Flashback sur la saison compliquée de Nicolas Batum : … voilà, c’était la saison compliquée de Nicolas Batum
Le 24 mars 2020 à 14:40 par Giovanni Marriette
Au sortir d’un Mondial lors duquel il aura été une nouvelle fois tancé par une partie de la fanbase française mais lors duquel il aura une nouvelle fois… actionné le mode Batman au meilleur des moments, Nicolas Batum avait un triple objectif à remplir cette saison avec Charlotte. Faire oublier aux haters son énorme contrat, accélérer le mouvement en attaque pour compenser les nombreux départs estivaux, jouer les vétérans modèles pour ses jeunes coéquipiers. 1/3 c’est déjà pas mal, enfin ça dépend pour qui.
30 septembre 2019. Nicolas Batum rentre à peine d’un Mondial chinois éreintant, terminé sur le podium et ça, c’est une performance sacrément notable. Batum est devenu Batman face à l’Australie notamment, et si son manque d’agressivité peut parfois énerver puissance 1000, attention les yeux quand le trentenaire se met en route… et c’est d’autant plus grisant. Pour cette saison 2019-20 ? Kemba Walker, Jeremy Lamb, Tony Parker et Frank Kaminsky sont partis, pas grand monde n’est arrivé et il apparait donc assez logique que Nico va devoir prendre ses responsabilités en attaque, depuis le temps qu’on attendait. Le bon moment pour remettre la machine en marche car la saison précédente le natif de Lisieux est passé pour la première fois depuis sa saison rookie… sous les dix points de moyenne, putain mais Nico t’es capable de tellement plus. Le bon moment on a dit, et l’intéressé est d’ailleurs assez d’accord avec ça, c’est du moins ce qu’il annonce en préambule de cette nouvelle saison :
Asked Nic Batum if he thinks he has to score more with Kemba gone. “Yes, for sure. I have to.” pic.twitter.com/eq98fTvT2f
— Rod Boone (@rodboone) September 30, 2019
Bah voilà, bonne nouvelle, on va retrouver un Nico saignant, le Nico de ses grandes années avec Portland, affublé cette fois-ci d’un intéressant rôle de mentor mais de mentor – également – par l’exemple. Sauf que, comme souvent, la malchance va s’inviter à la table des Batum. Dès le premier match de la saison, le majeur de Nico aurait peut-être voulu s’élever face aux premières critiques à propos d’un match discret, mais ce foutu majeur préfère se… tordre sur une lutte dans la raquette. Doigt fracturé, c’est parti pour un mois sur le téco, difficile de faire pire comme entame…
Par chance pour Charlotte, la jeunesse locale prend le relai et envoie quelques matchs somptueux pour faire du début de saison des Hornets l’une des belles stories de cet exercice 2019-20. Poke Devonte’ Graham, Miles Bridges ou P.J. Washington, who needs Nico Batum. Nico qui reviendra aux affaires fin novembre et qui lâchera d’ailleurs une bête de match en forme d’espoir face à Detroit, mais ce match sera finalement le seul de Nicolas cette saison… terminé avec plus de dix points au compteur. Un seul match au dessus des dix points, un peu léger pour un mec qui annonçait quelques semaines auparavant vouloir augmenter sa moyenne de points. Un doigt qui lâche, une rotation qui se met en branle en son absence, un mood un peu mollasson, un rôle de grand frère qui semble prendre le pas sur son job premier, et voilà comment on en arrive à une saison ponctuée par les pires moyennes de sa carrière. 3,6 points, 4,5 rebonds et 3 passes en 22 matchs seulement, un match à Paris tellement symbolique de sa problématique avec une centaine de tirs refusés même à l’échauffement, un match à Paris probablement difficile à digérer pour lui et qui sera d’ailleurs… son dernier de la saison, Nico sortant ensuite définitivement de la rotation de James Borrego. La suite ? Il fallait assumer et Nico l’a fait. Courageux mais symptomatique :
“Je m’excuse, car tous ces gens ont eu confiance en moi, et ça n’a pas marché. Mais qu’est-ce que je dois faire ? Car je suis toujours là.”
“Je n’ai pas répondu aux attentes lors des deux-trois dernières années. J’ai conscience de ça.”
“Je ne veux pas être un trou du c*l. Je ne veux pas être égoïste. Je ne veux pas être ce gars qui est du genre, ‘OK, on sort ce soir. Le coach craint. Pas besoin de faire les efforts. Tu peux shooter 25 fois par match, pas besoin d’écouter le coach’. Je ne vais pas faire ça. Je n’ai pas besoin de ça. Ils n’ont pas besoin de ça.”
Une saison cauchemar, et le mot est faible. A 31 ans seulement Nicolas Batum présente les stats d’un mec qui en aurait 40 et si ses conseils, sa sagesse et sa présence représentent forcément un atout pour ses jeunes coéquipiers, on ne peut aujourd’hui imaginer que le mec est fini pour le haut niveau. La saison prochaine Nico prendra très probablement son option et touchera 27 millions de dollars, raison de plus pour prendre conscience du rôle qu’il est censé avoir à Charlotte, chaque jour et surtout lors de chaque match. Est-ce qu’on y croit encore ? Oui. Est-ce qu’on est à deux doigts de ne plus y croire du tout ? Est-ce que ça fait chier ? Pour lui ? Pour nous ? A votre avis. Allez Nico, bordel, refais-nous du vrai… Nico.