Joel Embiid sur une autre planète face au Heat : 45/16/4/5, la victoire en OT, et… un trophée en trois lettres dans le viseur ?
Le 13 janv. 2021 à 04:49 par Giovanni Marriette
C’est à un nouveau match… étrange auquel on s’attendait cette nuit, entre deux franchises pourtant parmi les favorites à l’Est cette saison. Medical protocols, COVID-19, cas contact, bla bla bla, bref la moitié de chaque équipe était encore priée cette nuit de rester à l’écart de toute civilisation, et dans ces conditions particulières un homme a profité du bazar pour frapper un grand coup. Cet homme c’est Joel Embiid, et, ceci est un statement du 13 janvier à prendre avec des pincettes, il ferait pour l’instant… un beau MVP.
Magnifique choc au Wells Fargo Center de Philly, magnifique choc dans une salle magnifiquement vide, mais ça on commence à s’y faire. Precious Achiuwa, Gabe Vincent et Kelly Olynyk dans le cinq du Heat, Tyrese Maxey et Mike Scott dans celui des Sixers, et vous remarquerez donc que dans ces deux listes se cachent notamment deux rookies, un fan de metal et un homme qui a sans doute échoué quatre fois au brevet des collèges. Les petites blessures, officielles ou non, ont mis un peu plus d’épaisseur à un injury report déjà blindé par le COVID mais qu’à cela ne tienne, on va jouer au basket ce soir en Pennsylvanie.
Une bien bonne inspiration de la NBA et du virus honni d’avoir laissé ce match se dérouler car l’apéro de cette nuit de basket sera finalement délicieux. Un début de match poussif du Heat, les paniers ne rentrent pas et au basket c’est ennuyeux, puis le réveil en fin de premier quart pour le premier vrai chapitre d’un match qui sera incroyable. Duncan Robinson qui se met à planter, merci mais il est payé pour ça, Tyler Herro qui porte une nouvelle fois bien son nom malgré un r en trop et… Gabe Vincent qui montre le bout de son nez. Achiouwa est précieux et Olynyk est… Kelly, allez ça passe, mais en face Dwight Howard et surtout Joel Embiid verrouillent le rebond alors que Danny Green est de retour en 2014 et ferait passer Ray Allen pour Kelly Oubre.
Puis vient ce troisième quart, que nous renommerons ici le Joel quarter. 20 points, 3 rebonds, 3 passes, 8/8 au tir. Ce que vous ne réussirez pour la plupart jamais à faire dans votre carrière de joueur du dimanche, Joel Embiid vient donc de le faire en huit minutes environ. Les pauvres Achiuwa ou Chris Silva n’ont pu que constater les dégâts : le pivot des Sixers était inarrêtable ce soir. Shaquille O’Neal avait ingéré Hakeem Olajuwon, ou le contraire on ne sait pas trop, et très vite on se rendra compte du nouveau match en cours à Philly : les Embiid Sixers face au Miami Heat, les Embiid Sixers face au… Herro Heat. Car en face Tyler Herro prend ses responsabilités, agresse de près et snipe de loin, jouant les leaders d’une équipe qui n’aura pas mis longtemps à s’en trouver un en l’absence du trio Butler / Adebayo / Dragic. Une fin de match totalement folle du beau gosse de Mayami mais… des pertes de balle et du lancer raté dans le money time, fails dommageables qui enverront tout ce beau monde en prolongation après un gros trois d’Isaiah Joe et un dernier bucket de Jojo, évidemment. L’occasion parfaite pour Danny Green de valider son record en carrière du parking avec 9 réussites (sur 21 hein), et Dieu (Gérard) sait qu’il y a eu des soirées fastes, l’occasion aussi pour Joel Embiid de devenir le premier joueur depuis 35 ans à tamponner un 45/16/4/5, et de claquer au passage son career high en matière de steals, et l’occasion donc pour les Sixers de repartir avec une victoire de prestige ornée d’une perf monstrueuse de leur pivot. Nous ? On va fermer les yeux sur la cause, mais on a passé un agréable moment devant des héros inhabituels et d’autres qui jouent enfin au niveau attendu, alors pourvu que ça dure, enfin pas vraiment, enfin on s’est compris.
Tyler Herro et sa drôle d’équipe ne seront finalement pas passés loin, et tout cela témoigne en tout cas du spirit incroyable de la franchise de Floride, spirit insufflé depuis un an par des leaders absents physiquement cette nuit mais dont l’aura s’est faite ressentir. A Philly on se frotte les mains car si Ben Simmons continue d’enchainer les perfs tout juste passables, disons qu’en ce début 2021… c’est bien le seul souci des Sixers. Allez, on enchaine, y’a une première place à l’Est à garder.