Et maintenant, on fait quoi chez les Sixers ? Le Process est en panne, et il faut vite le remettre en marche

Le 24 août 2020 à 17:20 par Nicolas Vrignaud

Brett Brown
Source image : NBA League Pass

On a fait le point sur la bulle des Sixers ce matin, et spoiler, on a dû se fâcher un petit peu. Retour à Philadelphie, où des changements sont attendus. Et quand on parle de changements, c’est peut-être le moment d’amener quelque chose de nouveau dans un environnement qui part – légèrement – en sucette depuis quelque temps.

Nombreux sont ceux qui, en début de saison, ont placé les Sixers en finale de Conférence Est ou même en Finales NBA. En même temps, sur le papier, cette équipe avait tout pour aller titiller les plus grosses tribus de la NBA. Enfin c’est ce qu’on pensait. Malheureusement pour les fans de Philadelphie, ça a tourné au vinaigre et de gros changements semblent aujourd’hui inévitables, en particulier sur le banc. Le coach Brett Brown a eu cette année de grosses difficultés à imposer son style à un groupe qui n’a jamais vraiment su trouver une vraie signature : rôles mal définis, manque de confiance entre joueurs et coach, limites tactiques… Ainsi, l’éternel insider d’ESPN Adrian Wojnarowski et Shams Charania de The Athletic ont confirmé sur Twitter ce dont on commençait à sérieusement se douter : le technicien n’aurait plus trop la cote à Philly, ça sent la fin de l’aventure. Il devrait ainsi quitter un navire qui ne semble pas si loin que ça d’un naufrage, si rien n’est fait pour ramener un peu de stabilité, et surtout d’autorité dans un projet où finalement, on ne sait plus trop qui dirige. Un exemple ? Josh Richardson qui se permet, au micro de Keith Pompey du Philadelphia Inquirer, un commentaire plutôt offensif sur le manque d’autorité de Brown cette saison.

“C’est un bon gars, une bonne personne. Il veut bien faire. Je pense juste qu’à l’avenir, il va devoir assumer et nous responsabiliser davantage. Je n’ai pas trouvé qu’il nous responsabilisait beaucoup cette saison et je pense que c’est en partie le problème.”

#Sixers G Josh Richardson on coach Brett Brown: “He’s a good guy. He’s a good man. He means well. I just think, going forward, he’s gotta have some more accountability. I don’t think there was much accountability this season, and I think that was part of our problem.”

— Keith Pompey (@PompeyOnSixers) August 23, 2020

Autre belle déclaration suite à l’élimination des Sixers face aux Celtics, celle de Joel Embiid à ESPN, puisqu’il remet en question les derniers choix de la direction en matière de recrutement.

“J’ai juste l’impression qu’il y a quelques années, quand nous avons fait les Playoffs pour la première fois, nous avions un ensemble de bons joueurs qui étaient draftés ou formés à Philly et nous avions surtout des joueurs qui étaient dans une bonne situation. Ensuite, comme vous le savez, nous avons effectué beaucoup de transferts, avec des picks [de Draft, ndlr.], pour obtenir Jimmy Butler, Tobias Harris, et nous avons eu de bons joueurs en retour. Mais cela n’a juste pas marché cette année.”

Boum, prends ça Elton Brand. Le manager général de Philadelphie a effectivement été l’instigateur de la sortie de beaucoup de joueurs clés du Process, ainsi que des joueurs qui ont aidé les Sixers à grandir : Robert Covington, Dario Saric, J.J. Redick, T.J. McConnell. Autant de noms qui ne viennent pas tout de suite à l’esprit quand on cause NBA, mais qui ont tous eu ce point commun de représenter l’âme de cette équipe de Philly quand elle était en train de se construire pour ensuite devenir un poids lourd de l’Est. Filer 100 patates sur quatre ans à Al Horford l’an passé, avec également un contrat max à Tobias Harris, c’est ce qu’on appelle se planter dans les grandes largeurs vu le déroulement des événements cette année. Surtout qu’aujourd’hui, Jimmy Butler – qui a quitté Philly l’été dernier dans le cadre d’un sign & trade permettant l’arrivée de Josh Richardson – mène le Miami Heat vers le second tour des Playoffs. D’après Chris Haynes de Yahoo Sports, les Sixers voulaient lui offrir un contrat max à condition qu’ils ne flirtent pas avec d’autres équipes, mais ce n’était pas du goût de Jimmy, et ça s’est donc terminé en divorce. Butler doit bien rigoler aujourd’hui. Ainsi, peut-être que la solution serait de faire un peu de ménage dans les bureaux aussi, car la stratégie de faire venir des talents à Philadelphie n’est pas une réussite : non, dans la NBA de 2020, on ne peut pas acheter tous les mecs forts qui sont disponibles pour les faire jouer ensemble. C’est bien aussi d’avoir des shooteurs et des playmakers histoire d’avoir un équilibre. Pourtant, c’était bien à un pick-up game qu’ont ressemblé de nombreux matchs des Sixers cette saison. Les mecs ont montré une force collective assez pourave, désolé du terme mais c’est un qualificatif plutôt juste au vu du bordel qui a régné dans le jeu de l’équipe durant la campagne 2019-20.

On en vient au troisième problème de cette équipe : qui mène ? On t’aime bien Bennou, tu défends très fort, tu es un passeur génial, tu es redoutable en transition et dans l’attaque du panier. Mais sur jeu placé, sans shoot extérieur, c’est un peu compliqué. Alors on te préfère en tant qu’ailier-fort plutôt que meneur. Et c’est là l’un des principaux problèmes de cette équipe, et peut-être un potentiel facteur de changement pour la prochaine intersaison. Comme nous l’avons déjà dit, on adore Shake Milton, mais c’est pas un mec qui va dire à Jojo et Tobias de se calmer quand ça commence à bouffer trop de ballons. Et de l’autre côté, Ben Simmons ne peut pas se contenter de dunker s’il conserve la mène. La solution ? Faire venir un mec de profil créateur, pas trop croqueur mais qui sait temporiser, shooter et mettre ses coéquipiers dans de bonnes dispositions. Pas besoin d’un grand nom, juste un mec solide. Parce qu’avec une team comme ça, c’est vraiment la honte de prendre un sweep au premier tour des Playoffs, même avec un Simmons à l’infirmerie.

Bon, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a du travail à Philadelphie pour remettre tout le projet dans le droit chemin. De toute façon, il va falloir que ça bouge, sinon ça va droit dans le mur cette affaire. Et après toutes ces années de galère, ce serait moche de tout gâcher si rapidement. 

Following a series sweep and seven years as head coach, the 76ers are expected to part with Brett Brown, sources tell @ShamsCharania.

Details in Shams' latest Inside Pass notebook at @TheAthletic ⤵️https://t.co/gNJPJs3tfW pic.twitter.com/bhA3gK4q0p

— The Athletic NBA (@TheAthleticNBA) August 24, 2020

Source texte : ESPN / The Athletic / Yahoo Sports