We the South : Miami impose la première défaite des Raptors à domicile cette saison, Jimmy Butler en mode patron !
Le 04 déc. 2019 à 04:32 par Bastien Fontanieu
S’il devait y avoir une perf à retenir pour Miami, dans l’optique de chambouler la Conférence Est cette saison, ce serait très probablement celle de cette nuit. En déplacement à Toronto, le Heat fût impérial et a réussi ce que personne n’avait fait cette saison : quitter le Canada avec une victoire.
Le scénario était écrit, et les joueurs d’Erik Spoelstra en étaient parfaitement conscients. S’ils voulaient frapper un grand coup, c’était maintenant. Pourquoi ? Tout simplement parce que Pascal Siakam et ses potes, à domicile, étaient invaincus. Pas une seule défaite à la Scotiabank Arena cette saison, la démolition du moral de Joel Embiid, la mise à mort de la fanbase du Jazz, récemment se pointer au pays de Céline Dion n’était pas le meilleur des délires à envisager. Mais c’est justement face à ce type de challenge, dans ce cadre ultra-hostile et avec tous les doigts pointés sur eux, que les boys de Miami ont su retrousser leurs manches. Défensivement ? Difficile de demander meilleure performance, malgré les 110 points marqués par Toronto avec prolongation : Pascal Siakam a tout simplement été mis au cageot (5/14 au tir). Incroyable sur ce début de saison, le Camerounais est tombé sur le plan de jeu physique de Spoelstra et de son arme fatale, Bam Adebayo. Envoyé en défense sur Spicy P, l’homme de l’ombre du Heat a collé à la culotte du futur All-Star, ne lui a laissé aucun espace, aucune zone de confort, au point de le pousser à ne tenter qu’un seul tir de tout le quatrième quart-temps et la prolongation… en combiné. Une stratégie payante pour Miami, car lorsqu’on coupe la tête du serpent, c’est toute une équipe qui peut dégringoler. Pourtant, Kyle Lowry était de retour et cela se sentait dans une fin de match rondement menée. Mais là aussi, bien encerclé dans le piège de Floride, le vétéran a été bien trop maladroit pour son comeback (2/18 au tir, dont 0/11 à trois-points). Globalement, Toronto n’a shooté qu’à 39% de réussite et 25% à trois-points, ce qui est ridiculement peu pour une des meilleures attaques de toute la NBA. Première case cochée donc, la défense des visiteurs, irrespirable sur la majeure partie de la rencontre.
Après, pour le Heat, on sait que les galères peuvent parfois venir de l’attaque. Et quand Kendrick Nunn fête son titre de Rookie du mois en faisant miroir avec Lowry (3/16 au tir dont 0/9 à distance), il faut bien que la menace vienne d’ailleurs. C’est ainsi que Duncan Robinson, Kelly Olynyk, Bam Adebayo et Justise Winslow vont contribuer avec leurs précieux points, mais c’est surtout le patron de Sud-Plage qui va mettre tout le monde sur son dos quand il le faut. Jimmy Butler, déjà sacrément couillu à Brooklyn, a hissé le Heat vers la victoire en prolongation : premier triple-double pour le All-Star à Miami, et nouveau message envoyé à la concurrence. Même quand c’est hideux, même quand c’est pas beau, je trouve un moyen de l’emporter. Il aurait pu s’en vouloir en loupant un lancer crucial en toute fin de temps réglementaire, mais à quoi bon ? Agressif dès le début de l’overtime, Butler va Buckets et donner une avance au Heat sur deux gros tirs à distance permettant à tout le monde de respirer un bon coup. Pas de célébration folle, pas de panique, rien de tout ça. Dans la production, mais aussi dans le leadership et cette capacité à montrer la voie aux siens, Jimmy a été sensationnel. C’était, pas besoin de tourner 200 ans autour du pot, le meilleur joueur sur le terrain dans un match qui transpirait la Conférence Est et les Playoffs. Toronto et Miami ont régalé, par leur intensité, leur défense, dans une salle qui était chaude, et qui demandait 7 affrontements du genre en avril prochain. Enfin, pas sûr vu ce que le Heat a montré cette nuit, en brisant l’invincibilité des Raptors à la casa. Mais en terme de pur affrontement ? On s’est régalés, et Jimmy Butler a servi les cocktails pour tout le monde.
Le Heat fait fort, le Heat continue fort, et le Heat s’offre un sacré trophée, celui de faire tomber Toronto à la maison en premier cette saison. Une grosse défense collective et un All-Star confiant en attaque, voilà une recette qui fonctionne à Miami. Les Raptors n’en redemanderont pas, mais nous si.