Les Nuggets arrachent le Game 7 face au Jazz : une série fabuleuse qui se sera jouée à un centimètre près, prends ça Hitchcock
Le 02 sept. 2020 à 05:56 par Giovanni Marriette
Pfiou, mais par où commencer… Peut-être par vous rappeler que, oui, le basket est le sport le plus incroyable de la galaxie. Celui qui peut nous procurer le plus d’émotion, nous faire changer d’état d’un instant à l’autre, nous faire sauter seul dans notre canapé à des heures pas toujours conventionnelles. Car ce fut le cas cette nuit, pour un Game 7 qui n’aura rien eu au final d’un All-Star Game, mais bien d’un match à la vie à la mort disputé dans un climat de stress dantesque. On y va trop fort ? Au contraire, on se retient.
Alors on commence étrangement par le début, parce que notre état second ne nous empêche pas non plus de faire notre boulot correctement. Au contraire du Jazz, team transition efficace, qui nous aura offert une première mi-temps à se mettre les doigts au fond de la gorge après, pourtant, un tout début de premier quart bien lancé par Tonton Joe Ingles notamment. Bref, intensité à des années lumières de celle proposée par des Nuggets focus sur l’objectif de qualif, adresse en berne, capitale de la Suisse, aucune solution en attaque et on prend l’eau en défense. C’est bien simple, à la mi-temps Utah est mené 50-36 après avoir compté jusqu’à 19 points de retard, et nous on hésite clairement à zapper sur Nickelodeon parce que les dessins animés commencent de bonne heure. Oui mais voilà, on commence à avoir un peu de bouteille, et l’on se dit alors que cette équipe du Jazz ne peut pas en rester là. Pas comme ça, pas maintenant, pas après tout ce qu’elle a fait.
Un peu de bouteille on vous dit, et une bouteille remplie très vite par de diable de Donovan Mitchell, réveillé peu avant la mi-temps et clairement vénère au retour des vestiaires. Les quatre derniers points avant la pause, les dix premiers après, et ça fait donc quatorze puntos consécutifs pour Spida, qui se met donc en route pour tenter de secouer un peu le cocotier. En face Denver bafouille, Denver cafouille, et c’est donc le Jazz qui s’en met plein les fouilles. L’écart se met à fondre, doucement, si bien que, ça y est, on commence à entrevoir une fin de match en mode Game 7, de celles qui vous font changer de sloggy trois ou quatre fois dans la même nuit. L’un des artisans majeurs du retour en force des hommes de Quin Snyder ? Rudy Gobert messieurs dames, qui va nous offrir au dernier quart un passage stratosphérique, en étant pendant trois minutes à l’arrivée d’absolument toutes les actions – défensives et offensives – de son équipe. Crêpe party sur Nikola Jokic, scoring assuré avec la faute, plusieurs fois, et voilà même que le Jazz passe devant à quelques minutes de la fin. Tension à son comble, pas de supporters dans la salle mais les fanbases respectives probablement recroquevillées en position fœtale dans leurs salons, et donc un score qui ne veut pas choisir son vainqueur. 74 partout, Haute-Savoie ou bien, 78 partout, coucou Yvelines Dhéliat, et donc cette dernière possession à 20 secondes de la fin, pour le Jazz, un Jazz mené de deux points et possédant donc en main propre une balle de demi-finale de Conférence. Spoiler, le dernier paragraphe a été écrit en tremblant.
Remise en jeu Jazz donc. Gary Harris défend comme un DPOY – Dieu que sa présence change le jeu des Nuggets, au passage – et oblige Utah à perdre quelques secondes pour demander un nouveau temps-mort. La suite ? Allez, on y va en mode rafale, ça évitera de se perdre dans des émotions encore un peu trop présentes. Donovan Mitchell qui remonte le terrain à toute berzingue… mais qui perd le ballon. Jamal Murray qui se dit que la meilleure des choses à faire est de lancer une contre-attaque, bah non morray, et même bah non Torrey puisque Torrey Craig loupe le lay-up de la gagne. Emoji qui pleure, what the fuck comme disent les Gallois. Rebond Rudy, le 18ème hein, quatre secondes à jouer et c’est… Mike Conley qui sprinte et prend le dernier tir du match, à 3-points et donc pour la gagne, un tir qui… clang et qui ressort, au buzzer. Victoire 80-78 de Nuggets qui ont eu chaud aux fesses comme jamais, alor que le Jazz psse donc à un centimètre d’un énorme braquage.
Utah Jazz blew a 3-1 lead, le ballet entre Donovan Mitchell et Jamal Murray n’aura pas eu lieu lors du Game 7 mais restera comme l’un des grands moments de cette – drôle de – saison, et au final c’est bien le favori initial qui s’en sort au terme d’un dernier acte à couper le souffle. Direction les Clippers pour Denver, direction les doutes et les questions dans l’Utah, comme quoi un pauvre petit centimètres peut aussi décider, peut-être, de l’avenir d’une franchise. Quel sport bordel, quel sport.