Giannis Antetokounmpo a pris sa revanche sur les Raptors : la ligne de stats est folle et l’impression l’était encore plus
Le 03 nov. 2019 à 07:21 par Giovanni Marriette
C’était le choc de la nuit. Le main event, comme disent les jeunes qui ont fait Prusse en LV2. Milwaukee Bucks, Toronto Raptors, deux très grosses écuries de la Conférence Est, la revanche de la dernière finale de conf, un MVP en titre sur le parquet, bref bien trop de raisons qui nous ont fait opter pour le NBA League Pass cette nuit plutôt que pour la piste enfumée et piégeuse du Diable au club. Vous savez quoi ? Une fois de plus on avait fait le bon choix… comme Leslie.
Ce Giannis-là paraît tout simplement injouable. Si jeune et déjà si dominant, si jeune et déjà la mémoire pleine de défaites… engendrant chacune de grosses vengeances à venir. Au printemps dernier, celui qui n’était pas encore MVP avait ainsi subi les foudres d’une défense all-time de la part des Raptors. Kyle Lowry pour lui gratter les pieds, Danny Green, Kawhi Leonard et Pascal Siakam pour lui interdire l’accès à la raquette… et Marc Gasol ou Serge Ibaka pour lui indiquer qu’il n’aurait jamais du s’y aventurer. Une masterclass de dureté et de stratégie défensive que le Greek Freak n’avait alors pas su contourner, manquerait plus qu’à 24 piges le gamin ait la solution à tout. Puis un été a passé, une Coupe du Monde chinoise a continué d’énerver la bête, et voilà que Giannis Antetokounmpo est de retour avec des ambitions décuplées, personnelles comme collectives on imagine. D’un point de vue individuel ? Le début de saison de la bête est monstrueux, comme en témoignent les chiffres ci-dessous :
🦌 @Giannis_An34 has totaled 160 PTS, 83 REB and 46 AST in six games this season.
No other player in @NBAHistory has ever totaled 150 PTS, 80 REB and 40 AST in the first six games of a season. #FearTheDeer pic.twitter.com/8ZJyPhfs4r
— NBA.com/Stats (@nbastats) November 3, 2019
Vu comme ça…
Car Giannis est partout, il est surtout bon partout, et le match de cette nuit fut une fantastique fresque de ses qualités. Qualités défensives tout d’abord, lorsque ses Bucks mordirent comme des morts de faim dans le début de match, ne laissant que très peu d’air aux pauvres Dinos. Rapidement un écart, puis l’on se disait même que Toronto était parti pour prendre une volée monumentale. Car ces Bucks défendaient trop fort, Giannis en tête. Tout au long de la partie d’ailleurs, le MVP dictera le tempo en défense, ses quatre contres reflétant parfaitement la manière avec laquelle l’oiseau est capable de s’élever pour annihiler toute tentative adverse, le plus souvent de manière bien virile. Solide +++ en défense donc, mais également incroyable en attaque.
36 points à 14/20 dont 1/2 du parking et 7/10 aux lancers, 15 rebonds, 8 passes, 1 steal et 4 contres
Pour ceux qui aiment la symphonie dictée par un Kyrie Irving, un Kemba Walker ou un James Harden ? Passez votre chemin. Non, Giannis Antetokounmpo préfère le sale. La puissance, la violence. Appuis de triple-sauteur, bras télescopiques, le Freak a un corps unique en NBA, sorte d’anti-Dudley, et il s’en sert à merveille. Cette nuit les cercles étaient sans doute renforcés et tant mieux car quand Giannis a décidé de punir les Raptors il l’a fait avec hargne et agressivité et à l’arrivée son nombre de dunks ne doit pas être loin… de son nombre de paniers. Un vrai monstre, et un monstre clutch s’il en est car si Toronto avait fait l’effort de recoller en fin de match grâce à un Marc Gasol solide au troisième quart-temps et à l’un des meilleurs matchs de la carrière de Kyle Lowry, ce sont bien un panier du parking de l’Acropole et un rebond offensif hargneux suivi d’un énième tomar qui mettront définitivement les Bucks à l’abri.
A l’arrivée une victoire 115-105 et un Giannis Antetokounmpo qui a peut-être sorti cette nuit l’une de ses plus belles performances en carrière, si l’on met en relief le niveau de l’adversaire, le scénario du match et cette incroyable faculté à être incisif des deux côtés du terrain. Et on a compris une chose cette nuit : c’est pas Toronto en fait le Némésis de Giannis… c’est Kawhi Leonard.