Michael Porter Jr. et Nikola Jokic ont calmé le Thunder : 37 points pour le minot et 30/12/10 pour le forain, c’était trop pour OKC
Le 04 août 2020 à 05:39 par Giovanni Marriette
Ces Nuggets avaient commencé par nous étonner lors de scrimmages que l’on qualifiera d’expérimentaux, puis ils s’étaient ensuite troué dans les grandes largeurs samedi pour leur reprise face au Heat. Y’a une deuxième place à aller chercher à l’Ouest et surtout une troisième à conserver alors il fallait gonfler les pecs, surtout face à un Thunder qui ne lâche jamais rien, à personne.
Et il aura fallu s’employer, c’est un bien maigre mot. Car ce Thunder-là ne fait plus rire personne depuis un moment déjà, alors qu’il y a un an environ c’est tout bonnement d’une reconstruction par le bas dont on parlait à leur place. Élimination brutale au premier tour des Playoffs, départ de Russell Westbrook quatre ans après celui de Kevin Durant, départ de Paul George, départ de Pierre, départ de Paul, départ de Jacques. Il faudra donc reconstruire avec un Chris Paul en mode papy multi-millionnaire et une palanquée de gamins dont on ne connait pas vraiment le potentiel, ça s’annonce corsé. Sauf que finalement la mayo prend, sauf que les joueurs de Billy Donovan n’aiment pas franchement passer pour des quinzièmes de l’Ouest avant l’heure, et voilà que la belle histoire commence, que les victoires se font fréquentes et deviennent même très habituelles quand 2020 fait son apparition. Chris Paul évolue tellement comme un All-Star qu’il le redevient, Shai Gilgeous-Alexander conjugue à merveille les mots smart et smooth, Steven Adams distribue les pains comme jamais, Danilo Gallinari traduit poste 4 moderne en italien et Dennis Schroder est peut-être le meilleur remplaçant de la Ligue. Voilà où en est, et voilà en gros pourquoi le Tonnerre a failli foudroyer hier les Nuggets, deux jours après avoir cogné le Jazz de manière bien virile. Un SGA qui vend du rêve et un CP3 en pleine bourre notamment auront permis à OKC de tenir, tenir et encore tenir mais l’une des seules erreurs de Chris Paul depuis un an aura été de louper un malheureux lancer dans le money time après avoir gratté une faute de voleur à Paul Millsap. La suite ? C’est l’histoire d’un forain essoufflé qui termine le travail de l’un de ses jeunes stagiaires.
Le forain ? Nikola Jokic évidemment, auteur d’une prolongation de da-ron, entamée avec un one-leg de tonton danseur et terminée en force près du cercle, histoire de valider une victoire difficile avec un triple-double à la Serbe. 30 points, 12 rebonds et 10 passes, le tout en donnant l’impression de toujours avoir un train de retard sur son second souffle. Un match terminé avec un combo astucieux de talent/roublardise, et qui vient également mettre en lumière une autre performance, celle de son jeune coéquipier Michael Porter Jr., qui on le rappelle est toujours rookie à l’heure où l’on parle. Un rookie qui a donc signé cette nuit une perf record à 37 pions, avec une adresse folle et un style à rendre jaloux quelques uns des plus beaux esthètes de la Ligue. 12/16 au tir dont 4/6 du parking de la MJC, 9/9 sur la ligne, et donc ce career high qui donne déjà des sueurs froides à tous les défenseurs qu’il croisera pendant dix ou doux ans minimum. On préfère clairement quand MPJ parle basket plutôt que pandémie, et cette nuit en tout cas l’immense gamin a prouvé une fois de plus et pour de bon que son talent et son potentiel étaient immenses également.
Un duo Jokic / MPJ au sommet, il fallait bien ça pour freiner les ardeurs du poil à gratter le plus chiant de l’Ouest. Dieu que ce jeune duo a de belles années devant lui, car on rappelle, au passage, que le forain Jokic n’a que 25 ans. Ça par contre, on a tendance à l’oublier.