Sixième homme de l’Année 2020-21 : incroyable, Carmelo Anthony est à un Jordan Clarkson près de se mêler à la course

Le 08 mars 2021 à 19:31 par Giovanni Marriette

Carmelo Anthony 9 décembre 2020
Source image : YouTube

Et mercé la pause du All-Star Weekend, qui nous permet donc de faire un gros point sur la course aux différents trophées. Place à celle du meilleur sixième homme de la Ligue, qui voit cette saison l’émergence d’une nouvelle génération de joueurs, chassant les habituels leaders de la catégorie. Et si vous patientez un peu, vous apercevrez même en fin d’article l’apparition d’un futur Hall Of Famer, qui n’en finit plus d’étonner dans son nouveau rôle.

Statistiques arrêtées au 6 mars

# Mention Derrick Rose

Le MVP 2011 pourrait bien faire son retour bientôt dans le classement, son arrivée à New York étant synonyme d’énième renaissance après un début de saison à Detroit gâché par les blessures et un projet dont il ne faisait plus partie malgré les fiers services rendus. 12,5 points, 2,6 rebonds et 4,9 passes depuis son arrivée n°2 chez les Knicks, le bonheur de retrouver son ancien gourou Tom Thibodeau, et déjà quelques sorties lors desquelles il a su faire basculer un match avec un autre jeune homme, dont nous parlerons d’ici quelques lignes. Alors, on dit quoi ? On dit qu’on se retrouve dans un mois, avec un potentiel petit bond au classement.

# Mention Lou Will et Dragic

12,5 points pour le premier, 14,8 pour le deuxième. Des statistiques en berne pour Lou, meilleur sixième homme en 2015, 2018 et 2019, trop de blessures pour le meneur slovène, sur le terrain à 22 reprises seulement cette saison et titulaire huit fois au passage. Pas assez pour passer le cut en cette première partie de saison, car les noms qui suivent sont tout simplement plus efficaces, plus valuables, plus en forme. Lou Williams, Goran Dragic, des rôles nouveaux, qui se rapprochent de ceux de véritables vétérans. Des rôles qui n’en font pas des joueurs dépassés bien sûr, mais qui les excluent logiquement de notre ranking mensuel.

# Mention Norman Powell

Quoi ? Norman Powell ? Une mention ? Mais vous êtes grandnezophobe ou quoi ? Tss, on s’explique, et ce sera très rapide. Oui Norman Powell tourne à 18,4 points par match, soit sa meilleure moyenne en carrière, soit la meilleure moyenne de la Ligue pour un remplaçant. Mais vous savez quoi ? Cette saison Norman Powell n’est pas vraiment… un remplaçant. En effet, les absences de Kyle Lowry, Fred VanVleet, OG Anunoby ou même Pascal Siakam ont poussé cette saison Nick Nurse à titulariser NoPo 23 fois sur ses 34 matchs, ce qui fait donc de l’arrière des Raptors, mathématiquement, tout sauf un sixième homme. Plus proche de squatter le ranking des MIP que celui des 6th men donc, mais attention car le retour des cadres et leur potentielle présence tous les soirs jusqu’à la fin de saison devrait/pourrait relancer Powell dans la course. Et on préfère vous prévenir, si le garçon redevient éligible au trophée, ça part directement sur le podium, et plus si affinités.

# Mentions en rafale

Allez zou, c’est l’heure des awards en rafale, l’heure des big-up à tous ceux qui ne tiendront pas dans ce ranking, en tout cas pas cette fois. Naz Reid, Rudy Gay, le SDF DeMarcus Cousins, Jalen Brunson, Hamidou Diallo, Jeff et JaMychal Green qui ne sont pas frères, Bobby Portis, Kevin Huerter, Josh Jackson, Davis Bertans, Monte et Marcus Morris qui ne sont pas frères, Kyle Kuzma, Cam Johnson et Josh Hart. Pour tous ceux-là ? On vous voit les gars, on voit l’impact de chacune de vos entrées en jeu, mais ce ranking est une jungle et il vous faudra plus de crocs encore pour en sortir vivants.

#10 Doug McDermott

Tiens, un copain qu’on avait oublié de mentionner le mois dernier et qui a quand même son mot à dire en queue de peloton. Gâchette désormais reconnue de tous, Dougie est bien souvent le catalyseur de la deuxième lame des Pacers et contrairement aux cadres qui s’essoufflent depuis quelques semaines, lui reste constant dans l’effort et dans ses performances. Vrai bras et vraie menace capable de vous en coller dix du parking un peu quand il veut, la marmotte des Pacers est clairement l’une des raisons du beau début de saison d’Indiana et c’est également de son poignet que passera le retour d’un bon mood printanier. Ah tiens, une mention parce qu’on aime bien ça ? Son poto T.J. McConell, ce genre de mec que t’as l’impression d’avoir rencontré plus d’une fois en Dm3 mais qui frôle le quadruple-double en NBA.

Statistiques : 13,2 points à 50,6 % au tir en 25,9 minutes

#9 Patty Mills

Impossible de laisser sous silence la saison de Patoche. Le meneur remplaçant des Spurs a quelque peu ralenti la cadence en février mais son apport est tout bonnement excitant et l’ancien n’est pas loin de lâcher sa plus belle saison en carrière malgré un rôle qui a évolué vers un statut de vétéran éduquant et entraînant la jeunesse dorée des Spurs. Le fighting spirit est toujours présent mais s’accompagne désormais de plus de justesse dans ses choix, wtf comme dirait l’autre, et Patty est l’officiel capitaine de route du banc de l’une des dix meilleures équipes de la Ligue.

Statistiques : 13,3 points à 40,2% du parking en 25,8 minutes

#8 Shake Milton

Encore un mec qui passe relativement sous le radar, et pour cause il est plus ou moins le… quatrième homme de son équipe. Sauf que devant lui on parle de trois All-Stars ou simili, sauf que l’équipe en question est aujourd’hui encore la meilleure de l’Est, et que de telles performances n’arrivent pas sans un banc solide et capable de prendre le relai. Et Shake Milton en est le leader, de ce banc, aux côtés de role players comme Dwight Howard ou de futurs cracks comme Tyrese Maxey. Vrai energizer, plus slasher que sniper, Shake shake son booty et envoie quasiment quatorze points par match en sortie de siège au sein d’une vraie machine de guerre et, ça, ça suffit à lui garder sa place au chaud dans notre ranking.

Statistiques : 13,8 points, 2,1 rebonds et 3 passes en 25,1 minutes

#7 Terrence Ross

Les raisons de s’exciter devant la saison du Magic se comptent sur les doigts d’une main. On essaie ? Allez. Le niveau de Nikola Vucevic, des bribes de perfs d’Evan Fournier, l’émergence et c’est un bien grand mot de Chuma Okeke, l’absence d’Aaron Gordon qui nous fait respirer et… la folie de Terrence Ross en provenance du banc. Bien souvent n°2 de l’attaque de Steve Clifford compte tenu des absences régulières de Vavane, T-Ross reste ce mec capable de vous envoyer 10 ogives du parking dans le même match, sans oublier ses envolées passagères qui restent parmi les plus aériennes de toute la Ligue. Joueur frisson qui rend parfois Orlando sexy, et rien que cette performance mérite qu’on rende hommage à l’arrière floridien.

Statistiques : 15,5 points, 3,5 rebonds et 2,2 passes en 29,5 minutes

#6 Montrezl Harrell

Pas les stats les plus folles de la bande mais l’un des impacts les plus importants sans aucun doute. Quoiqu’il arrive et soir après soir, la boule d’énergie des Lakers grab des rebonds offensifs et explose tous les cercles de la Ligue en hurlant, sa marque de fabrique. Si Kyle Kuzma ou Talen Horton-Tucker, pour ne citer qu’eux, sont également de bons renforts en sortie de banc, Harrell reste celui qui insuffle automatiquement un regain de forme lorsqu’il rentre sur le terrain. Bonus track son adresse au tir, plus de 60% (!), une moyenne rendue facile par un accès au cercle qu’il se rend lui-même… facile en jouant des coudes. Une bête féroce, mais une bete féroce qui fait le taf proprement.

Statistiques : 13,8 points à 62,6% au tir et 6,4 rebonds en 24,1 minutes

#5 Tyrese Haliburton 

L’une des sensations de ce début de saison, et la sensation de ce classement. Tyrese Haliburton est à un demi De’Aaron Fox d’être la seule satisfaction des Kings cette saison et il est même à deux doigts d’être – déjà – le joueur le plus fiable de la franchise californienne. 30 minutes de jeu en moyenne, les rênes de l’attaque de Sacto en fin de match et un paquet de matchs gagnés grâce à son talent, même si le mois de février a été compliqué pour lui et son équipe. A voir si le petit génie restera remplaçant après le départ de Buddy Hield à la tarde deadline (oui on anticipe), mais sachez en tout cas qu’après 30 matchs en NBA le rookie est déjà un meilleur joueur de basket que le mec qu’il remplace en fin de premier quart. L’occasion également de faire une bise à un autre rookie du nom d’Immanuel Quickley, stationné pour sa part à New York et lui aussi auteur d’une saison 1 magnifique en sortie de banc.

Statistiques : 13,2 points à 49,4 au tir dont43,3% du parking, 3,6 rebonds, 5,4 passes et 1,4 steal en 30,1 minutes

#4 Eric Gordon

La saison des Rockets est incroyablement claquée mais Eric Gordon, lui, continue ses travaux quoiqu’il arrive. Les blessures et la configuration à Houston ont souvent poussé Rico à jouer les héros en début de saison et le petit gros s’en est très bien accommodé, malgré les défaites qui commençaient à s’enchainer. Sniper connu, reconnu mais parfois toujours aussi indéfendable, il est l’une des raisons principales des quelques victoires des Rockets en début de saison et l’un de ceux grâce à qui les Fusées n’en prennent pas 50 tous les soirs. On ne sait pas trop où le projet texan va le mener mais une chose est sûre, en NBA Eric Gordon reste une valeur… sûre.

Statistiques : 17,8 points, 2,8 rebonds et 2,7 passes en 29,3 minutes

#3 Carmelo Anthony 

La magnifique surprise de ce classement. Non pas qu’on n’y croyait pas du tout hein, mais disons qu’il était difficilement concevable de voir le futur Hall Of Famer se plaire à ce point dans un rôle de sixième homme qu’il a longtemps fui. Aujourd’hui Melo est l’une des principales raisons de la bonne forme des Blazers, les autres n’étant ni Nassir Little ni Harry Giles, et chacune de ses entrées ou presque s’accompagne d’une demi-douzaine de buckets minimum, et bien souvent à des pourcentages de type Team USA. Remplaçant à l’entre-deux mais bien évidemment titulaire quand le match se joue, Melo joue juste et fait profiter à Portland d’un footwork qui demeure magique et d’un poignet qui restera quoiqu’il arrive parmi les plus beaux joyaux jamais vus dans l’histoire de la Ligue. Le trophée sera difficile à aller chercher mais, pouah, qu’est-ce que ça fait du bien de voir Carmelo Anthony s’éclater.

Statistiques : 13,9 points et 3,3 rebonds en 25,6 minutes

#2 Chris Boucher

La tradition perdure chez les Raptors : chaque saison un ou deux remplaçants émergent et deviennent parfois des leaders pour leur franchise. C’est le cas cette année de Chris Boucher, légèrement au ralenti en février mais auteur d’un début de saison Tony Truand. En attaque, en défense, dans les paroles et dans les actes, Chris est un monstre cette saison et sa simple présence sur le terrain décuple l’intensité de son équipe. Toujours aussi efficace en défense, le coupeur de viande s’est surtout acheté un tir cette saison, à tel point qu’il est devenu une vraie menace extérieure, ne se contentant plus de ramasser (très bien) les miettes comme il le faisait jusque-là. De là à dire qu’il sera bientôt le nouveau Giannis allons-y bien doucement, mais dans un contexte très canado-canadien son rôle pourrait  bien grandir à vitesse grand V. On prend le pari ?

Statistiques : 13,6 points à 53,4% au tir dont 44,5% du parking, 6,5 rebonds et 1,9 contre en 23,6 minutes

#1 Jordan Clarkson 

On est d’accord là-dessus : ça ne bouge pas en tête du classement. Jordan Clarkson reste LE meilleur remplaçant de NBA à ce jour. Arme n°1 du banc de la meilleure équipe de la Ligue et, surtout, le gazier est clairement l’une des raisons de la grande forme du Jazz. Cartons sur cartons, toujours les œillères qui l’empêchent de penser collectif mais tant pis car aujourd’hui JC est payé pour ça et il fait le job. Presque 18 points de moyenne en à peine 26 minutes, substitut parfait à la paire Conley/Mitchell, Jordan forme d’ailleurs avec Joe Ingles l’une des doublettes les plus indéfendables de la Ligue en sortie de banc, une double-menace faite de grandes rafales du parking sans aucune pitié, sans aucune sieste non plus tant chaque match est synonyme de nouveau carton. Et si le Jazz continue de gagner, le trophée pourra déjà faire une partie du chemin vers Salt Lake City.

Statistiques : 17,9 points, 4 rebonds et 2,3 passes en 26 minutes

Un leader un poil plus contesté, notamment par un mec qui a la malchance de débuter trop de matchs pour se mêler à la course, un vétéran qui reverdit, un rookie déjà incroyable. A boire et à manger cette saison dans la course au meilleur sixième homme de la saison. La suite ? C’est dans un petit mois pour l’épisode 3 !


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