Flashback du jour : le festival Kevin Porter Jr. contre Miami, un énorme comeback guidé par l’autre rookie des Cavs
Le 18 mars 2020 à 15:48 par Nicolas Meichel
Dans la saison bien bordélique de leur équipe, les fans des Cavaliers n’ont pas eu beaucoup d’occasions pour s’enflammer. Mais le 24 février dernier, lors de la réception du Heat, ils ont eu droit à un scénario épique avec un jeunot dans le rôle de héros. Non, on ne parle pas de Collin Sexton ni de Darius Garland, mais de Kevin Porter Jr., l’autre rookie des Cavs.
Si vous cherchez des signes positifs dans la saison 2019-20 des Cavaliers, regardez du côté de Kevin Porter Jr., le produit d’USC sélectionné en 30è position de la dernière Draft. Évoluant en sortie de banc derrière les deux titulaires Darius Garland et Collin Sexton sur le backcourt, l’arrière à la patte gauche s’est montré de plus en plus à l’aise au fur et à mesure de la saison, profitant de responsabilités plus élevées avec notamment le transfert du sixième homme Jordan Clarkson vers Utah fin décembre. Porter Jr. s’était déjà bien illustré durant les deux semaines qui ont précédé la trêve du All-Star Weekend avec plusieurs performances solides au scoring (plus de 16 points de moyenne entre le 28 janvier et le All-Star Break, à quasiment 52% au tir dont un très joli 16/32 du parking), mais c’est le 24 février qu’il a véritablement explosé au grand jour, sortant sa meilleure performance en carrière. Dans le rôle de victime ? Le Heat. Autrement dit, ce n’était pas n’importe qui en face, même si Jimmy Butler était indispo pour cette rencontre. On parle d’une franchise évoluant dans le Top 4 de l’Est, qui a certes connu quelques galères en déplacement cette saison, mais qui fait aujourd’hui partie des équipes très sérieuses de sa conférence. Pas le même monde que Cleveland donc, et la différence entre les deux équipes était flagrante ce soir-là… pendant trois quart-temps.
Menés 99-80 à l’entame de l’ultime période, les Cavaliers réalisent en effet un comeback sensationnel devant leur public, avec un Kevin Porter Jr. qui va enfiler le costume de héros. Le jeunot formé chez les Trojans – plutôt inspiré depuis le début du match – est celui qui va faire mal à une équipe de Miami bien sonnée par la tournure des événements. Dans un premier temps, c’est surtout le duo Tristan Thompson – Larry Nance Jr. qui permet à Cleveland de recoller en portant les Cavs vers un 15-3 en l’espace de quatre minutes. Mais c’est précisément à partir de ce moment-là que KPJ prend feu, montrant notamment une belle relation avec Darius Garland. Une première pénétration après une feinte de tir, un petit shoot mi-distance, et puis deux énormes banderilles from downtown pour égaliser puis donner l’avantage à ses copains, et ce pour la toute première fois du match. Bang, Bang, la Q s’enflamme – le nom a changé mais ça reste la Q pour nous – et le rookie est sur un petit nuage. Parfois comparé à son modèle James Harden, il imite parfaitement le Barbu dans ce quatrième quart-temps, à tel point que c’est lui qui reçoit la gonfle pour la possession décisive à 111-111 dans les dernières secondes. Malheureusement pour le petiot, il rate le game winner après avoir manqué un lancer franc quelques instants auparavant, mais ce n’est que partie remise. Car en prolongation, malgré la fatigue, c’est KPJ qui donne un avantage définitif aux Cavaliers sur un dunk face à Bam Adebayo avec une minute et 20 secondes à jouer.
“C’est une grosse performance. Ça montre sa progression. Plus tôt dans la saison, on ne savait même pas s’il allait jouer dans les fins de match. Maintenant, il termine une rencontre face à la deuxième meilleure équipe de l’Est, en se montrant décisif avec 30 points au compteur dans un comeback. Je suis vraiment très fier de lui, et je sais que l’ensemble de l’équipe est très fière de lui.”
– Larry Nance Jr. sur Kevin Porter Jr. après la victoire des Cavs.
41 minutes de jeu, 30 points, 8 rebonds, 3 passes, 3 interceptions, 9/18 au tir dont 4/7 de loin et 8/10 aux lancers francs. Voici la ligne de stats de Kevin Porter Jr. face au Heat ce soir-là. Clairement la meilleure prestation de sa campagne rookie, prestation qui est d’ailleurs tombée après deux perfs à oublier lors des deux premiers matchs du nouveau coach J.B. Bickerstaff, l’une face à Washington avec une expulsion (par ailleurs, il avait également été suspendu un match début novembre pour un bump avec un arbitre) puis une autre contre Miami justement. Comme 99% des rookies, KPJ a montré de l’irrégularité et du déchet pour sa première année en NBA, et il n’a pas non plus été aidé par quelques bobos qui lui ont fait rater une bonne quinzaine de matchs au total. Mais le talent est indéniable et cette perf contre Miami montre clairement le potentiel du bonhomme. Athlétique, plutôt polyvalent et capable de contribuer dans sa propre moitié de terrain, Porter Jr. est l’une des pièces principales de la reconstruction de Cleveland. Si ce gamin de 19 piges a été sélectionné seulement en toute fin de premier tour, c’est surtout à cause d’une réputation pas tip top niveau comportement, car sinon il a du basket plein les mains et il l’a prouvé à plusieurs reprises.
Avec la présence de Collin Sexton, Darius Garland et Kevin Porter Jr. à l’arrière, les Cavaliers possèdent un trio de jeunots intéressant, reste à voir quelle est vraiment la meilleure combinaison possible selon les talents de chacun. KPJ a en tout cas plutôt fait bonne impression jusqu’ici, notamment ces dernières semaines, et J.B. Bickerstaff lui avait donné des responsabilités supplémentaires pour la fin de saison afin qu’il progresse dans un rôle de facilitateur. Malheureusement, y’a des chances que la campagne rookie de Porter Jr. soit d’ores et déjà terminée.