Marc Gasol est un homme heureux : champion NBA en juin, champion du monde en septembre, ça va encore finir en giga-cuite
Le 15 sept. 2019 à 17:07 par Giovanni Marriette
Il en faut peut pour être heureux disait Baloo, je veux être un homme heureux chantait plutôt William Sheller, mais en tout cas aujourd’hui Marc Gasol peut hurler sa joie et ce pour la deuxième fois en moins de trois mois. Champion NBA fin juin avec les Raptors et désormais champion du monde avec l’Espagne, le pivot espagnol devient ainsi le deuxième joueur de l’histoire à faire ce parfait doublé après… Lamar Odom en 2010. Ne reste plus qu’à fêter ça, et de préférence loin des Kardashian.
Dans le jargon fécal on appellerait ça un perfect, au bowling un strike. Transféré l’hiver dernier à Toronto après des années de Grit and Grind valeureuses mais loin d’être victorieuses (collectivement parlant), Marc Gasol posait alors la première pierre de ce qui allait finalement être les six mois les plus intenses de sa vie. Rétrogradé au rang de super sixième homme dans la rotation de Nick Nurse, Marco prenait son mal en patience car il savait que ses sacrifices paieraient. Et puis bon, peut-on parler de sacrifice à 24 millions la saison pour jouer 28 minutes par soir, mais là est un autre sujet, Gazouze les mérite, point. Arrivée à Toronto donc, acclimatation, qualification easy pour les Playoffs, et là tout s’enchaîne. D.J. Augustin fait une farce aux Raptors mais derrière les Canadiens déroulent, les Sixers offrent une vraie opposition à nos amis mais Marco éteint Joel Embiid comme une facture impayée vous coupe l’électricité et Kawhi Leonard se transforme en tueur à gages, la défense de Gaz et ses guys éteint ensuite le MVP Giannis, ça commence à faire beaucoup… mais les double-champions en titre de Golden State sont également balayés en six manches par ce vent de fraîcheur venu du nord. Champion NBA ma gueule, bourrons-nous la gueule sur le bus pour fêter ça, après tout tu l’as bien mérité mon gros.
Mais à peine le temps de digérer la cuite qu’il fallait déjà repartir au combat…
Qu’elle est dure cette vie de sportif de haut niveau, et c’est donc avec la Roja que le grand Marc devait ressortir la tenue, après quelques semaines à s’enfiler des tacos gros comme une cuisse de Jared Dudley. Mais Marc Gasol est un gros comme on en fait peu, un gros capable de dégraisser un chouïa quand son métier le lui demande, un gros capable de se servir de ces restes de grosseur pour peser. Et peser… disons que Marc Gasol l’aura plutôt très bien fait pendant cette Coupe du Monde. 14,4 points, 5,4 rebonds, 4,1 passes, 1,1 steal et 1,1 contre par match, une deuxième mi-temps de demi-finale exceptionnelle face à l’Australie, et globalement un rôle de tron-pa assumé en l’absence de son frère notamment. Rubio/Gasol, Gasol/Rubio, dès que les deux bros ont commencé à se trouver c’est l’enfer qui s’est ouvert aux adversaires. A l’arrivée ? Un nouveau titre de champion du monde pour l’Espagne, une place méritée dans le meilleur cinq de la compétition pour Marco Gasolo, et donc une deuxième brique posée au mur le plus swag qui soit quand on est basketteur professionnel. Champion NBA en juin, champion du Monde en septembre, et le pire dans tout ça c’est qu’on est convaincu que ce gros machin a bien du gagner un ou deux concours de beer-pong cet été sur la Costa Brava.
2019, année fantastique pour le non-moins fantastique Marc Gasol. On attend désormais de savoir dans quelle franchise son contrat sera tradé en cours de saison, et à ce moment-là on pourra donc mettre deux ou trois cent balles à la Française des Jeux en vue de la bague en juin. C’est bien beau de gagner Marco, mais il s’agirait maintenant de faire gagner un peu les autres. On finit quand même tout ça par un immense et respectueux bravo, pour ce qui ressemble fort à l’apothéose d’une carrière magnifique. Il est pas cramé le bonhomme hein, mais c’est pas demain la veille qu’il nous retapera un pareil doublé.