Avis de la rédaction : les places 2 et 1 du NBA Top 100 All-Time n’ont pas fini de faire causer
Le 26 oct. 2020 à 18:42 par Benoît Carlier
Après un an de débats passionnés dans les couloirs de la rédac, le grand jour est arrivé avec le dernier épisode du Top 100 all-time. Fin du suspense, tout le monde a dû dévoiler les deux joueurs en tête de son classement personnel, et surtout l’identité de celui qui monte sur la première marche du podium. Bastien et Alex en ont déjà débattu longuement sur le canapé lors d’un Apéro XXL mais il fallait aussi organiser un petit avis de la rédaction pour donner la parole à tout le monde.
Kareem Abdul-Jabbar avait mis tout le monde d’accord à la troisième place de ce classement all-time la semaine dernière mais il restait encore deux points d’interrogation en face des places 2 et 1. Finalement, le mystère s’est levé ce lundi après-midi avec une majorité de Michael Jordan au sein de la rédaction puisque seul Alex place déjà LeBron James tout en haut de son Top 100. Peut-être sera-t-il rejoint un peu plus tard, en tout cas il fallait accompagner ce classement d’un petit justificatif perso.
David
Il fallait en choisir un. Déjà que laisser KAJ sur le bord de la route – bon ok, en 3è position – me pique un peu tellement je pense qu’il discute sans problème avec LeBron et Mike, mais c’était le jeu en se lançant dans ce top 100. Quand je vois que certains osent dire – quelque soit leur choix – qu’il n’y a pas débat pour mettre Jordan ou James number 1, je les envie. Ou je les plains, car ils ne profitent certainement pas de la chance d’avoir – ou d’avoir eu – de tels ambassadeurs pour notre sport. Autant le dire tout de suite, j’ai changé une dizaine de fois l’ordre de mon podium, au gré de mon humeur, de mon état d’esprit du jour. Mais il fallait trancher, déjà la semaine dernière pour laisser KAJ en 3. Et maintenant pour comparer deux autres monstres, si différents, dont le seul point commun en dehors d’un maillot frappé du 23 semble être leur greatness. Tout les oppose tellement dans leur parcours, leur style, leur caractère, leurs adversaires et coéquipiers. Deux époques ne mettant pas en avant les mêmes qualités. Et surtout, la sensation que l’approche même du jeu diffère aussi. On a l’image d’un Mike qui cherche à gagner, quand LeBron tend vers la perfection pour être le meilleur. Et forcément, quand tu veux gagner, d’une certaine façon tu deviens le meilleur, puisque cette faim de victoire te pousse. Et quand tu veux être le meilleur, ben tu gagnes souvent. Bref, cela nous aide guère à les départager. Alors j’ai été faible et je me suis appuyé sur un argument que certains trouveront bidon mais qui pour moi résume bien l’état d’esprit qui peut changer au gré de l’actualité : je laisse LeBron continuer d’écrire sa légende et lorsqu’il aura pris sa retraite – le plus tard possible j’espère – je prendrai une grande respiration pour regarder avec plus de recul sa carrière. Peut-être que je le passerai en 1. Peut-être que je le laisserai en 2. Peut-être que je ne serai pas plus avancé. Mais est-ce bien grave ?
Nico
Michael Jordan ou LeBron James ? Le GOAT de tous les débats, c’est sans doute celui-ci. Deux monstres du basket, deux énormes champions, deux mecs qui ont marqué leur discipline tout en dépassant le cadre de cette dernière, mais deux légendes qui ont écrit – à leur manière – leur propre histoire, ou qui continue de l’écrire pour LeBron. C’est aussi pour ça que ce débat fait autant parler, car il s’exprime sous différentes dimensions, avec des arguments très très solides de chaque côté. C’est impossible de faire totalement le tour de la question en quelques lignes, mais je vais utiliser ces dernières pour tenter d’expliquer au mieux mon choix de mettre Jojo tout en haut de la hiérarchie. Parce que oui, quatrième titre de James ou pas, MJ reste devant. Si l’écart entre les deux s’est réduit un peu plus depuis le dernier exploit du King, il y a toujours… un écart. Cet écart, on peut le traduire à travers le palmarès, celui de MJ étant encore supérieur en matière de titres, de MVP ou de MVP des Finales, mais pas que. Jordan est toujours numéro un car il a évolué dans une dimension à part pendant son prime, changeant ainsi son sport de dimension justement. On peut parler de la régularité de LeBron, de sa longévité, de sa capacité à rester au top sans jamais se lasser, de sa capacité à gagner partout où il est passé. Sauf que le peak de Michael était tellement haut avant sa première retraite en 1993 que je ne peux pas aujourd’hui mettre James au-dessus. Incroyable domination individuelle des deux côtés du terrain, les Bulls qui règnent sur la NBA après avoir longtemps galéré face aux terribles Bad Boys, l’aura de MJ et ce sentiment d’invincibilité qui l’accompagnait, avec ensuite un deuxième triplé à son actif post-baseball… C’est simple, c’était une dictature, une dictature instaurée via cet esprit de compétition extrême et ce côté winner légendaire. Et puis je n’arrive toujours pas à m’enlever de la tête la faillite de LeBron en 2011, qui restera pour toujours un gros point noir dans sa carrière. James a incroyablement rebondi après cet échec cuisant, et sa manière de se relever pour ensuite tout casser est une source d’inspiration en soi, mais se planter sur la plus grande scène en perdant son basket, ça fait tâche quand on parle GOAT. Ceci étant dit, je ne ferme pas la porte à un LeBron qui devient un jour numéro un. Il lui reste quelques chapitres à écrire et vu le monstre, y’a moyen qu’ils soient légendaires. Mais aujourd’hui, selon moi, le GOAT c’est toujours Jojo.
Ben
On est vendredi soir, ou plutôt samedi matin car l’horloge a déjà bien tourné comme dirait Mickael Miro. Les verres de shooters ont remplacé les chips sur la table basse et voilà que le débat que tout le monde adore et redoute tant à la fois refait surface, une fois de plus. Mais au fait, rappelle-moi, c’est qui ton GOAT déjà ? Le ton monte, les sourcils se froncent et la température de la pièce monte de quelques degrés. On attrape le dernier apéricube goût chèvre qui traîne et on s’enfile un grand verre d’eau pour ne pas avoir la gorge sèche, c’est l’heure de l’incontournable débat que l’on n’a jamais réussi à terminer sur une poignée de main amicale et une signature de toutes les personnes présentes en bas de la feuille. Les arguments s’enchaînent sans que l’on s’écoute vraiment, ça dégaine des highlights sur YouTube pour illustrer ses propos en vidéo, on retourne sur Basketball Reference pour comparer les statistiques, on évoque ses souvenirs. La subjectivité est totale et il est difficile de hiérarchiser les critères de manière unanime en l’absence d’un arbitre impartial. Disons simplement que je préfère juger une peinture quand elle est sèche mais que l’on est déjà face à deux tableaux à ranger face-à-face dans la plus grande salle du Louvre. Michael Jordan restera cette icone mondiale qui dépasse largement le cadre du basket. Un nom finalement très random que tout le monde connait, de ton arrière-grand-père à ta petite cousine en CM2, et sans qui la NBA s’en serait pas là aujourd’hui, dans la culture populaire au sens large. LeBron James a deux majuscules dans son prénom et est arrivé au monde plus tard. Plutôt que de suivre les traces de quelqu’un, il a décidé d’écrire sa propre histoire en se nourrissant de la pression qui l’accompagne depuis la naissance ou presque pour délivrer une carrière exemplaire et surtout à sa sauce. J’attendrai simplement qu’il lâche le pinceau pour pouvoir comparer pleinement l’ensemble de l’œuvre de ces deux monstres all-time. Car c’est peut-être là la plus grande beauté de ce débat, le fait qu’il soit sans fin avec sans cesse de nouveaux arguments à mettre sur la table en attendant qu’un petit nouveau ne vienne s’incruster au milieu de tout ce beau monde. Allez, apéricube et ça repart.
Même si Michael Jordan obtient une majorité des suffrages dans l’équipe, le débat a le mérite d’exister et le classement pourrait même évoluer par la suite en fonction de différents critères. Alors que vous placiez MJ, LeBron, KAJ ou tout autre joueur sur le sommet de la hiérarchie du basketball, on vous laisse partager votre choix et vos arguments en commentaires. Car on l’a bien compris, il est là, le vrai intérêt de ce débat. Dans l’échange.