Le challenge vidéo peine à convaincre les coachs NBA : ça va les gars, c’est pas la VAR non plus
Le 06 déc. 2019 à 12:59 par Nicolas Meichel
Chaque année, on assiste à des petites nouveautés et autres adaptations en NBA. Pour cette saison, on a vu débarquer le challenge vidéo, qui permet aux coachs de remettre en cause une décision arbitrale qu’ils considèrent injuste. Mais après six semaines de compétition, ils sont nombreux à être sceptiques concernant ce dispositif.
Que les fans de foot se rassurent, il n’y a pas que la VAR qui est loin de faire l’unanimité. En NBA également, il y a pas mal de critiques sur l’utilisation de la vidéo concernant certaines décisions arbitrales, même si c’est évidemment un peu différent. Car ici, ce sont surtout les coachs qui montrent leur scepticisme par rapport à ce nouveau système. Pour rappel, les entraîneurs ont désormais la capacité de demander de façon instantanée la vidéo une fois par match, dans le but d’inverser un coup de sifflet qui était initialement contre leur équipe. Parfois, ça marche. Parfois non. Plus souvent “non” d’ailleurs car d’après les chiffres balancés récemment par ESPN, 75 décisions arbitrales ont été changées sur 174 challenges entre le début de la saison et le 30 novembre. Cela signifie que sur les 99 challenges où la décision initiale a été confirmée par la vidéo, les entraîneurs ont perdu un temps-mort. En soi, cela montre une amélioration puisque 75 erreurs ont été corrigées, ce qui signifie que l’arbitrage est globalement plus juste et la NBA s’en félicite, mais ce n’est pas pour autant que les coachs sont satisfaits du système. D’après un sondage réalisé par ESPN auprès de quasiment la moitié des entraîneurs aujourd’hui en place sur un banc NBA, les retours sont majoritairement négatifs.
Dispositif pas assez clair, frustration par rapport à l’application des règles, arrêts de jeu supplémentaires… autant de raisons qui expliquent le sentiment actuel des coachs à l’égard du système. Mais les critiques ne sont pas forcément une surprise dans le sens où il faut toujours un peu de temps pour que les nouveautés puissent se mettre correctement en place. Il fallait s’y attendre en quelque sorte et il faudra voir comment tout ça évolue avec le temps, notamment après des adaptations du côté de la Ligue mais aussi du côté des coachs dans leur manière d’utiliser au mieux leur challenge. Et puis comme le soulignent Steve Kerr (Warriors) et Brad Stevens (Celtics), il ne faut pas oublier que le basket est un sport où il y a une grosse part de subjectivité dans les décisions arbitrales.
“Je ne pense pas que ça aide le jeu. C’est une quête de la perfection qui est sans fin. Les arbitres ont un job très difficile à faire. Vous pouvez regarder un ralenti et avoir deux personnes rationnelles qui ne sont pas d’accord. Je pense qu’on essaye d’atteindre l’impossible.”
– Steve Kerr, via ESPN.
On n’est pas au tennis, où la balle est soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la ligne, avec le public qui fait “oooooooooooooooh” en regardant l’écran géant. Certes, il y a des actions spécifiques où on peut clairement trancher, comme lors d’un goaltending ou une sortie de balle. Par contre, quand un coach remet en cause une décision arbitrale sur une faute sifflée à l’un de ses joueurs, c’est forcément un peu plus compliqué, d’autant plus qu’il y a la notion de fierté qui rentre en compte. On va pas se mentir hein, les arbitres aiment avoir raison, et c’est logique. Alors pour changer un call, faut que l’erreur soit assez flagrante.
Vous l’avez compris, le coaching challenge connaît des débuts mitigés dans la Grande Ligue. D’un côté, la NBA est globalement satisfaite des résultats purs car plusieurs décisions arbitrales ont été corrigées afin de rendre le jeu plus juste. Mais de l’autre, les coachs sont loin d’être fans de ce nouveau dispositif, notamment à cause de son exécution. Pour faire court, il reste du boulot.
Source texte : ESPN