Preview Knicks – Nets : derby toujours aussi excitant, même si la bataille de New York a pris cher par celle de Los Angeles
Le 24 nov. 2019 à 18:42 par Paul Quintane
Le derby de la Grosse Pomme. Le Merdico. Les sobriquets sont nombreux mais une seule chose est bien claire : les gars de Brooklyn se ramènent ce soir dans le centre ville pour défier les voisins de Manhattan. Autrefois stationnés dans le New Jersey, les limites géographiques entre les deux franchises étaient alors davantage prononcées, les Nets se sont rapprochés depuis pour “tenter de” s’accaparer l’identité new-yorkaise. Même ville, même shine médiatique, mais la rivalité entre les deux voisins s’est elle… vraiment amplifiée ? Si l’on répondra à cette interrogation par une légère affirmative, ce ne sont peut être pas les facteurs géopolitiques qui en sont les responsables, mais plutôt les arguments proposés sur les parquets.
Les Knicks ne sont assurément plus la seule franchise de New York. Alors oui l’identité culturelle, du maillot bleu et orange en passant par Spike Lee et deux titres NBA, donne toujours l’avantage à l’équipe du Madison Square Garden. Mais sur ces dernières années, les mecs qui proposent un chouïa d’intérêt sportif, ce sont bien les gars en noir du Barclays Center. Et la célèbre “courbe de la paillette” permettant de mesurer le taux de hype et d’enjaillement populaire est clairement acquise à la cause de Brooklyn cette année. La raison évidente aux arrivées d’un Kyrie Irving toujours flashy as fuck, et d’un KD actuellement unijambiste mais futur élite de la nation. D’ailleurs, Uncle Drew sera malheureusement sur le banc des absents ce soir, douloureux premier acte d’une semaine spéciale Kyrie que le principal intéressé s’apprête donc à louper dans son intégralité ou presque. Le retour en Playoffs des Nets en avril dernier rajoute d’ailleurs un nouveau petit palier à “l’exode rural” du soutien new-yorkais des Knicks envers les Nets. Mais même si Kevin Durant et son équipe parviennent à accrocher une première bannière au Barclays dans les prochaines saisons, New York restera la ville des Knicks. Pour l’éternité. Un peu la même équation que si en juin prochain… les Clippers gagnaient la première bague de l’histoire de la franchise, et un Kawhi bourré lâche pendant la parade un “Clippers are L.A. motherfu**** !!”, le genre de déclaration absolument… pas ratifiée noire sur blanc lors de la Convention de Genève en 1864… Enfin on croit, enfin p’t’être.
Les deux équipes de la Big Apple avaient néanmoins des attentes mesurément différentes pour la saison 2019-20, et les deux franchises ont en tout cas ce joli point commun de respectivement décevoir après un mois de régulière. Les objectifs des Knicks n’étaient guère élevés mais dans le contenu proposé, la bande à David Fizdale réalise pour l’instant de faire encore pire que prévu et continue à être la risée de la Ligue en pointant à l’avant dernière place de toute la NBA, avec seulement quatre wins pour douze défaites, seulement devancés dans ce classement de la honte par les… Warriors, mais qu’est-ce que c’est que cette phrase. Les Nets étaient pour leur part attendus aux alentours d’une place confortable de Playoffs à l’Est mais voilà qu’ils sont actuellement… septièmes, avec un bilan négatif de sept victoires pour huit échecs, pas mal d’irrégularité mais surtout un collectif moins attrayant que l’an dernier alors que l’effectif actuel est davantage bankable. De là à faire une conclusion “- de talent mais + d’envie > Star-system” vous êtes seul juge. Mais qui dit effectif largement modifié dit temps de transition à soigner, la saison est longue et la troupe de Kenny Atkinson a largement le temps de roder tous les mécanismes vers la quête du succès.
Deuxième affrontement de la saison cette nuit entre les deux équipes. Les Nets avaient remporté la première bataille mais on le répète, la guerre pour le contrôle de la ville ne se cantonnera pas à cette unique saison. Ce sera une guerre d’usure sur le long terme, pour le prestige, la gloire et l’amour du meilleur public de la planète. Avantage de la connaissance et de l’historique du terrain pour les Knicks, pour l’instant, là où les forces en présence des Nets sont nettement supérieures. Les généraux Spike Lee et Jay-Z ont fièrement arboré leurs drapeaux, les capitaines David Fizdale dit le cabotin, et Kenny “cravate” Atkinson ont élaboré leurs plans de bataille. Et les soldats première classe Barrett, Ntilikina et Dinwiddie, Harris sont fins prêts pour le second assaut. Rendez-vous minuit, kevlar obligatoire.