que Mike gagnera son troisième COY, mais il a un autre objectif encore plus prestigieux pour 2021. Et il n’implique pas que lui.
8- Nate McMillan (entrée)
Bilan : 23 victoires, 24 défaites soit 48,9%. 7è à l’Est.
Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Le sauveur”. C’est fou comme un seul homme peut parfois changer la donne. Viré à mi-saison pour cause de résultats décevants (11è à l’Est, 14 victoires et 20 défaites), Lloyd Pierce a été succédé par son assistant, Nate McMillan. Le rejeté des Pacers semble détenir la bonne recette et n’a pas tardé à la mettre en application avec une série de 8 succès consécutifs au moment de reprendre la main et un bilan nettement positif de 9 wins pour 4 revers jusque-là avec une belle septième place à l’Est. Le retour de blessure de Bogdan Bogdanovic a certes pu faire du bien mais il ne peut en aucun cas être tenu pour seul responsable de ce soudain rebond. Même s’il arrive un peu trop tard pour réellement espérer quelque chose dans cette course au trophée de meilleur entraîneur de l’année, Nate McMillan devait au moins faire son apparition une fois dans ce ranking.
7- Tyronn Lue (-1)
Bilan : 32 victoires, 17 défaites soit 65,3%. 3è à l’Ouest.
Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Meilleur coach de L.A.”. Sans faire de bruit, les Clippers poursuivent leur belle saison. A l’instar des Bucks, ils ne veulent pas se tromper d’objectif et Tyronn Lue démontre qu’il sait lui aussi manier le load management comme un Doc Rivers avant lui. Il a même eu l’occasion de lui en parler de vive-voix lors d’un succès symbolique face aux Sixers au milieu d’une série de six victoires consécutives pour l’autre franchise de Los Angeles. En attaque, ça glisse toujours aussi bien (1ers, 118,2 points toutes les 100 possessions) dans le sillage des deux All-Stars. Maintenant on attend de voir comment se déroule l’intégration de Rajon Rondo et DeMarcus Cousins dans un effectif qui compte déjà Marcus Morris, Reggie Jackson et Pat Beverley. Ce sera le test ultime pour Ty Lue et s’il peut résister à ça, plus rien ne lui fera peur.
6- James Borrego (entrée)
Bilan : 24 victoires, 22 défaites soit 52,2%. 4è à l’Est.
Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Showtime”. Non seulement les Frelons sont kiffants à voir jouer, mais en plus ils gagnent des matchs cette année ! Que ça vienne de Terry Rozier, de Devonte’ Graham ou de Gordon Hayward, le spectacle est au rendez-vous et ce malgré l’absence du futur ROY. Alors que la blessure synonyme de fin de saison pour LaMelo Ball aurait pu stopper la dynamique de Charlotte, James Borrego a réussi à garder son groupe concentré sur l’objectif des Playoffs. Même dans ses rêves les plus fous, on ne pense pas qu’il osait imaginer de Top 4 à l’Est à ce moment de la saison mais maintenant les Hornets y sont et il faudra venir les chercher. Si vous êtes un peu perdu face aux nombreux choix de rencontres sur votre League Pass ces prochains jours, pensez à zieuter Charlotte parce que ça vaut le coup d’oeil et ça donne un coup de frais à la Ligue.
5- Doc Rivers (-2)
Bilan : 32 victoires, 15 défaites soit 68,1%. 2è à l’Est.
Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Jojo, reviens !”. Avec leur défaite à Denver en fin de road-trip à l’Ouest, la première place des Sixers est tombée dans les mains des Nets. La blessure de Joel Embiid a mis un coup à l’équipe mais cela reste solide avec une défense difficile à bouger et le Process est attendu de retour ce week-end. Peu importe le seed entre 1 et 2 à l’Est, Doc Rivers a permis de remettre les Sixers dans le sens de la marche avec une finale de Conférence inévitable contre Brooklyn comme juge de paix vers le mois de juillet. L’arrivée de George Hill pourrait aussi être intéressante à suivre avec un Ben Simmons qui devrait être soulagé sur de nombreuses séquences à la mène. On met quand même un petit carton jaune au Doc pour ne même pas avoir envoyé un SMS à Vincent Poirier après son trade à New York. On attend plus d’un coach proche de ses joueurs comme lui.
4- Tom Thibodeau (-2)
Bilan : 24 victoires, 24 défaites soit 50%. 6è à l’Est.
Dynamique : 5 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Tiens, t’es toujours là toi ?”. Que ceux qui avaient parié contre les Knicks après le dernier ranking baissent la tête. New York est toujours en bonne position à l’Est et ne compte pas en bouger d’ici la fin de la saison régulière. Le bilan est toujours positif et les systèmes défensifs de Thibs font effet. En plus de l’explosion de Julius Randle, R.J. Barrett semble enfin montrer tout son potentiel et c’est tout un collectif de cols bleus qui suit le mouvement par derrière. Un record au-dessus des 50% de victoires serait déjà un excellent bilan pour la première saison du Pingouin en tant que head coach des Knicks. Probablement pas la dernière…
3- Steve Nash (+1)
Bilan : 33 victoires, 15 défaites soit 68,8%. 1er à l’Est.
Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Supercoach”. On va voir comment il parvient à intégrer Blake Griffin et LaMarcus Aldridge dans un effectif cinq étoiles mais le Canadien s’est pour l’instant toujours bien débrouillé pour gérer les égos et les bobos dans son vestiaire et il n’y a pas de raison que ça change avec l’ajout de deux anciens All-Stars prêts à se sacrifier pour obtenir une bague. Steve Nash s’affirme donc comme le supercoach d’une superteam et vient logiquement de récupérer la première place de l’Est aux Sixers. Au rythme où ça va, on le voit mal la leur rendre avant la fin de la saison même si c’est bien sur les Playoffs et avec une équipe au complet que l’on pourra juger entièrement la poigne du Hall of Famer. Le dossier est costaud pour un coach rookie mais la densité de l’effectif à sa disposition ne joue pas franchement en sa faveur, les votants se disant peut-être qu’un entraîneur issu de pré-nat pourrait avoir les mêmes résultats. Désolé Steve, on ne peut pas jouer sur tous les tableaux en même temps.
2- Monty Williams (+3)
Bilan : 33 victoires, 14 défaites soit 70,2%. 2è à l’Ouest.
Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Montée en puissance”. Mais que se passe-t-il dans l’Arizona ? Privés de Playoffs depuis aussi longtemps que l’on arrive à se souvenir, les Suns présentent tout simplement le deuxième meilleur bilan de la Ligue toute Conférence confondue. Avec Chris Paul à la baguette pour faire tourner intelligemment (8è rating offensif) et patiemment (27è pace) la balle, Devin Booker encore capable de gros coups de chaud et Deandre Ayton pour tout nettoyer dessous, le big three de Phoenix ne fait rire personne à un mois et demi de la fin de la saison régulière. Ça risque d’être un tout petit peu court pour aller déloger le Jazz mais la meilleure progression est clairement à mettre au crédit des Cactus et l’organisation peut remercier son coach pour la culture qu’il a réussi à instaurer en à peine deux ans.
1- Quin Snyder (-)
Bilan : 36 victoires, 11 défaites soit 76,6%. 1er à l’Ouest.
Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Régularité”. On commençait à parler d’un petit coup de mou juste après le All-Star break, mais c’était juste le temps que le Jazz remette la tête au travail. La réaction a été limpide avec sept victoires d’affilée, série en cours, dont cette claque infligée aux Nets (+30) pour se venger du -36 reçu à Brooklyn en janvier. Les mormons tiennent à leur avantage du terrain et Quin Snyder tient à sa petite statuette. Tous les chiffres sont au vert pour le technicien qui a trouvé quelles ficelles tirer pour faire progresser un groupe quasiment inchangé lors de la dernière Free Agency et que beaucoup disait en train de se déchirer de l’intérieur. Raté, c’est tout le contraire qui est en train de se produire.
C’est tout pour ce troisième Coach Rankings de la saison. D’accord, pas d’accord ? Vous avez un mois pour nous partager votre avis avant d’enchaîner avec un tout nouveau classement mis à jour.