Le Heat continue sur sa lancée face aux Blazers : pas de Jimmy Butler ? Pas de hic, Goran Dragic gère la boutic
Le 06 janv. 2020 à 05:52 par Giovanni Marriette
On attendait surtout ce Heat-Blazers pour assister au choc entre Hassan Whiteside et Miami, Hassan Whiteside et Bam Adebayo, Hassan Whiteside et Erik Poelstra, Hassan Whiteside et Pat Riley, Hassan Whiteside et la littérature, Hassan Whiteside et l’altruisme. Ce choc on l’aura eu, très clairement, mais c’est surtout un homme une fois de plus venu du banc du Heat qui restera le héros de la nuit. Quelle équipe, mais quelle équipe…
Le danger vient de partout. Vérité tellement flippante qu’elle pourrait être le slogan de la franchise floridienne. Portée en tout début de saison par un fantastique Kendrick Nunn, puis par un Jimmy Butler rapidement mué en patron de l’équipe, portée également par un Bam Adebayo incroyable, parfois par le rookie Tyler Herro ou même le bien-nommé Duncan Robinson ou l’étonnant Derrick Jones Jr., la jeune équipe d’Erik Spoelstra étonne, détonne et… cartonne. 26-10 à l’Est ce matin, grâce notamment à un 17-1 bien viril à la maison, et voilà comment on se retrouve deuxième de sa conférence alors même que l’on ne faisait pas partie du Top 4 selon les bookmakers. Propre hein ? Cette nuit le Heat recevait donc Portland pour poursuivre sa belle série mais le faisait sans Jimmy Butler, laissé au repos à cause de douleurs au dos. L’occasion pour Derrick Jones Jr. par exemple de prouver une fois de plus qu’il est bien plus que l’un des plus merveilleux dunkeurs actuels du circuit (un top défenseur par exemple), mais l’occasion surtout pour certains de montrer que le statut de patron ne leur fait pas peur.
En première ligne de ce besoin de leadership, aussi, pour l’équipe de Spo ? Goran Dragic bien sûr, plus que jamais première lame offensive du Heat en sortie de banc, et qui a déjà – évidemment – montré qu’il était capable d’être le patron tout court de cette équipe. Et cette nuit… le meneur champion d’Europe en 2017 se sera rappelé au bon souvenir des ses belles années (All-Star en 2018 le pépère). Un nouveau gros match de Bam Adebayo face à son ancien coéquipier; Whiteside réussissant également un match très solide ? Un énorme match de Damian Lillard qui compensait pour sa part l’absence de C.J. McCollum ? Un James Johnson utile en sortie de banc ? Un Anfernee Simons qui continue à jouer en bombant le torse ? Oui, oui, oui et oui, mais le patron cette nuit c’était bien Goran Dragic.
29 points à 11/17 au tir dont 7/10 from Ljubljana, 3 rebonds et 13 passes en 30 minutes
Un vrai match de… franchise player. Car voilà ce que le Heat peut se targuer d’avoir en magasin cette saison : un franchise player sur son banc, capable de se transformer selon les besoins en joker de luxe, en lieutenant ou en leader comme cette nuit. Impeccable à la passe, notamment dans sa relation avec ce diable de Bam Adebayo, le Dragon s’est également amusé du parking puisqu’il a commencé par punir un Damian Lillard trop permissif, il a terminé son festival en enquillant quatre triples au dernier quart, période au cours de laquelle il marquera 15 de ses 29 points dont quelques buckets bienvenus quand Portland menaçait de passer sous les dix points. Et très franchement, quand Goran entre dans une zone où il commence à abuser – et rentrer – des step-backs à trois, mieux vaut plier la tente et rentrer plus tôt que prévu.
Car c’est bien du Dragic 2014-18 auquel on aura eu droit cette nuit. Celui capable de driver une grosse franchise, ce joueur tout en sang-froid et en QI basket, sorte d’exact contraire de Rajon Rondo cette année. Comme toujours on termine avec de la critique complètement gratuite, parce qu’on adore ça.