Officiel : J.B. Bickerstaff prolongé 4 ans chez les Cavs, à la recherche d’une punchline dans ce titre mais pas besoin en fait

Le 10 mars 2020 à 22:50 par Bastien Fontanieu

jb bickerstaff
Source image : NBA League Pass

Stratège principal des Cavs depuis une dizaine de matchs, J.B. Bickerstaff a été récompensé de ses efforts et de ses premiers pas prometteurs en étant prolongé 4 ans dans l’Ohio. Que l’on aime ou pas cette décision, une chose est sûre : il y aura un poil de stabilité niveau coaching à Cleveland dans les mois à venir.

Il fallait bien qu’on en lâche une pour Jaybee dans le titre de ce papier, antécédents oblige. Aperçu précédemment à Houston puis Memphis, le natif de Denver n’avait pas brillé par son expérience et son imagination tactique. Avec James Harden et les Rockets, ambiance traîne-savates et gros soupirs. Avec Tyreke Evans et les Grizzlies, ambiance transition et grosses siestes. Sauf qu’avec les Cavs et Kevin Love, la donne a changé. Ou, du moins, les premiers coups d’oeil laissent penser qu’il y a du neuf dans le playbook de l’entraîneur, qu’il y a une nouvelle voix qui porte davantage, et qu’elle mérite d’être écoutée sur la durée dans l’Ohio. Il y a quelques semaines, c’est un petit séisme qui se présentait dans la région avec l’éviction de John Beilein après trois petits mois de test. Prêt pour le remplacer ? J.B., qui savait à quel point la tâche allait être compliquée. Est-ce qu’il allait avoir droit à la spéciale, c’est-à-dire un poste d’intérimaire un peu crade façon Larry Drew avant de laisser place à un nouveau coach à l’été, ou bien est-ce qu’il allait suffisamment convaincre Koby Altman et le management de Cleveland pour faire de son CDD un CDI. La réponse, on l’a obtenue ce mardi via Kelsey Russo de The Athletic puis Adrian Wojnarowski d’ESPN : c’est une prolongation de 4 ans qui a été offerte à Bickerstaff pour continuer son travail et la reconstruction active des Cavs. De quoi assurer sa présence jusqu’en 2024 ? Non, on sait que la NBA est un business qui va très vite, et un entraîneur peut se faire jeter comme un malpropre en un rien de temps. Cependant, la question la plus importante n’est pas là. Elle est dans le message envoyé par Altman et ses associés, que ce soit en appui sur ce dernier mois de compétition et en perspective des mois à venir : un peu de stabilité, ça fait pas de mal.

Surtout que, pour parler un peu basket, les débuts de Bickerstaff ne sont pas aussi dégueulasses qu’imaginés. Les Cavs sont à l’équilibre (5 victoires – 5 défaites) en ayant notamment tapé les Sixers, le Heat, les Cavs et les Spurs sur cette durée. Et, au-delà de l’aspect collectif, les jeunes en qui le management a confiance sont responsabilisés et offrent des perspectives excitantes pour la suite. Collin Sexton, c’est 25 points et 4 passes de moyenne avec une bien meilleure compréhension du jeu depuis le All-Star Break. Kevin Porter Jr, c’est quatre matchs à plus de 30 minutes de jeu sur ce laps de temps, alors que cela ne lui était arrivé que trois fois depuis le début de saison. S’il ne fait clairement pas partie du futur des Cavs, Matthew Dellavedova fait plaisir ces derniers temps, Andre Drummond trouve ses repères et c’est donc un groupe qui respire à nouveau après avoir vécu en apnée depuis longtemps. Ces éléments sont ceux, entre autres, qui ont poussé Altman à offrir une prolongation à Bickerstaff. Il faut aussi rappeler qu’en cas de nouveau changement de coach, on aurait quasiment tapé un record all-time en l’espace de deux ans. Sexton, pour ne citer que lui, est en NBA depuis deux ans et a déjà eu Tyronn Lue, Larry Drew, John Beilein et donc J.B. Bickerstaff en tant qu’entraîneurs. Hors de question de traîner les jeunes dans un nouveau manège du coaching, sans la moindre fondation, sans continuité ni stabilité. Il faut au moins un pilier autour duquel se réunir, et J.B. a l’air de rendre ses jeunes confiants. Est-ce que ce sera assez pour rassurer les sceptiques et offrir un rebuild en or ? Peut-être pas. Mais est-ce que les fans de Cleveland vivent dans une tempête en continu depuis le départ d’un certain numéro 23 ? Oui. Une petite accalmie ne fait pas de mal, surtout si celle en question apporte sourire et excitation aux joueurs comme aux fans. En attendant confirmation la saison prochaine, on souffle un bon coup dans l’Ohio, peut-être pour la première fois depuis un an et demi.

Il reste encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de boulot chez les Cavs pour retrouver le chemin du respect en NBA et dans la Conférence Est. Sur ses débuts, Bickerstaff montre qu’il peut les aider en ce sens. Reste plus qu’à retrousser les manches et se remettre au taf, en espérant que l’image de Cleveland et celle de J.B. change dans ce long processus.

Source : The Athletic – ESPN


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