Quand pognon ne rime pas avec production : focus sur les pivots NBA “surpayés” en 2019-20, y’a eu du braquage par ici

Le 31 mai 2020 à 09:51 par Nicolas Meichel

Al Horford 20 février 2020
Source image : YouTube

Dans un monde parfait, chacun serait payé à sa juste valeur et il n’existerait aucun déséquilibre entre la production d’un joueur et son salaire. Sauf qu’on ne vit pas dans un monde parfait, loin de là. Pour diverses raisons, certains mecs sont largement sous-payés, tandis que d’autres sont bien surpayés. Les joies du business en quelque sorte. Ça méritait bien un petit focus, et après les bonnes affaires chez les pivots, place à ceux qui touchent beaucoup trop de billets verts par rapport à ce qu’ils apportent sur les parquets.

Comme avec les pivots sous-payés, quelques précisions par rapport aux critères de sélection. Vous ne retrouverez pas ici de joueurs aux gros salaires qui n’ont pas pu s’exprimer à cause de blessures. On parlera ici de gars qui touchent trop de billets verts par rapport à leur production sur les parquets, donc déjà faut être un minimum sur les parquets. Vous ne retrouvez pas non plus des mecs qui ont signé des grosses prolongations de contrat n’ayant pas encore démarré, car cette sélection est basée sur la saison 2019-20. Enfin, on a également voulu éviter au maximum les doublons avec l’article concernant les pivots surcotés, car ce n’est pas top de lire deux fois la même chose. Voilà voilà, vous savez tout. 

P.S. : la baisse potentielle des salaires liée à la suspension de la saison n’a pas été prise en compte.

Al Horford (Philadelphia 76ers)

Salaire 2019-20 : 28 millions de dollars
Stats 2019-20 : 12,0 points (44,2% au tir, 33,7% à 3-points, 75,3% aux lancers), 6,9 rebonds, 4,1 assists
Situation contractuelle : dans la première année d’un contrat de 4 ans et 109 millions

Pas besoin d’y aller par quatre chemins, l’expérience Al Horford aux Sixers n’a pas fonctionné cette saison. Signé en tant qu’agent libre pour 109 millions de dollars dont 97 millions garantis l’été dernier, le pivot vétéran avait été recruté pour former un duo très imposant avec Joel Embiid dans la raquette de Philly. Ses qualités défensives, son intelligence de jeu, sa capacité à shooter depuis le parking et enfin son leadership avaient convaincu les Sixers, qui ont mis le paquet pour le récupérer malgré ses 33 piges. Aujourd’hui, ils se retrouvent avec un contrat bien lourd tout en ayant régressé au niveau des résultats, eux qui pensaient plutôt que l’arrivée de l’ancien Celtic allait les aider à franchir un cap supplémentaire. La paire Horford – Embiid a assez vite montré de grosses limites de complémentarité, Al n’étant pas vraiment à l’aise sur le poste 4. Parce qu’Horford, c’est un 5 à la base. Il a pu occuper son poste de prédilection quand Jojo était à l’infirmerie mais globalement, c’était vraiment dur pour lui : chute dans de nombreuses catégories statistiques, quelques petits bobos, intégration compliquée… bonjour la galère. En février, Brett Brown avait carrément décidé de le sortir du cinq pour essayer de trouver un meilleur équilibre dans l’équipe, faisant d’Horford un remplaçant à 28 millions. Ouch. Bien que toujours très pro, Al est un peu devenu le symbole de la saison décevante des Sixers.

Marc Gasol (Toronto Raptors)

Salaire 2019-20 : 25,6 millions de dollars
Stats 2019-20 : 7,6 points (41,9% au tir, 40,2% à 3-points, 72,2% aux lancers), 6,3 rebonds, 3,4 assists
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 5 ans et 113,2 millions

Marc Gasol a vécu sa meilleure vie l’été dernier. Après avoir aidé les Raptors à décrocher le premier titre de leur histoire, Marco était tout simplement en roue libre lors de la parade victorieuse, célébrant comme jamais avant d’activer sa player option quelques jours plus tard pour s’assurer 25,6 millions de dollars. Avec son âge élevé (35 ans) et le déclin naturel qui l’accompagne, on savait que Gasol serait trop payé pour sa production sur les parquets cette année, et ça s’est confirmé. Le frère de Pau a non seulement lâché ses plus faibles stats en carrière, mais il a aussi raté une trentaine de matchs à cause de bobos aux ischios. S’il reste un joueur important pour le fonctionnement du beau collectif canadien des deux côtés du parquet, il est clair que ses meilleures années sont derrière lui et que son salaire ne correspond plus à son niveau.

Bismack Biyombo (Charlotte Hornets)

Salaire 2019-20 : 17 millions de dollars
Stats 2019-20 : 7,4 points (54,3% au tir, 60,3% aux lancers), 5,8 rebonds
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 4 ans et 72 millions

Ahh le fameux été 2016. Vous savez, cet été où le salary cap a explosé et où certains ont profité de l’occasion pour bien remplir leur compte en banque avec des contrats choquants. Bismack Biyombo faisait partie du lot avec son deal à 72 millions dont 68 garantis, et il est aujourd’hui solidement installé parmi les pivots surpayés de la NBA. Quelques grosses perfs lors de la saison 2015-16 avec Toronto – notamment en Playoffs – ont permis au bonhomme de décrocher un joli pactole mais il n’a jamais justifié son salaire annuel de 17 millions. On parle d’un pivot qui ne pèse pas bien lourd en attaque et qui est là surtout pour apporter une présence défensive et au rebond avec ses qualités athlétiques. En résumé, c’est un role player au temps de jeu limité qui vit depuis quatre ans sur une enflammade du Magic d’Orlando, l’équipe qui lui avait proposé ce gros contrat.

Ian Mahinmi (Washington Wizards)

Salaire 2019-20 : 15,4 millions de dollars
Stats 2019-20 : 7,4 points (49,5% au tir, 61,9% aux lancers), 5,7 rebonds, 1,2 contre
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 4 ans et 64 millions

Autre pivot qui a profité à fond de l’été 2016, notre Ian Mahinmi national, qui sortait de sa meilleure saison en carrière sous les couleurs d’Indiana. Spoiler, c’est toujours sa meilleure saison en carrière. Car depuis, chez les Wizards, Ian a surtout évolué dans un rôle de remplaçant et à l’infirmerie. Lors de la campagne 2019-20, il a raté les six premières semaines à cause d’un bobo au tendon d’Achille. Certes, son rôle a été plus important après son retour, lui qui a intégré le cinq des Sorciers en profitant notamment des blessures de Thomas Bryant. Il a ainsi sorti ses meilleurs chiffres depuis quatre ans, avec quelques perfs bien sympathiques comme son career-high face à Miami ou son festival lors du MLK Day. Mais globalement, on ne va pas se mentir, ça reste faiblard pour un pivot payé plus de 15 millions de dollars la saison.

Gorgui Dieng (Memphis Grizzlies)

Salaire 2019-20 : 16,2 millions de dollars
Stats 2019-20 : 7,4 points (46,1% au tir, 35,9% à 3-points, 73,5% aux lancers), 5,8 rebonds, 1,0 contre
Situation contractuelle : dans la troisième année d’un contrat de 4 ans et 62,8 millions

Transféré du Minnesota à Memphis au moment de la trade deadline, Gorgui Dieng est un pivot qui peut clairement apporter dans une équipe. Cette année, après avoir été peu utilisé en début de saison, il a notamment lâché de belles performances chez les Wolves quand il a remplacé dans le cinq un Karl-Anthony Towns blessé. Il a montré qu’il pouvait être une menace extérieure, il a sorti quelques gros double-doubles tout en ayant un vrai impact défensif, lui qui est réputé pour sa présence au rebond et au contre. Intelligent, expérimenté et précieux dans un vestiaire, Dieng est donc un role player de qualité et il peut aider les jeunes Grizzlies à progresser. Mais c’est ce qu’il est, un role player de 30 ans qui sort le plus souvent du banc pour jouer dans les 20 minutes par soir. Or, il possède un salaire de titu solide. Alors avec plus de 16 millions de dollars la saison, et encore 17,3 millions l’an prochain, Gorgui est incontestablement un pivot surpayé.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, et on vous laisse la compléter avec d’autres joueurs que vous considérez comme surpayés sur la saison 2019-20. Si vous voulez le tableau complet des salaires NBA pour les ailiers forts, c’est par ici. Sur ce, on n’a plus qu’à vous souhaiter un bon dimanche.

Source chiffres : Spotrac