La jeunesse des Hornets a pris le pouvoir : un règne très local hein, mais big up aux baby-frelons car le taf a été fait

Le 24 mars 2020 à 14:03 par Giovanni Marriette

Devonte' Graham
Source image : NBA League Pass

On l’a dit, répété et même re-répété, on s’attendait à une saison vraiment cata du côté de Charlotte. L’une des raisons de ce pessimisme en sortie d’été 2019 ? La relative faiblesse des plus jeunes joueurs du roster de James Borrego. On attendait Terry Rozier mais on l’attendait surtout pour le découper, on attendait en pointillé un… Dwayne Bacon étonnant la saison précédente, on ne connaissait pas trop P.J. Washington, on ne savait que penser de Miles Bridges et on commençait à s’impatienter avec Malik Monk. En bref ça ne sentait pas le Rising Stars à plein nez.

24 octobre 2019, Spectrum Center de Charlotte, 333 E Trade St, Charlotte, NC 28202, ça c’est pour ceux qui auraient prévu un road trip en fin de confinement. Les Hornets débutent leur saison face aux Bulls, on a connu pire comme entrée en matière, mais ce qui nous intéresse ici c’est que ces Hornets vont finalement avoir besoin… d’à peine une mi-temps pour nous mettre la puce à l’oreille. Les dernières nouvelles en provenance de Caroline ? P.J. Washington est un foutu sniper (27 points à 7/11 du parking dont… 4/4 au premier quart), Terry Rozier aura besoin d’un peu de temps mais Dwayne Bacon et l’étonnant Devonte’ Graham semblent investis d’une belle responsabilité offensive. Pour la défense d’ailleurs on repassera, mais en attaque ça snipe de partout, typique d’un début de saison. Une première win, derrière ça rentre dans le rang avec trois défaites à l’Ouest, puis viendra ensuite le premier déclic de la saison. Trois victoires de suite et l’avènement d’un meneur complètement cinglé : Devonte’ Graham. Réduit à la portion congrue la saison passée pour son exercice rookie et parti pour n’être que la trois ou quatrième option de Borrego sur le backcourt, le meneur de poche a une apostrophe en trop mais ne manque pas d’ambition. 35 points et un game winner face aux Pacers début novembre et une porte défoncée, la porte qui mène à la salle des grandes saisons de basket. Graham pousse Bacon au fond de la boucherie du banc et intègre rapidement le cinq, prend très vite quasiment… une douzaine de tirs du parking par match, tourne à presque 19 points de moyenne en novembre et décembre, poussera même jusqu’à 40 face aux Nets et entre clairement dans la course au trophée de MIP. Ça vous va comme saison réussie ?

Mais le meilleur dans tout ça ? C’est que Little Devonte’ emmène tout le monde dans son sillage. P.J. Washington joue déjà comme un vétéran, Miles Bridges connait quelques poussées de températures et s’il est encore trop inconstant… il prouve en tout cas qu’il n’est pas seulement une bête athlétique. Malik Monk ? Same, un peu sur courant alternatif mais ça ne l’empêche pas d’envoyer du game winner face aux Pistons, deux jours avant un game winner de son pote Devonte’ face aux Knicks, quelques jours à peine après un vrai thriller perdu face à Memphis. On vous le dit, chaque sortie ou presque de ces drôles de moustiques se traduit par une soirée folle, quelle qu’en soit l’issue. On s’amuse même à apercevoir de temps à autre deux jumeaux sur le terrain, les frères Caleb et Cody Martin rendant fière la mamma en s’incrustant ensemble dans un roster NBA. Tous les feux sont donc au vert à Charlotte, les victoires ne s’accumulent pas forcément mais chaque match des turquoises nous offre un nouveau héros et ça, on ne l’avait franchement pas vu venir. D’un  côté les vétérans qui font presque tous le taf et de l’autre donc, cet assemblage de jeunes joueurs sur qui l’on aurait pas misé un dollar en début de saison. Terry Rozier ? Il finira par prendre la mesure de son nouveau rôle, à son rythme. Devonte’ Graham ? Clairement le rayon de soleil de la saison, même s’il connaitra un léger creux à partir de janvier. Miles Bridges ? Stats doublées ou presque, vrai rôle de 3 and D… qui sait aussi attaquer. P.J. Washington ? Quatrième plus gros temps de jeu de l’équipe, le genre de petit intérieur qui s’écarte… parfait dans la NBA de 2020. Malik Monk ? A montré par intermittence qu’il était peut-être encore… le plus gros potentiel de ce roster. Et si l’on rajoute à ce petit monde le rookie Jalen McDaniels, vrai freak mais pas encore tout à fait dégrossi ? Disons que c’est pas l’INSEP, mais qu’il y a quand même de belles choses à espérer pour les saisons à venir.

Ce devait être nul et ce fut à deux doigts d’être carrément sexy. A Charlotte cette saison les Frelons les plus vigoureux étaient bien les plus jeunes, pendant que les reines des abeilles pionçaient tranquillement sur leurs contrats à plus de dix millions de pots de miel par saison. Graham, Rozier, Washington, Bridges, Monk, Bacon, Martin bis, McDaniels… on ne sait pas trop où ça va tout ça, mais en tout cas, cette saison, c’était fun.