Vincent Poirier a la poisse : fracture du petit doigt pile quand les Celtics avaient besoin de lui, ça passe mal

Le 18 déc. 2019 à 14:29 par Thomas Gaudet

Vincent Poirier
Source image : YouTube

Vincent Poirier connaît une première saison NBA compliquée. La compétition au poste 5 chez les Celtics ne lui a pas permis de souvent enlever son sur-maillot et de jouer avec ses potes. Le garçon ne s’en plaint pas et continue de bosser en attendant sa chance, mais une vilaine blessure vient pourrir sa fin d’année. Quand ça veut pas, ça veut pas.

On avait espéré plus chouette comme début de carrière pour Vincent Poirier, lui qui nous a fait lever du canap’ plus d’une fois avec les Bleus cet été lors du Mondial en Chine ponctué par une belle médaille de bronze. Après des premiers passages encourageants en tout début de saison qui lui avaient valu les compliments de Brad Stevens, l’intérieur français a été relayé à la toute fin du banc, celle qu’on ne voit plus à l’écran… 4,9 minutes de jeu en neuf apparitions. Des miettes donc. Le coach des C’s a notamment envoyé son joueur en G League chez les Maine Red Claws début décembre pour constituer une raquette maxi badass avec son meilleur pote à Bean Town, le grand Tacko Fall et ses 226 centimètres. On imagine aisément les adversaires ravaler leur salive en voyant se pointer le grand Sénégalais et son bro francophone pour mettre le verrou sur le cercle. Et même si l’expérience n’est pas des plus agréables en venant de l’EuroLeague où il faisait partie du deuxième meilleur cinq de la compétition, Vince est un pro. Il n’a pas rechigné et a enchaîné les bonnes performances depuis, au niveau d’en-dessous. Malheureusement, on apprend via le compte Twitter officiel des Celtics que notre Vincenzo national vient de se casser le petit doigt au pire des moments.

#NEBHInjuryReport Celtics center Vincent Poirier suffered a fractured right pinkie finger during yesterday’s practice. The injury will require surgery and he is expected to return to play in approximately six weeks. Further updates will be provided as appropriate.

— Boston Celtics (@celtics) December 17, 2019

“#NEBHInjuryReport Le pivot des Celtics Vincent Poirier s’est fait une fracture du petit doigt droit à l’entraînement d’hier. La blessure requiert une opération et il devrait revenir dans approximativement six semaines. Des updates seront fournies en fonction.”

Si la nouvelle tombe si mal, c’est parce qu’elle fait suite à l’annonce de la blessure de Robert Williams III, préféré à Vincent Poirier et Tacko Fall en troisième pivot des hommes en vert, derrière Daniel Theis et Enes Kanter. Le Twitter de la franchise nous apprend, en plus, que Poirier allait enfin avoir le SMS qu’il attendait. Un bon timing de chiotte qui nous rend un peu tristoune alors qu’on allait peut-être enfin pouvoir assister à la montée en puissance de la Poire dans la meilleure ligue du monde. D’autant que les opportunités sont rares et qu’il ne faut pas les gâcher. Même si la blessure est évidemment involontaire, le natif de Clamart perd une belle occasion de se montrer au meilleur niveau pour définitivement faire sa place en NBA.

Brad Stevens on Vincent Poirier’s injury: “It’s too bad. He was doing really well, and with Rob (Williams) out, he was gonna get a chance.”

— Boston Celtics (@celtics) December 17, 2019

“Brad Stevens à propos de la blessure de Vincent Poirier : ‘C’est vraiment dommage. Il s’en sortait très bien, et avec la blessure de Rob (Williams), il allait avoir une chance.'”

C’est quand même particulièrement rageant de passer littéralement à un petit doigt d’une opportunité comme celle-ci. Williams en a pour au moins trois semaines à cause d’un œdème osseux. Le magicien du banc des Celtics n’a plus qu’une seule option s’il souhaite continuer de jouer avec trois pivots dans la rotation : Tacko Fall. Le géant sénégalais, lui aussi, n’attend qu’un coup de fil pour aller filer un coup de main à Boston. C’est tout Bean Town qui attend ça d’ailleurs, à en voir les commentaires sur le tweet de la décla de Brad Stevens. Give Tacko a chance.

Pour Vincent Poirier, ça se complique un petit peu. Après avoir fait ausculter son doigt, la fracture a été confirmée. C’est l’une des blessures les plus répandues chez les basketteurs et elle touche également les amateurs du dimanche. Une passe un peu dévissée ou la tête ailleurs pendant une demi-secondes et crac, le cuir ne pardonne pas ce petit écart de concentration. Si cela vous arrive et que vous ressentez une vive douleur, ne jouez pas au héros. Vous pouvez réaliser un rapide check-up grâce au site dlese.org pour savoir s’il faut vraiment vous inquiéter. D’expérience, la sensation n’est pas hyper agréable et nécessite quelques jours de repos, une atèle facilitant la guérison du doigt meurtri. Le numéro 77 va donc devoir se contenter d’entraînement sans ballon et surtout arrêter la console pour ne pas aggraver ce bobo. Et encore, l’auriculaire n’est pas le plus utilisé sur une manette et il devrait continuer de pouvoir tuer des zombies à la pelle même si ce n’est évidemment pas recommandé… On sait qu’il est un grand fan de FPS et plus particulièrement de Call of Duty, malheureusement il va falloir mettre la chaîne Twitch en stand-by s’il ne veut pas voir sa durée de vie en NBA se réduire drastiquement. On compte également sur lui pour se maintenir en forme à la salle afin de revenir taillé comme un dieu dans quelques semaines. Pas le plus habile en attaque, il sait faire sa place dans la raquette et sécuriser les rebonds. Il a même terminé meilleur rebondeur d’EuroLeague avec Baskonia la saison dernière. Un peu de séances supplémentaires à la salle ne fera que le gainer un peu plus pour devenir le roi sous le cercle.

Pour voir le verre à moitié plein, on peut se dire que ça aurait pu être pire. Une fracture du petit doigt n’immobilise pas longtemps et même si la cire risque de s’accumuler un peu dans son oreille, il ne devrait garder aucune séquelle par la suite. L’espoir de voir un Vincent Poirier gagner du temps de jeu chez les Leprechauns avant la fin de la saison n’est donc pas totalement terminé. En fonction des performances de Tacko Fall durant cette intérim et de l’implication de l’ancien de Paris-Levallois lors des entraînements, il peut encore devenir le troisième meneur des Celtics derrière la paire Theis-Kanter qui semble elle bien verrouillée. Dans le cas contraire, Vince aura encore un an pour convaincre, lui qui a signé un contrat de deux ans à l’intersaison. Le jump de l’Europe à la NBA n’est évidemment pas facile, surtout quand on a commencé le basket sur le tard comme Poirier et qu’il faut encore bosser les fondamentaux. Mais si le bonhomme est dans la franchise la plus titrée de NBA avec un contrat garanti c’est qu’il ne l’a pas volé et on a hâte de le voir faire son trou à Boston ou ailleurs dans la Grande Ligue d’ici un ou deux ans. Cette petite blessure au doigt ne sera alors plus qu’un vilain souvenir, tout comme ces longues soirées à cirer le banc en attendant désespérément que Brad Stevens fasse appel à lui avant le début du garbage time quand le score est à +35 avec trois minutes restantes à jouer dans le quatrième quart-temps.

Petit pincement au cœur pour le cas Vincent Poirier, qui mérite mieux que cinq minutes de jeu et un mois et demi à l’infirmerie. Mais les Celtics ont de la ressource dans leur raquette, et on se réconforte comme on peut avec la perspective de revoir un mec de 2m26 dunker sans sauter.

Source texte : Twitter et ESPN


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