Tim Connelly, l’homme qui se cache derrière l’ascension des Nuggets : retour sur les merveilles du bonhomme depuis cinq ans

Le 14 déc. 2019 à 18:25 par Nicolas Meichel

Tim Connelly
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En constante progression depuis plusieurs années, les Nuggets sont devenus un modèle pour les franchises qui veulent patiemment mettre en place un projet solide en se basant notamment sur la Draft. Et Tim Connelly, le président des opérations basket de Denver, est celui qui est au cœur de l’ascension de l’équipe du Colorado. Focus sur son travail en coulisses, lui qui n’est pas passé loin du titre de Dirigeant de l’Année il y a quelques mois.

Au printemps dernier, après le licenciement du président des Wizards Ernie Grunfeld, Tim Connelly était dans le viseur de la franchise de la capitale, très motivée à l’idée de s’attacher les services du dirigeant des Nuggets. Originaire du Maryland, passé par les Wizards au début de sa carrière et possédant des liens familiaux à D.C., Connelly a sérieusement réfléchi, avant de finalement décliner l’offre de Washington. Il n’a pas voulu lâcher les Pépites, pas après tout ce qu’il a accompli à Denver depuis son arrivée il y a plus de six ans. Justement, alors que la décennie 2010 est sur le point de se terminer, c’est le moment idéal pour faire un point sur le superbe boulot réalisé par Tim Connelly au cours des dernières années. Parce que si les Nuggets sont aujourd’hui l’un des poids lourds de la terrible Conférence Ouest, c’est en grande partie grâce à leur président des opérations basket, qui a réussi à monter une équipe compétitive en enchaînant les bons choix, tout en créant une vraie culture familiale au sein de la franchise. Les fans présents au Pepsi Center ressentent cela et se régalent en voyant leur équipe jouer actuellement. Les Pépites restent quand même sur une magnifique saison à 54 victoires, avec une série de Playoffs remportée en prime (une première depuis 2009), et sont globalement repartis sur les mêmes bases cette année. Collectivement solides, impressionnants en défense et possédant une belle profondeur d’effectif, les Nuggets font partie de ces équipes vraiment séduisantes à suivre. Pour en arriver là, il a fallu de la patience, de la continuité et du flair. Trois termes qui résument assez bien la période Tim Connelly.

Quand il a pris la succession de Masai Ujiri à l’été 2013 après plusieurs années en tant que manager général assistant à New Orleans, les Nuggets restaient sur une grosse saison régulière avec 57 victoires au compteur, mais surtout une nouvelle élimination au premier tour des Playoffs, la neuvième en dix ans. Résultat, l’entraîneur George Karl s’est gentiment fait virer après avoir gagné le titre de Coach of the Year. Gros timing. Il y a donc eu beaucoup de changements en coulisses cette année-là. Ce fut le début d’une grosse régression, liée à des blessures de joueurs majeurs, des départs importants à l’image de celui d’Andre Iguodala par exemple, et aussi des choix pas top de la part du management, comme la nomination de Brian Shaw sur le banc des Pépites par exemple.

“Nous n’avons pas connu de bons débuts, loin de là, mais Josh Kroenke (président des Nuggets, ndlr) a doublé sa confiance sur quelque chose qui aurait facilement pu être perçu comme une erreur initiale, parce qu’il était séduit par la manière avec laquelle on travaillait jour après jour. La loyauté et la patience sont tellement rares dans le monde du sport professionnel, mais ici ça existe en abondance.”

– Tim Connelly via AP, en mai 2019.

Des débuts compliqués donc pour Tim Connelly, mais il a ensuite réussi à monter un superbe projet pour permettre la grosse ascension des Nuggets à l’Ouest. On parle d’une franchise qui est passée de 30 victoires en 2014-15, à 54 en 2018-19. 24 victoires de plus en l’espace de cinq saisons, avec une progression constante année après année, ça prouve bien le sérieux des Nuggets durant cette période. À la base de ce projet, il y a avant tout la Draft. Dans une ville comme Denver, qui n’est pas considérée comme un grand marché à l’échelle de la NBA, la Draft est cruciale, beaucoup plus qu’à Los Angeles par exemple, qui peut compter sur son pouvoir d’attraction pour signer des gros poissons en fin de contrat. Dans les Rocheuses, c’est forcément un peu plus compliqué et il faut donc absolument avoir le nez fin au moment de sélectionner les prospects, sous peine de rester des années dans les profondeurs de la Grande Ligue. Et là, même s’il n’a pas été parfait, Tim Connelly a réalisé plusieurs gros coups.

Quand on regarde les cadres qui forment l’équipe aujourd’hui, ils sont presque tous arrivés par l’intermédiaire de la Draft, et on ne parle pas de pick dans le Top 5 là. Les Nuggets n’ont pas reconstruit comme les Sixers par exemple, en sortant le tank et en enchaînant les choix tout en haut de la Draft. La sélection la plus haute depuis l’arrivée de Tim Connelly ? Numéro 7, à deux reprises, dont une qui a permis l’arrivée du prometteur meneur canadien Jamal Murray, devenu une pièce très importante du collectif de Denver. Et l’autre grand nom des Nuggets actuellement, c’est bien évidemment Nikola Jokic. Si tout le monde connaît le Joker aujourd’hui, faut pas oublier que le mec a été choisi avec le 41è pick de la Draft 2014. Bonjour le steal. Vous ajoutez à ça le transfert qui a permis aux Nuggets de récupérer le rookie Gary Harris (19è choix), également en 2014, ainsi que les sélections de Malik Beasley (19è choix en 2016) et Monte Morris (51è choix en 2017). Enfin, il ne faut pas oublier non plus que Denver possédait Jusuf Nurkic lors de ses trois premières saisons en NBA, lui qui a été récupéré dans le même transfert que celui de Gary Harris (contre Doug McDermott, envoyé à Chicago) avant d’être échangé à Portland contre l’actuel intérieur des Nuggets Mason Plumlee.

Tim Connelly n’est évidemment pas le seul artisan du succès des Nuggets et de la belle progression de la franchise de Denver ces dernières années. Le coach Mike Malone réalise un taf très très sérieux depuis qu’il a été nommé entraîneur en 2015, et le travail réalisé auprès des jeunes joueurs d’une manière générale est aujourd’hui reconnu dans la Ligue. Mais c’est Connelly qui a apporté cette vision, ainsi que ses talents de scout pour avoir les bonnes pièces au bon endroit. Outre la Draft, il a aussi réalisé des transferts judicieux pour récupérer des joueurs importants du collectif actuel – genre Will Barton par exemple qui a superbement progressé depuis son arrivée à Denver – ainsi que des choix de draft supplémentaires qui ont donc été bien utilisés. Parce qu’il faut savoir que Malik Beasley et Monte Morris ont pu être sélectionnés à travers des picks récupérés dans des échanges. Le transfert d’Arron Afflalo de Denver à Portland en février 2015, dans lequel était inclus Barton, comportait également un premier tour de Draft 2016. Ensuite, le trade de notre Joffrey Lauvergne national au Thunder en août 2016 a permis aux Nuggets de choper deux choix de second tour en 2017. Bien ouej Tim. Enfin, on est obligés de parler de la signature de Paul Millsap pour trois ans et 90 millions de dollars. Une signature symbolique du projet Connelly, car on parle ici de l’acquisition d’un quadruple All-Star sur le marché de la Free Agency, ce qui est quand même une rareté à Denver. L’arrivée de Millsap à l’été 2017, c’était un peu comme une validation du travail réalisé par le management des Nuggets. Le collectif et la direction prise par la franchise du Colorado ont séduit l’ancien Hawk, qui représente évidemment une pièce cruciale de l’équipe aujourd’hui à travers son apport des deux côtés du terrain.

En progression constante depuis 2015, les Nuggets ont pu se développer grâce aux merveilles de Tim Connelly, véritable architecte de cette équipe de Denver qui possède une vraie place dans les hauteurs de l’Ouest actuellement. Effectif solide, collectif jeune et séduisant, culture familiale affirmée, la franchise du Colorado fait aujourd’hui partie des références dans la Grande Ligue.


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