Match prometteur pour Skal Labissiere : un peu de compétition pour Whiteside, ça ne fait de mal à personne
Le 22 nov. 2019 à 05:24 par Bastien Fontanieu
Si les Blazers sont repartis tête baissée du parquet des Bucks, avec une 5ème défaite en 6 matchs, les fans de Portland ont tout de même lâché un demi-sourire sur la rencontre. Pourquoi ? Parce qu’un garçon a fait un sacré chantier, et qu’il pourrait être prometteur. Coucou, Skal Labissiere.
Se baser sur un seul match pour en faire une tarte au concombre, non merci. Par contre, se baser sur la situation d’une équipe au global et voir la concurrence à un poste précis pour émettre une piste d’observation, avec plaisir. Penchons-nous sur l’ami Labissiere, qui a réalisé en tout point son meilleur match avec Portland cette nuit. Le contexte était favorable, ultra-favorable pour que le Haïtien se fasse plaisir. Zach Collins out, Hassan Whiteside touché à la hanche, match à haut-rythme à Milwaukee avec des espaces pour produire, c’était l’alignement des planètes annoncé. Sauf qu’il fallait quand même se pointer sur le terrain, et performer, ce qu’a fait ce bon Skal : 22 points, 12 rebonds, 3 passes et 5 contres, à 10/16 au tir dont 2/4 de loin, il y a eu quelques frissons sous les t-shirts de certains fans de l’Oregon. Et pas parce que venait de naître sous leurs yeux un futur Hall of Famer, on va se calmer gentiment, mais parce que c’était chouette de voir ce garçon aussi timide que talentueux prendre confiance dans un match diffusé en antenne nationale. Posant des écrans robustes pour ses coéquipiers, très solide partenaire de pick and pop avec C.J. McCollum, Labissiere a en fait réalisé quelque chose qu’on attendait depuis un certain temps, c’est-à-dire un match à la hauteur de sa hype antécédente. En effet, pour ceux qui ne connaissent pas trop le garçon, on en parlait en discussion avec Ben Simmons, il y a quelques années, comme étant le potentiel meilleur joueur de sa cuvée. C’était avant la NCAA, quand tout le monde est un crack et YouTube tourne à fond les ballons. Puis il y a eu Kentucky, un passage raté, puis il y a eu la Draft, mal vécue, des pépins physiques, et quelques moments de brillance par séquence. Une belle soirée chez les Kings, isolée dans un bordel complet, des espoirs intéressants, un peu de G-League entre temps, mais rien de concret. Bouché à Sacramento puis échangé dans l’obscurité totale à Portland, Labissiere s’est dit qu’il pouvait peut-être enfin se lancer chez les Blazers, et les dieux de la santé semblent lui envoyer une réponse positive en ce moment.
On avait déjà eu 15 points en sortie de banc à 6/7 au shoot en début de semaine, avec 2 contres, cette fois Skal a fait du Sale et c’est donc avec un peu d’espoir que les fans de Portland ont quitté le Wisconsin. Oui, un peu d’espoir, notamment dû au fait que le pivot titulaire devant Labissiere n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus rassurant en ce début de saison. Hassan Whiteside, récupéré cet été dans le trade de Meyers Leonard notamment, est un pivot qui continue à envoyer de la stat, mais qui ne semble pas du tout en adéquation avec le reste du groupe. Plus expérimenté et robuste que le jeune Haïtien, Hassan reste un joueur solide sur lequel Portland veut et doit miser, les rotations ne vont pas être soudainement chamboulées parce qu’un gamin claque un 22-12 dans une défaite, mais il y a produire dans le vide et produire intelligemment. Et l’impression dégagée le temps d’un soir par Labissiere fût celle-ci, il est bien dans ce groupe, avec les joueurs qui l’entourent. S’il maintient son niveau de confiance à celui de cette nuit, il ne serait pas déconnant de le revoir, régulièrement, planter sa douzaine ou quinzaine de points en sortie de banc. Ou bien obtenir, grâce à sa couverture d’arceau, davantage de temps de jeu à Portland. Les Blazers sont de toute façon dans une situation où n’importe quelle bonne nouvelle est à prendre. Le step up de Nassir Little ou les promesses de Gary Trent Jr, quand ce n’est pas Anfernee Simons, vont dans ce sens. Est-ce que les Blazers vont donner carte-blanche à leurs ados pour redresser la barre ? Certainement pas. Mais en attendant le retour de Damian Lillard et en espérant construire quelque chose d’intrigant pour la suite, Terry Stotts devra nous montrer s’il peut donner des responsabilités à ses jeunes sur la durée. Dans un match comme celui de ce jeudi, en tout cas, on a un début de réponse.
En dents de scie, en montagnes russes, le début de carrière de Skal Labissiere nous a laissé sur notre faim. Va-t-on tomber une nouvelle fois dans le panneau sur un seul match et être déçu par la suite ? Ou bien s’agit-il d’un signe pour que le géant trouve enfin sa place en NBA ? Quoi qu’il arrive, on suivra ça de très près.