Doc Rivers, l’homme qui a vécu le choke de 2014 et 2015 : on espère pour lui que 2020 ne s’ajoutera pas à la liste noire
Le 15 sept. 2020 à 12:04 par Nicolas Meichel
Pour la première fois de la saison, les Clippers se retrouvent devant un match à élimination ce mardi. Et rien que cette phrase donne des sueurs froides aux supporters californiens. Confortablement en tête dans la série, les hommes de Doc Rivers ont laissé Denver revenir à 3-3, un scénario qui rappelle de très mauvais souvenirs à la Clippers Nation. Des souvenirs qui trottent sûrement dans la tête du Doc aujourd’hui.
Les Clippers de 2020 n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de Lob City au milieu des années 2010. L’effectif est complètement différent, Kawhi Leonard et Paul George sont désormais les stars de l’équipe, et l’autre franchise de Los Angeles semble plus que jamais armée pour aller au bout. Mais malgré tout ça, le mot choke revient une nouvelle fois dans le vocabulaire des Clips, ces derniers ayant laissé filer deux occasions de participer à la première Finale de Conférence de leur histoire. 3-1 face aux Nuggets, +16 dans le Game 5, +19 dans le Game 6, mais un Game 7 de la peur à jouer aujourd’hui. Alors forcément, des rapprochements sont faits avec les échecs cuisants de Chris Paul, Blake Griffin et… Doc Rivers il y a quelques années. Parce que oui, ça fait un moment que le coach des Clippers est à Los Angeles (depuis 2013) et contrairement à ses joueurs actuels, il a connu les énormes désillusions de 2014 et 2015 (âmes sensibles des Clippers, s’abstenir).
2014, Thunder – Clippers, Game 5, +13 à quatre minutes de la fin, +7 à 49 secondes du buzzer
Il y a six ans, en pleine controverse Donald Sterling, les Clippers affrontaient le Thunder en demi-finale de Conférence Ouest, avec la série à 2-2 et un Game 5 sur le parquet d’Oklahoma City. Rivers et ses gars étaient en position parfaite pour repartir de la Chesapeake Energy Arena avec une victoire pour ensuite en finir à la maison. 101-88 pour Los Angeles à quatre minutes du terme, un avantage de sept points à 49 secondes du buzzer final, ça semblait bien engagé. Et puis patatra. Face à Kevin Durant et Russell Westbrook, les Clippers ont complètement craqué. Les pertes de balle de Chris Paul, des décisions arbitrales qui ne jouent pas en faveur des Angelinos, les trois lancers victorieux de Russ… on a eu droit à un alignement des planètes assez incroyable qui a finalement permis au Thunder de l’emporter 105-104. Terrible pour L.A., qui ne s’en remettra pas. Et dire que Reggie Jackson jouait à OKC à l’époque…
2015, Clippers – Rockets, Game 6, +19 dans le troisième quart-temps, +13 à l’entame du dernier
En 2015, rebelote, toujours en demi-finale de Conférence. Cette fois-ci, c’est contre Houston que Los Angeles a foiré, dans le Game 6 de la série. À 3-2 pour les Clippers (qui menaient 3-1) et l’occasion de terminer les Rockets au Staples Center, la bande à Doc Rivers était en tête pendant une grande partie du match, prenant jusqu’à 19 points d’avance dans le troisième quart-temps et menant 92-79 à l’entame du dernier. La suite, elle fut cataclysmique. 40-15 pour les Fusées dans le dernier quart, les Rockets qui allument du parking, Josh Smith et Corey Brewer qui se transforment en J.J. Redick, victoire improbable de Houston. Les Clippers se feront éliminer lors du Game 7 au Texas.
2020 ?
Même si le contexte est aujourd’hui différent, Doc Rivers ne veut pas revivre ce genre de scénario. Car si les Clippers lâchent cette série contre Denver, ça sera probablement le plus gros choke de tous. Les attentes, les ambitions de titre, l’avantage de 3-1, la grosse avance dans le Game 5 et le Game 6… ça serait un véritable désastre, et le symbole ultime de la suffisance des Clips cette année. Interrogé par ESPN, le coach de Los Angeles s’est exprimé sur le récent craquage de son équipe alors qu’elle avait la série bien en main.
“Il n’y a pas de potion secrète qui explique ce qu’il s’est passé. Il y a deux choses. D’abord, on n’a pas défendu, ils ont tiré à quasiment 60% en deuxième période. Et ensuite, ce qui est marquant, c’est qu’ils sont allés sur la ligne des lancers francs genre à chaque action.”
Et quand un journaliste lui a demandé ce qu’il dira à ses joueurs dans les vestiaires avant ce Game 7 de la peur, voici ce qu’il a répondu.
“Vous savez, les grands speechs de motivation sont très surcotés. Ils font effet pendant environ trois minutes. Tout le monde est au taquet pendant trois minutes, mais ensuite il faut se concentrer sur le basket. Il n’y a pas de discours magique, ça c’est dans les films. Le plus important, c’est la préparation.”
Eh bien, on espère que Doc Rivers a bien préparé ses joueurs pour ce match décisif, car sinon le shitstorm sera monumental. Les Clippers n’ont pas le droit de perdre cette série contre Denver, ils n’ont tout simplement pas le droit…
Source texte : ESPN