All-NBA What-if Team de la décennie : la bise à tous ces mecs qui auraient pu / dû changer l’histoire de la Ligue depuis dix ans

Le 27 déc. 2019 à 12:09 par Giovanni Marriette

all-nba what-if team
Source image : montage TrashTalk via YouTube

Qui dit fin de décennie dit souvenirs, mais qui dit fin de décennie dit également… actes manqués. Actes manqués de la part de joueurs ou d’équipes qui auraient pu ou dû marquer l’histoire de la NBA mais dont le destin fût attrapé en plein vol par une blessure ou un choix qui s’avèrera cruel quelques années plus tard. Place aujourd’hui à des anti-héros, dont certains le furent d’ailleurs mais de manière beaucoup trop éphémère, avec cinq focus sur cinq situations qui auraient pu bouger la ligne. Aujourd’hui l’imagination est de sortie, alors repeat after me… “et si” ?

“Et si”… le Thunder avait décidé de mettre toutes ses billes dans le même panier en 2012 ? Si Sam Presti avait plutôt décidé de faire confiance à James Harden plutôt qu’à Russell Westbrook ? Et ces deux-là d’ailleurs, auraient-ils pu réussir à vivre convenablement, ensemble, aux côtés de Kevin Durant ? Le simple fait de se poser la question fait frémir, on parle quand même de trois MVP dans la même équipe, à quelques mois près… “Et si”… les hanches de Isaiah Thomas l’avaient laissé tranquille ? Parlerait-on aujourd’hui d’un futur Hall of Famer ? Les Celtics n’auraient-ils pas une ou deux finales NBA en plus ? On parle quand même d’un mec qui envoie des matchs à 53 points en demi-finale de Conf avant de se transformer en Ish Smith du pauvre à peine six mois plus tard… Deux cas parmi tant d’autres, deux pans qui auraient pu faire de la NBA une histoire bien différente. Parmi toutes ces situations ? Cinq joueurs sortent vainqueurs de la boîte à What If, cinq destins fortement liés à celui de la NBA, de son palmarès, de son histoire. Allez, repeat after me, again… “et si” ?

Derrick Rose – Kobe Bryant – Jabari Parker – Amar’e Stoudemire – DeMarcus Cousins

Derrick Rose

Au moment d’imaginer ce bout de papier, le nom de Derrick Rose s’est évidemment imposé de lui-même. Disons que l’on aurait presque pu appeler ce cinq “All-NBA Derrick Rose team”. Parce que quand t’es le plus jeune MVP de l’histoire et que ta carrière explose à peine un an plus tard, on peut raisonnablement dire que t’es le genre de mec à ne pas avoir de bol. Derrick Rose était le futur, la hype, le swag, la rapidité, la puissance, l’agressivité, et quelques saisons plus tard le pauvre homme est devenu has been, un running gag, synonyme de regrets et de pleurs. Delta horrible entre ce que la petite mobylette aurait du devenir et ce qu’il est réellement devenu, car même si les deux dernières saisons sont un magnifique pied de nez au destin, c’est bel et bien d’un joueur absolument all-time que l’on devrait parler aujourd’hui et pas d’un éternel regret lié à un triste soir d’avril 2012. Avec D-Rose les Bulls étaient armés pour aller succéder à la Jordan Team au palmarès du Larry O’Brien Trophy, sans lui Tom Thibodeau et ses guerriers ont tenu le choc quelques mois durant mais ont laissé place depuis à une équipe composée principalement de peintres et clowns. Derrick Rose ce n’est pas un What-if de la décennie c’est un What-if all-time, Derrick Rose ce n’est pas un What-if c’est… LE What-if.

Kobe Bryant

Hein ? Kobe Bryant ? Un What-if ? Et pourquoi pas citer Kevin Love dans la All-NBA Second Team de la décennie pendant qu’on y est. Ou Pat Beverley dans le cinq majeur des Rockets de la décennie tiens. la drogue est bonne comme dirait l’autre. Sauf que… respiration, les dix dernières saisons auraient pu déboucher sur tout autre chose concernant le Mamba. La question principale de ce paragraphe ? Si Kobe Bryant ne s’était pas brisé le tendon d’Achille en avril 2013, et si Kobe ne s’était pas non plus éclaté l’épaule à peine revenu en 2015, serait-il aujourd’hui… le meilleur scoreur de toute l’histoire de la NBA ? Parce que 1) soyons clair, la présence ou non du Mamba n’aurait changé en rien ou presque le niveau des ces bien pâles Lakers et 2) la course à cette légendaire première place de Jabbar aurait très logiquement pris le pas sur le reste si Kobe était resté sur ses deux jambes tout au long de la décennie. D’un pur point de vue chiffré ? Partons sur 110 matchs (à peu près le nombre de matchs loupés par le gars en deux ans), à 23 points de moyenne, sans être trop gourmand car le mec s’est quand même bousillé l’épaule à force d’envoyer des bananes. Résultat ? 36 200 et des brouettes. A partir de là ? Il aurait donc fallu à Kobe moins de… cent matchs, donc deux petites saisons à vingt points de moyenne pour aller chercher ce si précieux trône. Et si vous pensez qu’il ne l’aurait pas fait, c’est que vous connaissez bien mal la bête. Et ça, ça c’est un sacré What-if.

Jabari Parker

On baisse cette fois-ci d’un cran en terme de fame, faut dire qu’on a déjà bien assez transpiré avec les deux premiers paragraphes. mais accrochez-vous quand même car Jabari Parker est ni plus ni moins le genre de mec que l’on aurait pu évoquer aujourd’hui dans la course au trophée de… MVP. Si si. Numéro deux de Draft en 2014 derrière la légende Andrew Wiggins, Jabari débarque alors à Milwaukee avec l’étiquette d’une potentielle Next Best Thing. Pas vraiment un shooteur mais un potentiel athlétique exceptionnel, pas vraiment poste 3, pas vraiment poste 4 mais on verra, y’a le temps comme dirait l’autre. Les débuts sont assez timides mais les promesses sont là, jusqu’à ce funeste jour de décembre 2014. Ligaments croisés du genou gauche qui pètent, la putain de ses morts comme dirait Jo Lopez. Saison évidemment terminée, élan coupé net… et le pauvre Jabari ne (re)trouvera jamais sa forme initiale, d’autant plus qu’en 2017 ce même geniu gauche craquera une fois de plus sous la pression d’un corps trop musculeux. Aujourd’hui ? les quelques bribes montrées par jabari ça ou là ne sont là que pour nous rappeler ce à côté de quoi on est passé, et dans le même temps un autre genre d’alien a pris place dans le Wisconsin et est en train de s’offrir la carrière que Jabari aurait très bien pu s’offrir. Pas dramatique car le gars est sur ses deux jambes en 2019, mais là-aussi la définition même d’un What-if bien douloureux…

Amar’e Stoudemire

Encore un destin tragique tiens. Car si les plus jeunes d’entre-vous associent peut-être Amar’e Stoudemire à un vieux phénomène de foire traînant sa peine d’Israël à la Big3 League en passant par la Chine ou le cirque Zavatta, laissez-nous vous rappeler qu’il y a moins de dix ans le Stoud était tout simplement considéré comme un candidat MVP. A l’époque l’intérieur bondissant et sprinteur sort de plusieurs campagnes de badass à Phoenix et débarque à New York pour remettre les Knicks sur la carte, et ses débuts sont d’ailleurs à la hauteur des espérances. 25 pions et 9 rebonds de moyenne pour sa première saison puis… patatra tout s’écroule. Un genou en vrac au pire des moments, une rencontre fortuite avec un extincteur et voilà la carrière d’un potentiel monstre, déjà bien remplie hein, qui prend du plomb dans l’aile. Aujourd’hui à la recherche d’un énième défi, Amar’e peut regarder dans le rétro et apercevoir très loin un niveau qui faisait de lui l’un des cinq meilleurs joueurs de la Ligue, et des Knicks qui avaient tout pour revenir au sommet. Au lieu de ça le gonze traîne sa peine depuis etb les Knicks n’auront pas mis longtemps à retrouver leur place préférée, entre la treizième et la quinzième place de l’Est.

DeMarcus Cousins

On termine avec le proverbe habituel mais légèrement modifié pour l’occasion : “last but not the beast”. Officieusement considéré comme le meilleur pivot du monde il y a encore deux ans, DeMarcus Cousins est aujourd’hui à la frontière entre un pari et un paria. Et pour le coup… que de malchance. Exceptionnel individuellement sur la fin de son septennat avec les Kings, DMC a montré sur quelques semaines le genre de carnage qu’il pouvait faire – aussi – quand il était moins seul. Sauf que ce qui devait être ses premiers Playoffs – enfin ! – se transformera en cauchemar car DMC les regardera à la télé après une rupture du tendon d’Achille à peine arrivé dans le bayou. Première déconvenue, et on sait à quel point revenir de ce genre de blessure à quasiment 30 piges est compliqué. La suite ne sera qu’une succession de peaux de bananes laissées sur sa route, avec une nouvelle blessure au quadriceps avec les Warriors, puis au genou l’été dernier. A l’arrivée ? DeMarcus Cousins sera passé en moins de deux ans de “pivot le plus indéfendable au monde” à “mec que l’on échange contre des picks et que l’on paye au salaire minimum”. La NBA, son univers impitoyable, la NBA, ne… glorifie pas la loi des plus forts.

Cinq destins ravagés par un sale modjo, cinq histoires qui auraient pu changer celle de la NBA tout court. Car si Derrick, Kobe, Jabari, Amar’e et Demarcus ne se blessent pas, c’est tout simplement le palmarès des MVP et de la NBA tout court qui en serait peut-être changé aujourd’hui. Et vous tiens, c’est quoi d’ailleurs votre plus gros What-if de la décennie ? A part D-Rose on veut dire.