All-NBA First Team de la décennie : avec un peu de logique, vous aviez donc ces cinq-là dans l’ordre

Le 28 déc. 2019 à 11:08 par Giovanni Marriette

all-nba first team 28 décembre
Source image : montage TrashTalk via YouTube

Notre série du mois de décembre touche à sa fin, et on s’attaque donc aujourd’hui, fort logiquement, à ce qu’il s’est fait de mieux en NBA depuis dix ans. Who needs un pivot comme dirait Nelson Monfort, les cinq hommes dont on parle aujourd’hui ont tellement dominé leur sport ces dernières années que leur place dans ce cinq est pour nous gravée dans le marbre. Y’a de la bague, beaucoup, des trophées de MVP, des records à la pelle, des nuits magiques à faire rougir Catherine Lara, et y’a même peut-être un GOAT qui se cache dans le hein quoi comment ça mais vous n’avez pas honte. Allez, assez palabré, laissez rentrer les artistes.

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On y est. Après avoir balayé depuis dix jours tout ou presque de ce qui s’était fait de mieux sur ces dix dernières années, on s’attaque désormais au “presque”. Ces cinq hommes qui ont regardé tout le monde de haut depuis dix ans, rassemblant par exemple dix bagues, sept trophées de MVP et sept de MVP des Finales. Certains de ses gars ont carrément révolutionné leur sport, d’autres ont assumé leur statut de joueur légendaire parmi les joueurs légendaires, et une bonne partie n’a d’ailleurs pas fini de nous faire transpirer. Des tueurs, des génies, des fous, des insolents, des demi-dieux dans certaines villes américaines ou canadiennes, mais aussi des mecs qui ont et qui créent la controverse, car le statut de superstar n’est jamais une partie de plaisir. Allez, ode à nos héros des 2010, merci pour tout messieurs…

Stephen Curry – James Harden – Kawhi Leonard – Kevin Durant – LeBron James

Stephen Curry

Le responsable de ce que la NBA d’aujourd’hui est devenue. Un début de carrière piano piano dû à une cheville récalcitrante, mais à partir de 2013 la bête se réveille. La ligne à 3-points devient plus facilement domptable que celle des lancers, et avec lui les Warriors commencent à faire trembler pas mal de monde. 2015 sera l’année 0 de son succès avec une première bague et un premier trophée de MVP, mais 2016 sera peut-être l’année la plus folle, individuellement parlant, d’un joueur NBA depuis… mais depuis quand en fait ? Passons sur le fait que les Warriors tapent cette année-là le record all-time de victoires en saison régulière avec 73, parlons surtout de l’homme. 400 paniers du parking inscrits, des matchs légendaires (Thunder en février, dans nos veines à vie), et au bout du compte un festival surhumain ponctué par un trophée de MVP offert… à l’unanimité, et cela pour la première fois de l’histoire. Steph s’est assis sur la NBA et il lui a pissé dessus avec le sourire, et si les Dubs mourront au final dans un Game 7 là-aussi légendaire, c’est bien le meneur des Dubs qui peut alors se targuer d’être le meilleur joueur de la Ligue, dans un style que tout le monde imite mais à un niveau que personne n’atteint. L’arrivée de Kevin Durant quelques semaines après la désillusion de GS ne fera qu’accentuer la domination de la franchise californienne et offrira à Cucu deux bagues de plus, toujours sans trophée de MVP des Finales d’ailleurs et c’est peut-être ce qu’il manquera au final sur le CV, et si en 2019 c’est cette fois-ci Kawhi .Leonard qui mettra à terre une superteam blessée, Steph Curry est l’évident starter de ce cinq de la décennie. Révolutionnaire, insolent, parfait, énervant, trop adroit, trop fou. Stephen Curry et les années 2010 c’est tout simplement all-time de chez all-time, ceux qui s’en souviennent en tremblent encore.

James Harden

Quel cinglé celui-là aussi… MVP en 2018 et clairement dans la course la saison d’avant et celle d’après, le combo des Rockets a amené la NBA dans une autre dimension depuis son arrivée à Houston à l’été 2012 et plus globalement depuis trois ans. Une phrase pour résumer James Harden ? “Quand le mec fait un match à 30 points et 10 passes on dit que c’est un match banal”. Effarant. Les 53/16/17 laissent ainsi place aux 60/10/10 et autres 58/12/14 chaque soir ou presque, à tel point qu’aujourd’hui le barbu a tout simplement sa place à la table des Jordan, Durant, Wilt and co., cette table que l’on appellera celle des meilleurs attaquants de l’histoire. Alors évidemment, l’homme a ses défauts et donc ses détracteurs. S’effaçant un peu trop souvent quand la pression monte, trop souvent piètre défenseur et tête d’affiche d’un jeu sans surprise fait d’isolations à outrance… mais un coach doit-il empêcher un mec d’en planter quarante par match sous prétexte que c’est “moche” ? Évidemment que non. Personne ou presque depuis trois ans n’a trouvé la solution pour arrêter James Harden et aujourd’hui seule une bague manque à Ramesse pour s’assoir définitivement parmi les meilleurs joueurs de l’histoire TOUT COURT. Les adjectifs manquent, chaque matin, pour décrire les performances historiques du garçon, et celui qui possède déjà un trophée de MIP, un de MIP, deux places de second meilleur marquer de la Ligue et bientôt trois premières places n’en a clairement pas fini dans sa course contre les chiffres. La barre des 70, celle des 80 et même plus encore, rien ne semble impossible pour James Harden, et sa place dans cette All-NBA First Team ne souffre d’aucune contestation.

Kawhi Leonard

Le tueur silencieux. Le mec de la bande qui symbolise peut-être le plus le mot “victoire”. Arrivé sur la pointe des pieds aux Spurs via un trade contre George Hill, Kawhi Leonard est devenu tranquillement la tête d’affiche d’une franchise texane en pleine mue. MVP des Finales en 2014 après s’être découvert au monde et ce au milieu d’un immense parterre de stars, The Klaw a ensuite conditionné la santé de sa franchise durant trois ans. Double-DPOY histoire de symboliser à la perfection le terme de two-way player, Kawhi participait à faire des Spurs l’une des cinq meilleures franchises de NBA… quand il jouait. La fin de l’histoire fut agitée, précipitée par sa blessure lors des Playoffs 2017. Kawhi avait alors montré qu’il semblait capable de terrasser les Warriors à lui tout seul mais Zaza Pachulia en décida autrement et ce fut alors le début de la fin entre San Antonio et son franchise player. Une année entière à s’insulter sur Whats App et une porte de sortie fut alors trouvée, direction le grand Nord et Toronto, franchise avec laquelle l’ailier aux mains qui chaussent du 57 ira chercher… une deuxième bague et un deuxième trophée de MVP des Finales après avoir notamment planté l’un des plus gros tirs de l’histoire en demi-finale de conférence sur les Sixers. Intraitable en attaque, intraitable en défense, maitrisant sa communication au millimètre près, Kawhi ne s’est finalement jamais caché que son seul objectif était de gagner, et tant pis pour les belles stories. Le constat aujourd’hui est simple : Kawhi gagne quand il joue, où que ce soit et avec n’importe qui. La définition même du winner, qui vient, qui gagne et qui repart, et le pire dans tout ça… c’est que c’est probablement loin d’être fini.

Kevin Durant

On parlait juste au dessus d’un tueur silencieux, disons que Kevin Durant se place dans la catégorie juste à côté : celle des tueurs mi-silencieux mi- gueule ouverte. Une seule chose est sûre, quand KD joue KD domine, et parfois outrageusement. Scoreur exceptionnel, espèce d’alien de plus de 2m10 qui court comme un lapin et qui défend aussi bien qu’il attaque, Durant est le prototype du joueur parfait. MVP en 2014 avec le Thunder, quatre fois meilleur marqueur de la Ligue, double-champion NBA en 2017 et 2018 et deux fois d’ailleurs MVP des Finales, voilà pour la partie visible de l’iceberg. La partie immergée est quant à elle sujet à dissensions, avec des décisions jugées un peu honteuses (rejoindre l’ennemi, bruh), une communication catastrophique (burner account, zbrah) et une réputation forcément entachée sur et en dehors des terrains. En résumé ? Kevin Durant aura réussi durant cette décennie à être à la fois l’un des trois meilleurs joueurs de la Ligue minimum, chaque année, tout en étant l’ennemi public numéro 1 par delà les continents. Un personnage ambigu ce Kevin, parfois une impression de mal-être mais une chose est sûre, sur le parquet le type est un monstre et l’un des poignets les plus réglés de tous les temps. KD c’est du Reggie Miller, du Ray Allen et du Steph Curry mais dans un corps de pivot, un homme capable de planter 50 points quand il veut et où il veut et la NBA aura d’ailleurs passé les trois dernières années de sa vie à vivre en fonction des états d’âmes et de forme de l’ailier durantulaire. Si les Warriors sont champions en 2017 et 2018 ? merci KD. Si les Raptors sont champions en 2019 ? Merci KD, émoji triste. Rendez-vous en 2021 pour voir les Nets en Finale NBA ? On met pas notre main à couper hein, mais ça respecterait une certaine logique.

LeBron James

On termine avec, forcément, celui que l’on ne peut juste pas éviter quand on parle de NBA. Demandez à votre daronne hein, demandez-lui de vous citer trois joueurs de NBA, vous verrez qu’elle répondra très probablement Michael Jordan, Chakil Ounil et LeBron Tchemss. LeBron EST la NBA depuis 2003 et sa décennie 2010 fut tout simplement phénoménale. Trois trophées des MVP, trois bagues, huit finales sur dix sur le terrain, difficile de faire meilleur acte de présence. Le début des 2010’s correspondait avec un départ douloureux de son Ohio… et s’en suivront quatre finales de suite avec le Heat dont deux victorieuses face au Thunder et aux Spurs, puis un retour en grande pompe à Cleveland avec une bague historique en 2016 qui fera oublier à la ville toutes les saloperies passées. C’est d’ailleurs ce soir-là que LeBron est définitivement rentré dans la légende du game, en offrant à Cleveland le premier titre de son histoire au terme d’une finale dantesque face à la Dream Team des Warriors. Le reste du bilan face aux Dubs est compliqué mais impossible de ne pas s’incliner devant la grandeur et la boulimie de LeBron sur les dix dernières années, malgré une dernière saison compliquée avec les Lakers mais que voulez-vous : reculer pour mieux sauter semble être la solution trouvée par le Chosen One pour retrouver son trône. Officiellement dans la course pour être considéré comme le meilleur joueur… de tous les temps, LeBron reste à 35 ans l’un des meilleurs postes 1, 2, 3, 4 et 5 au monde, grâce à un corps à rendre jaloux The Rock, une vision de jeu à rendre fou Magic Johnson et une éthique de vie à faire passer une Youtubeuse minceur pour une menteuse. LeBron James c’est le basket, LeBron James a beaucoup perdu mais restera à jamais l’un de ceux qui a le plus gagné. L’un des meilleurs de tous les temps, alors comment ne pourrait-il pas être l’un des meilleurs de la décennie.

Un cinq majeur monstrueux et clairement historique. L’ère des cyborgs, des agresseurs de chiffres, des maîtres de l’opulence, et cinq hommes qui prendront place très vite dans des classement non-pas décennaux mais carrément all-time. Car la NBA est en pleine révolution, et ces cinq-là sont clairement les têtes d’affiche du soulèvement.