Kamoulox de fin d’année : Washington donne la leçon au Heat, 25 points et record en carrière pour Ian Mahinmi !

Le 31 déc. 2019 à 05:14 par Bastien Fontanieu

Ian Mahinmi 31 décembre
Source image : NBA League Pass

C’était le thème de la soirée. Des victoires surprenantes, alors qu’il manque du monde sur la feuille de match. En déplacement à Washington ce lundi, le Heat avait la tête ailleurs et a pris une pilule de la part de Wizards libérés (123-105), dont un Ian Mahinmi en mode career high. Celle-là, fallait l’écrire sans trembler.

Gueule de bois avant un 31, ça existe ? Apparemment, oui. On le sait, en l’ayant tous vécu avec émotion ce weekend, Miami était sur deux victoires impressionnantes en back-to-back, d’abord contre Indiana puis face aux Sixers. Deux soirées pleines d’émotions, deux forts succès, un dimanche de repos était bien mérité mais il fallait ensuite prendre l’avion pour jouer à Washington. Facile sur le papier, n’est-ce pas ? Mauvais calcul, mauvais délire. Face à des Wizards orphelins de Bradley Beal, Thomas Bryant, Rui Hachimura, Davis Bertans, Gilbert Arenas et Wes Unseld, le Heat devait dominer. Au lieu de ça, c’est un groupe totalement libéré et emmené par des têtes imprévues qui s’est régalé devant son public, pour une des victoires les plus improbables de la saison. Comment dire, ou plutôt par où commencer. Les 71 points de Washington en première période peut-être ? Ou bien la montée en température de n’importe quel membre des Wizards dès qu’il touchait la balle ? En début de rencontre, c’est Ian Mahinmi qui mettait sa franchise sur ses épaules avec 14 points, sachant que son record en carrière était… de 19 points. Un aperçu de la soirée à venir, en une seule phrase, car après les bases posées par le compatriote c’est Jordan McRae (ou plutôt Michael Jordan apparemment) qui prenait le relais. Création, scoring, bons choix, le garçon profitait de la défense soporifique de Miami pour s’offrir la mi-temps de sa vie, et encore ce n’était pas lui qui étonnait le plus. Le héros de la soirée pour la capitale, et félicité ensuite dans le vestiaire en se prenant une douche de flotte, c’était Garrison Matthews. Hein ? Qui ça ? Ouais, Garrison Matthews, sniper reconnu dans le monde entier, qui planta 28 points dont la majeure partie avant la pause. Au concours du random, les Wizards étaient roi ce soir, et Miami n’arrivait pas à sortir de ce merdier.

L’avalanche va continuer, et chaque tentative de comeback va échouer pour les hommes d’Erik Spoelstra, aussi exténués que désintéressés par la rencontre. On continue dans la distribution des fleurs, avec Ish Smith dans le rôle de Kyrie Irving, se baladant avec joie dans la ligne extérieure adverse. Toujours 10 à 15 points d’écart, le Heat comprend qu’il n’y aura pas de retour possible, drapeau blanc de la part des visiteurs. Le public de Washington exulte, pour finir cette année 2019 avec la manière les soldats les plus inattendus de la région s’offrent une soirée au paradis. Record en carrière pour McRae, Garrison et donc Mahinmi, le pivot confirmant son bon état de santé avec son match le plus accompli offensivement de toute son aventure NBA : 25 points à 10/11 au tir dont 2/3 à trois-points (!!), Mahinmi s’est transformé en Karl-Anthony Towns le temps d’un soir et c’est tout ce qu’on pouvait lui souhaiter. De base, quand dès le début de match tu vois Ian prend un tir du parking en transition, tu sais que le niveau de confiance est maximal. Mais quand ça commence à faire filoche, c’est là que les sourires s’élargissent. Punissant le secteur intérieur du Heat qui était en RTT, le Français enchaînait les paniers aisés, avec ou sans la faute, avec ou sans airball aux lancers francs, et casait son deuxième trois-points de la soirée pile devant le banc de Miami, bien servi par Ish Smith. Ce qu’on retient de la soirée de Mahinmi ? C’est la joie sur le terrain, bien au-delà des stats. Certes, la ligne sera difficile à battre pour le reste de sa carrière, mais Ian avait le poing serré, Ian gueulait aux lancers, Ian souriait après un and-one et célébrait le succès des siens avec ses coéquipiers. Pour un copain qui a enchaîné les blessures et n’a jamais pu vraiment trouver de stabilité à D.C, le voir prendre du plaisir était un régal, ponctué par cette victoire inespérée. Tout ce que le docteur demandait, finalement.

Il y a des soirées comme ça où il n’y a rien à faire. Les Wizards ont joué avec passion, intensité, sans se prendre la tête et en donnant carte-blanche à leurs joueurs restants. Le Heat a joué en traînant des pieds, sans intérêt, et en ayant déjà la tête dans les festivités de mardi soir. Bonheur pour Washington et pour Ian Mahinmi, le temps d’une nuit : on prend tous les jours pour eux et pour lui.